Un toit et des soins pour des mères sans abris

Publié le 10 mai 2023

Depuis mars 2021, l’association Aurore mène une expérimentation sur un dispositif inédit : l’hébergement conjoint et le suivi de santé des mères et de leur enfant en situation de grande précarité, dès que l’un des deux est touché par une affection. Une option qui a été rendue possible grâce à la récente ouverture d’expérimentation des Lits Halte Soins Santé (LHSS) pédiatriques.

Le centre d’Hébergement-Soins Résidentiels (HSR) Périnat Confluence, basé à Athis-Mons et géré par l’association Aurore, repose sur ce récent dispositif expérimental des LHSS pédiatriques. Ce dernier aide à prodiguer à des mères sans domicile, malades ou dont le bébé est malade, un lieu de vie, d’accompagnement et de soins.

Ce centre apporte une réponse concernant l’augmentation du nombre de femmes enceintes à la rue et de femmes venant d’accoucher sans solution d’hébergement à la sortie de la maternité, ce qui constitue un phénomène assez préoccupant, en Ile-de-France.

Un dispositif multiforme avec une équipe variée :
La condition d’entrée dans ce dispositif dépend de l’état de santé qui doit être incompatible avec la vie à la rue, tout en ne nécessitant pas de prise en charge hospitalière. La mère accueillie sur une place LHSS pédiatrique à son entrée, basculera sur une place d’hébergement d’urgence dès son état de santé stabilisé. Elle pourra conserver la même chambre et le même référent.

Ce dispositif permet également de faire de l’expérimentation dans l’expérimentation : l’animation d’une équipe mobile intervenant dans des Appartements de Coordination Thérapeutiques (ACT), mais se déplaçant aussi au sein des hôtels sociaux et des squats à la rencontre de futurs mamans, susceptibles d’intégrer le centre HSR.

Pour bien accompagner ces mères dès leur sortie de maternité, le centre dispose d’une équipe pluridisciplinaire comprenant sage-femmes, auxiliaires de puéricultures, éducatrices, assistantes sociales, infirmières, conseillères en économie sociale familiale…

Des familles et de l’espoir :
En dehors du soutien et maintien du lien mère-enfant et des soins, une grande partie de l’accompagnement relève de l’accès aux droits via des démarches administratives, pour ce public composé à 70 % de personne en situation d’irrégularité (sans-papiers), essentiellement des familles issus de pays africains.

L’entrée dans ce centre se faisant principalement par la mère et son bébé, dans 50 % des cas, les pères sont présents et certains se voient la possibilité d’être hébergés sur place et dans la même chambre que la mère et le bébé.

Néanmoins, du fait de la situation administrative de ces familles, il est assez rare que leur sortie se fasse en faveur d’un logement autonome, contrairement à leurs souhaits. La directrice du centre rappelle qu’il y a un énorme décalage entre les projections des parents et la réalité, un décalage que les travailleurs sociaux essaient de faire comprendre. La sortie la plus courante est celle en direction d’un Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU), qui le plus souvent est moins confortable que le centre HSR, ce qui représente une réalité supplémentaire à intégrer.

Lire l’article Le Média Social

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