Réussir en échouant

Organisation et fonctionnement du CCAS
Publié le 17 décembre 2020 (Màj le 4 août 2020)

Et si échouer était la première étape sur le chemin de la réussite ? Le CCAS de Grenoble animait récemment un parcours sur le thème « réussir en échouant », dans le cadre du mois de l’innovation publique, portée cette année en inter institution sur Grenoble. Avec ce parcours, le CCAS proposait plusieurs temps autour de la place accordée aux erreurs, aux risques et aux incertitudes, dans les méthodes de travail, les projets. Il a également été question d’explorer collectivement la notion d’antifragilité, en regardant comment les organisations ont réagi à la crise sanitaire.

Pendant tout le mois de novembre 2020, des agents d’horizons divers du CCAS, de la Ville de Grenoble, de Grenoble Alpes Métropole et du Département de l’Isere se sont réunis autour de plusieurs rendez-vous en distanciel (conférence, formations, témoignages). Cette année, chaque institution du Lab La Piste, laboratoire d’innovation publique rassemblant les 4 institutions, portait un ou plusieurs parcours. Pour « réussir en échant », il a été question de la place accordée à l’échec et de l’importance de l’expérimentation : « oser parler des difficultés c’est comme ça qu’on progresse et ça c’est une réussite », témoigne Geneviève Goubel, cheffe de projet transversalité à la cellule innovation du CCAS de Grenoble.

Gauthier Helloco, spécialiste de la créativité au travail, a ouvert le parcours avec une conférence visant à remettre l’erreur à sa juste place dans les projets. Pour maintenir les idées en mouvement, rentrer dans un processus d’apprentissage est nécessaire. « Se planter » en fait partie, affirme-t-il.

Des formations animées par des designers et des facilitateurs sur les thématiques « les organisations apprenantes :la rétrospective de projet » et « apprendre à crash tester son projet » ont offert l’occasion aux agents d’expérimenter la rétrospective de projet (un des outils inspiré de la méthode agile pour favoriser l’amélioration en continu) ou encore à crash tester un projet pour adopter le recul utile sur l’imperfection et souhaiter l’erreur (un objectif qui, pour éviter de faire du hors sol, oblige à rassembler les parties prenantes autour d’« objets intermédiaires de discussion » afin de faire surgir le débat, les antagonismes).

Des rencontres et échanges sur des projets ratés de chaque institution du lab La Piste ont permis de décomplexer de l’échec en rencontrant des agents qui ont réussi à tirer parti d’échecs pour mener à bien leurs projets : « La peur de l’échec bride bien trop souvent la créativité dans nos administrations ».

Enfin une conférence « déconfiner l’action publique » a clôturé ce parcours. Silvère Mercier, chargé des programmes d’incubation d’actions publiques à la Métropole Européenne de Lille, a partagé ses réflexions et propositions pour une action publique antifragile : comment expliquer que les collectivités, si enclines à la planification soient si mal préparées à la crise que nous traversons ? L’anticipation des risques est-elle la seule façon de se préparer ?

Le parcours a trouvé son public puisqu’il tous les rendez-vous affichaient « complet ». Chacun a pu repartir avec une prise de hauteur pour aborder différemment ses projets et « ses échecs », des outils et des retours d’expériences pour enrichir et faire évoluer ses pratiques. Une culture de l’innovation qui se diffuse petit à petit. Une occasion également de faire se rencontrer les professionnels des différentes institutions.

Dans son article « L’erreur fait son trou dans l’innovation publique » du 9 décembre 2020 de la Gazette des communes, la journaliste Gaëlle Ginibrière, évoque également le sujet, en lien avec le domaine de la transformation publique et les démarches d’innovation publique. Ces approches plébiscitent l’« essai-erreur » en parlant de droit à l’erreur ou à l’expérimentation. Antoine Foucault, agent de la région Occitanie, avance dans cet article une approche où « l’échec est une étape obligée, ne serait-ce qu’à travers le prototypage, qui consiste à se laisser des possibilités d’échouer pour parvenir, par petites touches, à une solution conforme à l’objectif ».
 
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Photo : Wikimedia Commons / Bertrand93

 

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