Usage des écrans : attention particulière aux enfants

Enfance et jeunesse
Publié le 23 janvier 2024

Le président de la République a annoncé lors de sa conférence de presse du 16 janvier 2024 son intention de réguler l'accès des enfants aux écrans. Cette préoccupation constitue l'une des priorités confiées à un groupe d'experts, chargé de présenter d'ici mars 2024 un constat sur "le bon usage des écrans pour nos enfants dans les familles", ainsi qu'à l'école.

Les axes de travail

Ce groupe, composé de dix membres, s'est réuni pour la première fois le 10 janvier 2024. À l'issue de cette rencontre, quatre axes de travail ont été définis :

  1. établir un constat partagé sur l'impact des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et des adolescents,
  2. évaluer l'efficacité des dispositifs de régulation existants, en particulier du contrôle parental,
  3. élaborer une doctrine de régulation des écrans,
  4. proposer et promouvoir des outils adaptés à tous les publics, avec des approches différenciées selon l'âge.

Le gouvernement s'engage à mettre en œuvre des efforts considérables pour traiter la problématique des écrans (tablettes, smartphones, télévisions, consoles de jeux vidéo) afin de limiter les risques liés à un usage excessif.

Les temps et risques liés aux écrans

Selon l'étude Elfe* de l'Inserm et de l'Ined menée entre 2013 et 2017, le temps d'écran quotidien à l'âge de 2 ans s'élève à 56 minutes, contre 1 heure 20 à 3 ans et demi. À l'âge de 5 ans et demi, le temps d'écran quotidien atteint 1 heure 34. Pour les adolescents, le temps d'écran quotidien peut monter jusqu'à 7 heures.

Les principaux effets néfastes des écrans sur les enfants et les adolescents sont la sédentarité, les difficultés accrues d'apprentissage, le retard du développement cognitif, les troubles de l'alimentation, du comportement et du sommeil, pouvant avoir un impact sur leur santé mentale.

Selon le psychiatre Serge Tisseron, à l'origine de la règle des 3-6-9-12 ans, la question des écrans ne peut pas se résoudre en se limitant uniquement à la restriction du temps d'utilisation. Il est également nécessaire de prendre en compte d'autres facteurs tels que l'environnement familial, scolaire, mais aussi le climat général.

Les actions des CCAS/CIAS à renforcer

Les CCAS/CIAS tiennent compte également de l'usage du numérique, en agissant principalement en faveur des parents par le biais de différentes mesures. Cependant, ces actions nécessitent d'être renforcées pour être déployées à l'échelle nationale, notamment dans le domaine de la parentalité. Il est essentiel d'inclure la parentalité comme une dimension à part entière de l'accompagnement social des personnes.

Par exemple, pour sensibiliser les parents à l'usage des écrans par les enfants, l'accompagnement social proposé ne devrait pas être dissocié de la présence d'enfants, de la composition familiale, des besoins spécifiques de l'enfant, ou des liens entre parents et enfants.

De plus, l'usage des écrans ne se limite pas seulement à des restrictions ; il est nécessaire de renforcer la mise à disposition d'outils de prévention et d'accompagnement à la parentalité auprès des agents sociaux travaillant en contact direct avec les familles. Cela vise à améliorer les pratiques d'intervention et à faciliter l'orientation vers des réponses adaptées. En outre, pour agir dès le plus jeune âge sur l'utilisation des écrans, il convient de renforcer l'élargissement de l'offre de services en soutien à la parentalité en faveur des populations socialement et psychologiquement précarisées, en mettant particulièrement l'accent sur le moment crucial de la naissance.

Enfin, les actions de réussite éducative, de prévention du décrochage scolaire et d'inclusion numérique devraient être développées en faveur des enfants présentant des signes de fragilité ou des difficultés familiales ou scolaires, en offrant un soutien éducatif, culturel, sanitaire et social renforcé.

* Étude longitudinale française depuis l'enfance

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