J'ai compris, mais plus tard...

Le CCAS de Nice anime une action générale de prévention et de développement social sur le territoire de Nice. Afin d’offrir aux personnes sans domicile stable un lieu d’accueil chaleureux et un guichet unique qui répondent au mieux à leurs besoins, il a été construit un accueil de jour avec un établissement doté d’un espace considérable, regroupant trois services, auparavant éloignés géographiquement. Le CCAS a aussi mis en œuvre des actions complètes au niveau de l’hébergement, du logement, de l’urgence mais aussi de la santé.

Public(s) Ciblé(s) par l'action

Le CCAS de Nice cible prioritairement deux publics : les seniors et les personnes en situation de précarité.

Contexte

Le CCAS de Nice oriente ses actions de manière prioritaire vers les publics précaires. Élus et associations œuvrent main dans la main pour donner aux plus démunis les moyens de vivre dignement. 

Le CCAS mène une action en faveur du Public Sans Domicile Stable intégrant :

  • Une prise en charge continue 24 h/24 et 365 jours par an, assurée par différents services.
  • Une qualité d’accueil et des prestations les plus développées du département.
  • Des structures complémentaires permettant, au-delà de l’urgence, d’assurer une continuité de la prise en charge vers la réinsertion.

Description / Fonctionnement de l'action

Le CCAS a développé plusieurs réponses à des besoins fondamentaux. Ils s’organisent de la manière suivante.

Les actions mises en œuvre en journée, à la plateforme du XVème corps, proposent divers réponses aux problématiques des personnes sans abris :

  • Répondre aux besoins de première nécessité
  • Favoriser l’accès aux droits
  • Accompagner le public dans un parcours d’insertion global intégrant les différents volets d’actions indispensables (santé, prestations, emploi, logement)
  • Développer au travers des permanences sur le site des actions partenariales concertées autour de la distribution alimentaire, de l’hygiène, de la santé, de l’estime de soi, de l’emploi, du sport, de la culture, etc.
  • Le soir : ouverture aux distributions de rue. Une sécurisation du site est assurée par le biais d’une société
  • La domiciliation des personnes sans domicile stable (loi de référence la loi ALUR du 24 mars 2014). Le CCAS de Nice est seul sur le territoire pour gérer les demandes des usagers à l’exception du Tremplin du Secours Catholique, qui accueille les jeunes mais a des distributions de courrier très limitées.
  • La Bagagerie, inaugurée fin décembre 2016, offre la possibilité aux personnes sans domicile stable qui le souhaitent, ou le nécessitent, de déposer leurs bagages dans un lieu sécurisé, pour des périodes déterminées, et renouvelables autant que de besoin.
  • Les douches municipales

Depuis le 16 janvier 2012, cette plateforme est un lieu ressource avec un guichet unique pour les personnes SDS, dans un établissement de 1400 m2, fonctionnel et moderne, regroupant sur un même lieu 3 services, auparavant éloignés géographiquement : le Centre d’Accueil de Jour, le Pôle Domiciliations/Accès aux Droits, le Pôle Accompagnement Social.

Les actions mises en œuvre au niveau de l’hébergement et du logement sont variées :

  • Le Centre d’hébergement d’Urgence pour Homme, de 80 places. Le service est gratuit pendant une période de 7 jours puis est facturé 2,50 euros par nuit.
  • Le Centre d’hébergement d’Urgence pour Femmes, de 19 places. Le service est gratuit pendant une période de 7 jours puis est facturé 2 euros par nuit.

Ces centres permettent une mise à l’abri immédiate pour des personnes sans domicile stable de 17h à 9h. Services : hébergement, besoins de 1eres nécessités, permanences sociales et médicales, bagagerie, accès aux droits, actions de socialisation, prévention et accès aux soins, accès au sport, à la culture et aux loisirs.

  • Le centre d’hébergement et de réinsertion sociale, composé de 3 pôles : Le pôle « Maurice de Alberti » permet d’accueillir 30 personnes tout public, avec : accueil, hébergement, accompagnement social et psychologique, insertion sociale et professionnelle, activités collectives, buanderie et salle d’activités commune. Le pôle d’accueil pour femmes victimes de violences, avec une capacité d’accueil de 17 personnes et des services d’hébergement, soutien, accompagnement social, insertion sociale et professionnelle, activités collectives, buanderie et salle d’activités commune. Le pôle « Centre d’accueil et de stabilisation pour femmes » à la Maison du Cœur. 14 places pour des femmes en grande précarité et un plusieurs services : accueil, hébergement, accompagnement social et psychologique, adaptation à la vie quotidienne, activités collectives, cuisine, buanderie et salle d’activités communes.
  • Les structures de logements adaptés : Les pensions de Famille "La Goutte de Lait" et "Les Gabians", ouvertes 2013, avec 9 logements pouvant accueillir 11 personnes. Les parties communes sont la buanderie et la salle d’activité. Le public concerné sont les personnes vieillissantes d’origine immigrées en situation d’exclusion. L’objectif est de les socialiser et les accompagner dans leurs démarches. Et la Résidence sociale Sainte Catherine, en faveur des femmes en fragilité sociale et/ou psychologique, isolées ou en situation de monoparentalité, pouvant être victimes de violences, avec ou sans enfants. Elle est composée de 20 logements du F1 au F3 (17 places avec enfants) avec des parties communes telles que la buanderie, la salle d’activités et l’extérieur. L’objectif est de les accompagner individuellement et collectivement.
  • La mesure Allocation Logement Temporaire : hébergement de 6 mois renouvelable une fois avec accompagnement social. Pour les femmes victimes de violences, 2 appartements (T2 et T1) loués auprès de la fondation Saint Vincent de Paul et l’œuvre des Pauvres Malades. Pour tout public, 2 chambres meublées auprès du meublé Sable Blanc, 3 studios du parc privé du CCAS.
  • La mesure Intermédiation Locative : La CCAS a conclu des conventions de partenariat avec les bailleurs sociaux Côte d’Azur Habitat, Nouveau Logis Azur, SEM Habitat et LOGIREM pour mettre en place une mesure d’intermédiation locative. Le CCAS loue des logements à ces bailleurs qu’il sous-loue à des personnes suivies par le CCAS. Au terme d’une période de 6 mois, renouvelable une fois, le bail glisse au profit du locataire, après évaluation de la situation.

Des moyens supplémentaires sont déployés en cas de déclenchement du plan grand froid par le Préfet : La Ville de Nice et son CCAS ont prévu l’ouverture d’un site, permettant l’accueil de 39 personnes et comportant salles d’accueil, pièces à sommeil et sanitaires. Une soupe chaude et une collation sont également proposées le soir, ainsi qu’un petit-déjeuner.

Les actions mises en œuvre au niveau de la santé :

  • Des permanences médicales et/ou psychologiques sont tenues dans les structures gérées par le CCAS. Ces permanences permettent souvent un premier diagnostic et les personnes peuvent ensuite être orientées vers des structures plus adaptées. Des suivis plus réguliers sont également possibles avec le psychologue. Le Centre d’Accueil de Jour, qui reçoit des personnes sans domicile en journée, dispose en outre d’une pharmacie. Il accueille régulièrement des partenaires extérieurs comme le Centre de vaccination ou les Centres de dépistage pour le VIH.
  • Un lien étroit est mis en place avec les services extérieurs adaptés permettant une prise en charge globale de la personne. En parallèle, des partenariats sont mis en place comme le réseau « psycarité » et l’Equipe Mobile Psychiatrie Précarité. La Ville de Nice contribue à la création d’un réseau « psycarité » en partenariat avec le CHU, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS), le Conseil Général des Alpes-Maritimes, le CCAS et le monde associatif pour la mise en place d’actions dans le domaine psycho-social et la prise en charge des troubles mentaux dans les milieux les plus précaires. L’Equipe Mobile Psychiatrie Précarité (EMPP) a été créée en 2012 et une convention a été signée entre le CCAS et l’EMPP en août 2012. Dans ce cadre, l’EMPP assure une présence régulière à l’accueil de jour du XVème Corps afin d’assurer des consultations auprès du public en grande précarité, et assurer des séances de formation/supervision auprès du personnel. D’autres conventions sont conclues avec des partenaires comme la CPAM ou la ligue contre le cancer permettant d’améliorer l’accès aux droits des usagers du CCAS.

Les aides budgétaires :

  • Le CCAS peut attribuer des aides exceptionnelles, après demande faite auprès d’un travailleur social. Ces aides sont attribuées par la commission permanente qui évalue la situation de la personne et émet un avis positif ou négatif.
  • Les assistants sociaux sont habilités à délivrer des chèques alimentaires aux personnes dans
    le besoin. Ces aides répondent à un besoin immédiat. Une liste des magasins habilités est
    également fournie.

Bilan

Le bilan de ce projet est très positif pour le public qui bénéficie de la centralisation des services dont il est bénéficiaire. Ce dernier n’a plus besoin de faire le déplacement entre différents services éloignés géographiquement. Ce dispositif est facile d’accès et plus cohérent. Pour les professionnels, l’avantage est le décloisonnement de plusieurs services travaillant de manière complémentaire et mutualisée en faveur d’un public très précaire nécessitant des repères simples et concrets. Le lien entre professionnels est plus aisé et les orientations plus directes. Le travail d’accompagnement est simplifié.

Pour les partenaires de travail, le bilan est également positif : la concentration des services dans un même local simplifie les démarches et l’orientation des usagers. Le dispositif est plus lisible, autant pour les professionnels partenaires de l’action sociale à Nice que pour le citoyen soucieux du « bien vivre ensemble » dans sa cité. Depuis l’inauguration au mois de janvier 2012, aucune difficulté particulière n’a été relevée.

Quelques chiffres de l’année 2017, pour illustrer :

Pour le Centre d’hébergement d’urgence pour hommes : 32 144 nuitées enregistrées, 500 personnes différentes pour une moyenne de 65 nuitées par usager. Taux moyen d’occupation de 99%.

Pour le Centre d’hébergement d’urgence pour femmes : 5 333 nuitées enregistrées, 141 personnes différentes pour une moyenne de 37 nuitées par usagers. Taux moyen d’occupation de 97%.

En ce qui concerne le pôle « Maurice de Alberti » : 38 résidents accueillis, 82% de taux moyen d’occupation.

Le pôle d’accueil pour femmes victimes de violences : 32 résidentes accueillies, 96% de taux moyen d’occupation.

Le pôle « Centre d’accueil et de stabilisation pour femmes » 21 résidents accueillies, 85% de taux moyen d’occupation.

Pour la mesure Allocation Logement Temporaire : 16 résidents relogées. Taux moyen d’occupation de 93%. Durée de séjour en moyenne de 4 mois.

Et pour la mesure Intermédiation Locative : 7 logements captés, 7 ménages relogés.

Moyens

Moyens humains

46 agents du CCAS de profils divers : agents d’accueil, agents administratifs, travailleurs sociaux, psychologues, infirmière, médecin, etc.

Coût total du projet

Coût des travaux : 4 700 000

Les partenaires

Partenaires opérationnels

Afin que l’offre de service soit complète et facile d’accès pour les plus précaires, l’établissement organise des permanences régulières avec les partenaires institutionnels ou associatifs, capables de répondre aux besoins des SDF, comme le Pôle Emploi, la CPAM, la CAF, l’Office français de l’immigration et de l’intégration, le centre de dépistage anonyme et gratuit, le centre de lutte anti tuberculeux, l’association de prévention soins des addictions, des consultants médicaux spécialisés (dermatologue, cardiologue, pneumologue…), le CHU, l’équipe mobile psychiatrie précarité...

Ils financent l'action

Ville de Nice, l’Etat via la DDCS, et le conseil général.

Les observations du CCAS/CIAS

Cette expérience est une très belle réussite résultant d’un travail de réflexion de fond sur le type de prise en charge que la Ville et le CCAS ont souhaité apporter aux personnes en situation précaire. Cette nouvelle configuration permet d’améliorer la qualité de la prise en charge des personnes sans-abri grâce au décloisonnement des services. Ainsi le traitement des problématiques conjointes sociales, administratives et sanitaires est renforcé, la coordination des accompagnements somatiques, psychiatriques et sociaux est optimisée. De leur côté, les personnes en grande précarité voient leurs démarches facilitées via cette plateforme multi-services. Cette configuration permet de prendre la personne en compte dans toutes ses dimensions.

D’autre part, le projet a fait l’objet d’une démarche de haute qualité environnementale. Ainsi, l’équipement comprend :

  • une isolation thermique par l’extérieur sur toiture ventilée, partiellement végétalisée,
  • une production d’eau chaude sanitaire solaire (25 m² de panneaux en toiture),
  • une possibilité d’occultation solaire en façade suivant les orientations, 
  • l’optimisation des apports en lumière naturelle.

Le dimensionnement des installations a fait l’objet de simulations thermiques dynamiques, le résultat permet d’obtenir un bâtiment THPE, soit des performances supérieures de 20 % à la réglementation en vigueur. Ce grand projet social et sanitaire a su s’inscrire dans une démarche écologique.

Photo : Wikimedia Commons / Tobi 87

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