Un groupe de parole pour les aidants familiaux

Publié le 1 juillet 2008
Initié en 2008, à partir d'une collaboration entre deux EHPAD implantés sur la commune, le CCAS, le SSIAD et la Mairie de Lescar, ce groupe de parole répond à la volonté de proposer un service commun à tous les aidants du territoire  de Lescar. Si l'idée de départ était de proposer un thème par séance et un temps délimité pour l'aborder en groupe avec les aidants participants, le dispositif a évolué vers des rencontres mensuelles dont les thèmes sont définis par les participants et pour lesquels, l'animatrice se charge de trouver des intervenants extérieurs ou des supports complémentaires (films, fascicules...) de manière à enrichir le groupe par des apports d’information.

Elements clés

Contexte

Le projet existe depuis 2008. Il est né d'une collaboration entre deux EHPAD implantés sur la commune, le CCAS, le SSIAD et la Mairie de Lescar. Il correspond à la volonté de proposer un service commun à tous les aidants du territoire  de Lescar quel que soit leur affiliation de départ. Il a été construit à partir de réunions entre les acteurs et d'une étude des pratiques des groupes de parole du Béarn en 2008. 

Description


Présentation de l'action


Les groupes de parole concernent tous les aidants naturels. Initialement, chaque séance permettait de proposer un thème discuté durant un temps déterminé. Depuis la construction de ce groupe, la formule a évolué . 

Le groupe se réunit une fois par mois (sauf au mois d’août). Lors des premières séances, les aidants ont déterminé eux-mêmes les thèmes de réflexion alimentés par leurs préoccupations quotidiennes. Puis des intervenant extérieurs ont été introduits enrichissant le groupe par des apports d’information. Toutefois l’animatrice a dû trouver un équilibre entre le temps consacré aux professionnels et le temps de parole des aidants. L’animatrice utilise parfois des supports vidéos comme support à la discussion et aux débats.  Le groupe a été constitué grâce à un travail de communication et de mobilisation. Un courrier est adressé à une liste d'aidants. Il fait mention des dates des 6 réunions du semestre. Il est adressé une fois fin décembre et une autre fois fin août. Par convention, le premier lundi du mois a été retenu. Le fait de choisir un rendez-vous à date fixe, chaque mois, est facile à retenir et favorise aussi la participation (ou du moins réduit les « oublis »). Une présentation générale du groupe est accessible sur le site de la mairie de Lescar. Une affiche rappelant la prochaine date de réunion du groupe permet de mobiliser davantage les familles (rubrique "services partenaires").  

Tout au long de l’année, des personnes relais  disposent d'un courrier type avec toutes les dates. Il s'agit des deux conseillères en économie sociale et familiale, de la directrice du CCAS, de la directrice du SSIAD, de la directrice de l'IDEC, de la psychologue et du personnel d’accueil des résidences et des aides médico-psychologiques de l’accueil de jour. Tout nouveau participant au dans le groupe se voit proposé un entretien individuel avec la psychologue. 

Le Conseil départemental a édité un fascicule répertoriant les groupes d’aidants familiaux existant avec les jours de réunion et les références des contacts. En outre le Comité départemental d'intervention et d'animation pour l'autonomie adresse à ses partenaires tous les mois le calendrier des réunions.


Moyens


Moyens humains : - une psychologue, - des intervenants ponctuels.

Moyens matériels : - une salle mise à disposition par l’EHPAD.

Un budget de 18 800 euros pris en charge par les deux EHPAD et le CCAS


Partenaires opérationnels


SSIAD, EHPAD l'Esquirette pour la gestion et la coordination de l'action avec le CCAS. CHP gérontologie, MSD de Billére, CRAMA, ULD Vignalou pour la communication du dispositif auprès d'aidants.

Ils financent l'action


La Fondation Bruneau (subvention au début du projet), la CARSAT a accordé une subvention de 3 000 euros en 2013.

Bilan

En 2014, 24 personnes ont participé au groupe avec une moyenne de 7 personnes par séances. Ce nombre correspond à l’estimation de départ et permet de disposer d’un temps suffisant pour que chacun puisse s’exprimer. Jusqu’en 2013, les aidants de résidents des EHPAD étaient majoritaires (2/3). A partir de 2014, ce rapport s’inverse, les aidants du domicile deviennent au fil des réunions les plus nombreux.En mai 2014, 70 % des inscrits sont présents depuis au moins deux ans. Un groupe s'est fidélisé progressivement, la réunion mensuelle est devenu un moment de « retrouvailles », des aidants « amis » qui prennent  des nouvelles des uns et des autres.Le groupe de parole est un des outils de soutien moral proposé aux aidants. Il complète l'ensemble des aides existantes. Il  peut être à certains moments, un lieu d'information et de relais vers d'autres services, soit à partir des témoignages donnés par les participants à d'autres participants, soit à partir des informations proposées par la psychologue. La parole est donnée à chacun et les échanges entre les membres se produisent spontanément. Grâce au partage d'expériences similaires, les aidants familiaux se sentent soutenus, légitimes dans leurs actions et décisions, compris et moins isolés.  Ils trouvent un réconfort moral et une forme de considération sociale à travers ce statut reconnu dans le groupe. 

Quand elles viennent fidèlement, les personnes trouvent en plus, une implication sociale.L’impact bénéfique est rarement exprimé aux premières séances mais avec le temps et le recul, les participants expriment une satisfaction ressentie dès le début.   Vers des accompagnements à domicile... Parallèlement et en complémentarité du groupe, les constats effectués par les équipes intervenant au domicile, ont justifié d’enrichir la démarche en proposant d’élargir le travail de la psychologue par des rencontres à domicile pour des aidants dans l’incapacité d’intégrer le groupe.Les entretiens individuels dans le milieu sécurisant du domicile permettent à l’aidant d’exprimer sa souffrance, son épuisement en restant à proximité de son conjoint ou de son proche.Lors de situations conflictuelles, des rencontres ont été programmées dans les locaux du CCAS.

Les situations qui peuvent bénéficier de cet accompagnement sont repérées par les services du CCAS, du SSIAD ou par des personnes qui viennent à l’EHPAD pour des renseignements ou des demandes d’admission. La psychologue prend un premier contact pour expliquer sa démarche. La poursuite de l’accompagnement et la fréquence sont convenus d’un commun accord avec l’aidant.Les aidants/conjoints sont majoritaires mais quelques enfants ont bénéficié de ce suivi. Ces entretiens ont pu permettre de préparer des accueils de jour, de mettre en place des bilans mémoire, d’accepter la maladie du proche et d’en comprendre les effets sur la vie quotidienne.L’impact sur le travail des interventions au domicile est positif car l’intérêt et le soutien sont mieux acceptés.La connaissance de ce suivi par les équipes du domicile permet de travailler le projet de vie de la personne aidée avec la psychologue par le lien qu’elle entretient avec l’aidant. En 2014, 23 personnes ont pu bénéficier de cet accompagnement. Les couples représentent le 2/3 des situations soutenues.

Observations

Le groupe de parole, mis en place en 2008 est une des étapes de l'amélioration de la prise en charge des personnes âgées sur Lescar.Il permet de prendre en compte les difficultés des aidants et de leur apporter le soutien et le répit dont ils ont besoin.

Photo : Wikimedia Commons / Flo641

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