Elements clés
Contexte
Le parc social est peu important, 45 % du parc de logements classé en copropriétés dégradées, présence de nombreux marchands de sommeil, sur-occupation et insalubrité des logements, enclavement géographique constituant un frein aux mobilités, tissu économique pauvre.La commune a développé des réponses en s’appuyant sur des dispositifs exceptionnels (contrat de ville, programme de rénovation urbaine, programme de réussite éducative…) et sur un tissu associatif dense. Elle a souhaité, en 2012, développer, avec l’ensemble des acteurs locaux, une démarche volontariste d’élaboration d’un projet social de territoire afin d’engager une dynamique de développement social et territorial durable. La réalisation d’une analyse des besoins sociaux (ABS), accompagnée par un cabinet conseil, a constitué le socle d’une large démarche de diagnostic partagé avec l’ensemble des acteurs du territoire dans le cadre des Assises de la Solidarité. Elles ont réuni les élus, services municipaux, partenaires institutionnels et associatifs sur deux demi-journées, au sein d’ateliers thématiques qui ont permis de partager des analyses, expériences, afin de co-construire une stratégie assortie d’un plan d’action global territorial mobilisant une pluralité de compétences.
La mobilisation des acteurs a rendu possible la production d’un document-cadre proposant un plan d’action, décliné en 21 fiches projet couvrant les grandes problématiques territoriales, dont la mise en œuvre repose sur des collaborations inter-partenariales s’inscrivant sur la durée. Des projets aussi divers que : l’information du public sur les modes d’accueil de la petite enfance, la refonte des aides facultatives du CCAS, la création d’un foyer jeunes travailleurs ou encore la lutte contre l’habitat indigne, ont été pré-identifiés. Le point commun entre ces différentes actions réside dans la volonté de l’ensemble des acteurs du territoire concernés de travailler différemment à leur mise en œuvre. Il s’agit en effet de se mobiliser collectivement selon un ‘mode projet’ et de faire évoluer ainsi les habitudes de travail en renforçant les synergies et complémentarités.
Description
Présentation de l'action
La conduite du projet s’appuie sur plusieurs niveaux de pilotage : - un comité stratégique, - 6 comités techniques thématiques permettant de définir la stratégie de mise en œuvre, les priorités d’action, d’adapter la mise en action au fil du déploiement de la démarche et de mener une évaluation régulière de sa progression. Les comités techniques réunissent périodiquement (environ 2 fois par an) les différentes strates d’acteurs (élus, services municipaux, partenaires institutionnels et associatifs) autour des grandes thématiques qui structurent l’architecture du projet : - habitat, - logement, - accueil des familles, - coordination de l'accompagnement social, - emploi, formation et insertion, - solidarités intergénérationnelles, - dépendance, - outils transversaux (communication, partage des données, évaluation).
Ces comités techniques reprennent les pré-projets déjà identifiés pour planifier leur mise en œuvre opérationnelle, les faire évoluer ou les compléter par d’autres projets. Des groupes de travail opérationnels travaillent à la mise en œuvre de ces projets qui s’inscrivent progressivement dans le plan de travail des services des différents partenaires mobilisés. La mise en œuvre progressive d’un travail de réseau nécessite le développement d’outils de communication qui matérialisent l’existence de ce réseau, rendent visibles les productions des acteurs, les réflexions, les initiatives, les projets, qui pourront, avec le temps, être assimilés au produit d’un travail coopératif. A ces fins, une plateforme d’interconnaissance à destination des partenaires est en cours de construction. Le développement de temps de sensibilisation communs aux acteurs de différents champs et structures, le partage de sessions de formation, la co-élaboration et co-animation de journées d’étude, la mise en place d’une conférence sociale annuelle, visent à constituer des leviers de construction d’une culture commune. Au-delà du dispositif formel de pilotage et donc des instances, il s’agit de favoriser une coordination de l’action sociale locale portée par la Direction des Solidarités de la Ville et à son CCAS et de permettre le développement d’une démarche prospective indispensable à la définition des contours de l’action publique en faveur des solidarités sur le territoire communal.Dans ce contexte, la Ville de Clichy-sous-Bois et le département de la Seine-Saint-Denis ont signé une « convention de coopération » sur la mise en œuvre de ce projet social de territoire, afin de renforcer la place donnée aux complémentarités dans l’action auprès de la population et de redonner un sens collectif à l’action publique conformément à la démarche de projet social départemental.
Moyens
Moyens humains : 1 ETP cadre A.
Budget : variable selon les actions mises en oeuvre.
Partenaires opérationnels
Tous les acteurs du territoire en lien direct ou indirect avec la population constituent des maillons de la chaîne partenariale :Services municipaux : solidarités, habitat, politiques éducatives, petite enfance, jeunesse, maison des seniors, vie associative/vie des quartiers, politique de la ville, sécurité et tranquillité publiques, santé, achats/marchés, ressources humaines, urbanisme, observatoire local.Services de la communauté d’agglomération : centres sociaux, mission locale, maison de l’habitat, Directions emploi/formation/insertion et mobilité/transports.Partenaires institutionnels : circonscription de service social (CG), services de PMI (CG), services sociaux CAF, CRAMIF.Associations mobilisées sur l’accès aux droits et l’accompagnement, le soutien à la parentalité, le développement social au sens large, les loisirs et la culture, l’insertion…Bailleurs sociaux.
Ils financent l'action
Aucun
Bilan
Des premiers bénéfices de cette démarche encore balbutiante doivent être soulignés. L’implication des partenaires de la Ville depuis la construction de l’analyse des besoins sociaux rend en effet, possible un recours de plus en plus fréquent à la mise en œuvre de collaborations en « mode projet ». À titre d’exemple, la constitution d’un collectif de travail réunissant non seulement les professionnels de la petite enfance du territoire, mais aussi les centres sociaux, les circonscriptions de service social et de PMI, la CAF, certains services d’accompagnement à l’insertion, afin d’optimiser le parcours des familles en recherche de modes d’accueil de la petite enfance sur le territoire. Ce collectif a co-produit un état des ressources du territoire, mis en perspective avec les problématiques des publics rencontrés dans chacune des structures, et travaille actuellement à bâtir un dispositif original d’accompagnement des familles dont un nombre important se trouvent dans des situations de vulnérabilité, de défaut de maîtrise de la langue et des codes administratifs. Par ailleurs, le conventionnement avec le département, le partenariat de proximité avec la CAF et l’un des bailleurs du territoire, ont rendu possible la création d’un dispositif de « garderie éphémère » accueilli par les deux centres sociaux du territoire.
Observations
Photo : Wikimedia Commons / Maryanna