Dans un communiqué paru début juin, la Défenseur des droits, Claire Hédon a appelé le Gouvernement à mettre en place un « plan d’urgence » pour la santé mentale des jeunes « face à la gravité de la situation dans laquelle sont plongées de nombreux jeunes » en France.
DES SITUATIONS CRITIQUES EN RAISON DE FRAGILITES STRUCTURELLES
Six mois après la parution de son rapport annuel 2021 consacré à la santé mentale des enfants, La Défenseur des droits, Claire Hédon et son adjoint le Défenseur des enfants, Eric Delemar, s’inquiètent de l’insuffisance des moyens déployés. « Le pic d’hospitalisations des adolescents de 2021 ne redescend pas, la situation de certains de ces mineurs reste dramatique, tant les prises en charge sont parfois inadaptées » note le communiqué paru le 2 juin 2022.
« Certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens ». La situation est particulièrement inquiétante du fait de l’incapacité du secteur à y faire face, les filières d’accueil se révélant sous-dimensionnées, par manque criant d’effectif auquel s’ajoute un défaut de coordination. Tout « un mal être structurel », selon les termes de Claire Hédon fin 2021, exposant ces adolescents à des problématiques majorées. Orientations difficiles, listes d’attente, indisponibilité des professionnels libéraux, mal-être juvéniles, découragement des familles… Du côté des CCAS/CIAS, les agents de terrain expriment les mêmes inquiétudes.
Regrettant que les « espoirs introduits par les Assises de la psychiatrie restent sans effet », la Défenseur du droit réitère ses recommandations formulées l’an passé, parmi lesquelles :
- Conforter les maisons des adolescents dans chaque département et en sécuriser le financement ;
- Développer et soutenir les projets de création d’équipes mobiles et reconnaître le modèle de l’équipe mobile comme un « équipement » de l’hôpital
- Renforcer le personnel médical en établissement scolaire, par l’augmentation du nombre d’infirmières et de médecins ;
- Renforcer les moyens de l’école inclusive, afin que tous les enfants en situation de handicap puissent être orientés dans les établissements adaptés à leurs besoins et aient accès aux aides notamment humaines, dans les établissements scolaires dont ils dépendent.