Retour sur notre groupe de travail sur la santé mentale du 13 mars 2024

Santé
Publié le 21 mars 2024

Le 13 mars 2024, l'Unccas a tenu son troisième groupe de travail sur la santé mentale, axé sur l'organisation des acteurs présents sur les territoires dans ce domaine et sur les outils de coopération et de coordination disponibles à l'échelle locale.

    Trois intervenants ont pris la parole :

    • Ophélie Cluzel, conseillère technique à l'Unccas, en charge de la thématique de la santé mentale.
    • Elsa Lavaleye, éducatrice spécialisée au sein de l'équipe mobile psychiatrie précarité nord-est à Paris.
    • François Lair, psychiatre dans la même équipe mobile.

    Les acteurs de la santé mentale

    La première partie de la réunion a permis de présenter les différents acteurs et les outils de coopération et de coordination existants dans le domaine de la santé mentale.

    Sur les territoires, une diversité d'acteurs est présente, comprenant notamment l'hôpital psychiatrique, les professionnels de santé, les associations, ainsi que d'autres intervenants spécifiques tels que :

    • les groupes d'entraide mutuelle, espaces de rencontre et d'échange animés par des personnes ayant des troubles psychiques et leurs proches,
    • les établissements pour jeunes, offrant écoute, accueil et orientation aux jeunes,
    • les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie, destinés aux personnes présentant une consommation à risque,
    • les équipes mobiles psychiatrie, précarité.

    Tous ces acteurs contribuent à une politique de prise en charge de la santé mentale sur les territoires, avec des outils tels que :

    • le projet territorial de santé mentale, réalisant un diagnostic partagé et définissant des priorités en lien avec le projet régional de santé,
    • les conseils locaux en santé mentale, espaces de concertation visant à mettre en œuvre des politiques et des actions locales,
    • le contrat local de santé, visant à réduire les inégalités territoriales et sociales de santé,
    • le dispositif d'appui à la coordination (DAC), soutenant les professionnels face à des situations complexes,
    • l'atelier santé ville (ASV), participant à l'amélioration de l'état de santé des populations des quartiers défavorisés.

    Les missions de l'équipe mobile psychiatrie précarité de Paris

    Tout d’abord, les équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP) sont affiliées à des établissements psychiatriques pour la plupart, travaillant en collaboration avec des associations et tout le réseau d'acteurs de la ville. Elles sont rattachées au groupe hospitalo-universitaire de Paris, et il en existe cinq sur le territoire parisien. Ces équipes sont pluridisciplinaires et se composent d'infirmiers, de psychiatres, de psychologues, de secrétaires et d'éducateurs spécialisés.

    Elles ont été créées autour des années 2000 pour servir de lien entre les équipes sociales et l'hôpital psychiatrique. Leur mission initiale est d'aller vers les personnes nécessitant des soins mais ne faisant pas de demandes directes.

    Le public de l’EMPP de Paris est principalement composé à 80-90 % de personnes exilées, avec encore quelques personnes présentant des troubles psychotiques mais en nombre réduit. Ces personnes exilées arrivent en France et expriment le besoin de soins, souvent associés à des troubles du sommeil et de l’anxiété. Les équipes sociales sont souvent à l'origine des sollicitations adressées à l'EMPP, soit par des personnes exprimant clairement un besoin de soins, soit par le biais de rencontres dans divers contextes :

    • des permanences organisées dans certaines structures, dans la rue lors des maraudes, ou dans des centres d'accueil de jour (comme les CHU),
    • des sollicitations directes pour une personne en particulier,
    • des réunions de soutien avec les équipes sociales pour fournir une aide aux aidants.

    Enfin, l’EMPP peut être amenée à procéder à des hospitalisations sous contrainte, avec différentes modalités de soins :

    • les soins sur demande d’un tiers, lorsque la famille ou un tuteur légal est impliqué. Cette modalité comprend deux types : l'hospitalisation sans urgence, où deux médecins émettent chacun un certificat médical, et la procédure d’urgence, nécessitant un seul certificat médical pour l'hospitalisation mais une surveillance accrue par la suite,
    • en l'absence de tiers, une intervention en cas de péril imminent, qui est plus rarement mise en œuvre.

    A suivre...

    Dans la continuité du sujet de la santé mentale, l’Unccas va lancer prochainement sa première formation santé mentale. Également, à l’échelon départemental, les Udccas d'Auvergne-Rhône-Alpes réfléchissent à l’organisation d’un colloque sur le sujet.

    Le replay de ce groupe de travail

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