Jeunesse et précarité : les mesures du gouvernement

Accès aux droits, Insertion sociale et professionnelle, Enfance et jeunesse
Publié le 3 décembre 2020
Les jeunes adultes sont aujourd’hui majoritairement dans une situation sociale et financière plus difficile que leurs aînés. Une étude récemment publiée par l’Observatoire des Inégalités a ainsi souligné qu’en 2018, 52 % des personnes en situation de pauvreté en France avait moins de trente ans. Et les premières données sur les retombées de la pandémie tendent à montrer une nouvelle dégradation de leurs conditions de vie. Comme le résume Louis Maurin, directeur de l’institution : « Les personnes âgées ont payé les plus lourdes conséquences du coronavirus en matière de santé, les jeunes vont subir l'essentiel de ses retombées économiques ».

Pour apporter des réponses à la situation, le gouvernement a présenté le 26 novembre une série de mesures à destination des jeunes adultes et des personnes qui alternent contrats de travail courts et chômage. Ces publics (intérimaires, saisonniers, jeunes diplômés en recherche d'emploi...) font partie de ceux ayant davantage sollicité les CCAS-CIAS ces derniers mois, en raison de la crise sanitaire et sociale. Tour d'horizon de quelques-unes de ces mesures...


Une aide mensuelle de novembre à février pour les salariés précaires


Une aide d’un montant de 900 euros sera versée par Pôle emploi de novembre 2020 à février 2021 aux 350 000 personnes alternant des contrats de travail court et des périodes de chômage. Les bénéficiaires devront justifier d’avoir travaillé au moins 60 % des jours en 2019 et d'avoir perçu moins de de 900 euros via leurs différentes revenus et ressources (allocation, d’activité ou RSA). Sans être spécifiquement ciblée sur les jeunes, cette aide peut néanmoins les concerner.

En cas de retour à l’emploi, cette aide continuera à être versée pendant la période, diminuée de 40 % du revenu perçu.

20 000 emplois étudiants pour lutter contre le décrochage à l’université


Le gouvernement va financer à hauteur de 50 millions d'euros une campagne de recrutement d'étudiants pour accompagner d'autres étudiants en difficulté. Les personnes recrutées, directement rattachées au CROUS pour une durée de quatre mois, seront chargées d'apporter un soutien et d'accompagner les étudiants dans leurs études (aide à la recherche documentaire, aide à la réalisation des TD, appropriation de l’espace numérique de travail, etc.) mais aussi de jouer un rôle d’interface avec les enseignants et l’ensemble des services à la disposition des étudiants (sociaux, santé, numérique, scolarité, etc.).

Les CROUS soutenus pour faire face à la précarité étudiante


L’Etat augmentera le budget dédié aux aides sociales des CROUS, afin de soutenir 45 000 jeunes supplémentaires (boursiers et non boursiers) au cours des prochains mois et de les aider financièrement face aux pertes de ressources générées par les confinements successifs, ayant privé de nombreux étudiants salariés de leurs emplois, notamment dans les secteurs de la restauration, d' l'hôtellerie, du tourisme…

Des aides financières à destination des jeunes en formation ou en recherche d’emploi


Le plan jeune annoncé en juillet dernier a été renforcé par de nouvelles mesures une ouverture de l’allocation Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) à des jeunes qui n’en bénéficiaient pas jusqu’à maintenant :

  • Les jeunes engagés dans les dispositifs d’accompagnement intensifs de Pôle emploi (AIJ) et de l’APEC (Objectif 1e Emploi). Désormais, ces jeunes lorsqu’ils rencontrent des difficultés financières, pourront bénéficier d’une allocation en fonction de leurs besoins et sans rien changer à la suite de l’accompagnement.

  • Les jeunes diplômés, ex boursiers en recherche d’emploi qui sont confrontés à un manque de ressources financières pénalisant pour leur recherche.

Cette allocation PACEA a parallèlement été renforcée pour tous les jeunes engagés dans un parcours d’accompagnement renforcé. D'un montant maximum de 497 euros par mois, elle ne pouvait pas dépasser un niveau annuel de 3 fois ce montant. Ce plafond annuel a été multiplié par 6.

La rémunération des stagiaires de la formation professionnelle a également été élargie à des jeunes engagés dans des dispositifs d’accompagnement pour entrer en formation, dans des dispositifs tels que les Epid ou prépas-apprentissage...

Depuis juillet, le montant de cette rémunération avait été revalorisée de 300 € à 500 € par mois pour tous les jeunes de 18 à 25 ans.

Enfin, le gouvernement a annoncé dès l’année prochaine le doublement du nombre de bénéficiaires de la « Garantie Jeunes ». Le plan jeunes prévoyait déjà 50 000 places supplémentaires en 2021 par rapport à 2020. S’ajoutent avec cette annonce 50 000 places de plus, ce qui porte le nombre total de bénéficiaires potentiels de la Garantie jeunes à 200 000 (contre 100 000 en 2020).

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