Contexte
A l’origine, ce dispositif veut tenter de corriger les insuffisances et les dysfonctionnements qui ont pu être constatés durant l’épisode caniculaire de l’été 2003 :
manque de réactivité des services médico-sociaux en cas de demande urgente ayant pour conséquence des hospitalisations non justifiées,
délitement des solidarités de voisinage et un manque d’articulation entre les actions des professionnels et celles des bénévoles,
cloisonnement entre les secteurs sociaux et sanitaires, entre les services de soutien à domicile de la ville et les professionnels de l’hôpital.
Progressivement ce dispositif est devenu un réseau particulièrement efficient et polyvalent mobilisant des professionnels de santé :
des cabinets d’infirmiers libéraux,
le Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) du CCAS de Grenoble,
le Centre de Soins Infirmiers (CSI) du CCAS de Grenoble et de l’Association de Gestion des Centres de Santé.
Dix associations ou entreprises mandataires et prestataires d’aide à domicile sont des partenaires actifs et prennent à tour de rôle des astreintes permettant de mobiliser dans l’heure, en cas de besoin, une aide à domicile. Le CCAS passe des conventions avec chacune de ces associations.
Six associations de bénévoles rendent visite ou téléphonent régulièrement à des personnes âgées ou handicapées isolées qui ont adhéré volontairement au réseau « Vivre à domicile sans être isolé ».
Description / Fonctionnement de l'action
Ce dispositif se développe sur deux axes :
La réponse en urgence à des personnes âgées ou personnes handicapées confrontées à des difficultés de santé mineure (ne justifiant pas une hospitalisation) en leur proposant dans des délais très brefs des actes infirmiers ou des aides à la vie. Une pla
La mise en relation de personnes âgées ou personnes handicapées qui le souhaitent avec des bénévoles, soit sous forme de contacts téléphoniques réguliers, soit par le biais de visites à domicile. Le réseau « Vivre à Domicile sans être isolé » a été mis en
En 2007, trois nouveautés sont à signaler :
un travail de partenariat avec UNICITE qui va mettre à disposition huit jeunes volontaires qui viendront renforcer les associations de bénévoles,
le recours à une entreprise d’aide à la personne pour assurer des petits dépannages en cas de besoin,
le recours à un automate d’appel permettant de joindre de façon concomitante les 950 personnes inscrites sur le registre des personnes fragiles.
Bilan
En 2006, ce dispositif a permis d’apporter des réponses concrètes et notamment :
d’écouter, rassurer, conseiller des personnes angoissées ou en situation de détresse,
de dépanner des personnes confrontées à des problèmes matériels (volet bloqué !),
de répondre à des signalements de voisins ou commerçants inquiets,
de mettre en place des services complémentaires à la suite de l’aggravation d’un état de santé ou de dépendance,
de faciliter des retours à domicile après un passage au service des urgences ou à la suite d’une hospitalisation,
d’éviter des hospitalisations,
de faire bénéficier des personnes de l’APA,
de mettre en contact des personnes isolées avec des bénévoles (120 personnes durant l’été 2006).
Ce dispositif est apprécié pour sa réactivité et son efficience. Il est bien identifié à Grenoble et il n’est pas rare que les médecins ou même le SAMU fassent appel à lui.
Moyens
Depuis 2004, le dispositif s’est banalisé. Il n’y a plus de coordonnateur ; il s’appuie sur les services existants au CCAS en particulier le SSIAD (service de soins infirmiers à domicile), le CSI (centre de soins infirmiers) mais surtout sur le service social personnes âgées riche de 17 assistantes sociales. Cela a permis d’en baisser considérablement le coût (44 000 euros en 2004)
En 2007, les dépenses correspondent au financement d’heures d’astreinte d’auxiliaire de vie sociale assurées par les associations et entreprises d’aide à domicile partenaires de l’action (10 en 2007) pour un montant de 2 100 euros des frais de communication (1 500 euros) et de formation pour les bénévoles (3 000 euros pour deux sessions) auquel s’ajoutent des frais généraux de fonctionnement (500 euros) soit un budget total d’environ 7 100 euros.
Les partenaires
Partenaires opérationnels
La Direction Départementale d’Action Sanitaire et Sociale de l’Isère, le conseil général de l’Isère, 10 associations mandataires et prestataires d’aide à domicile, 37 cabinets d’infirmiers libéraux, le SSIAD et le centre de soins infirmiers du CCAS, l’Association Grenobloise des Centres de Santé (AGECSA), l’équipe médico-sociale du conseil général de l’Isère concernant l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), 6 associations ou réseaux de bénévoles.
Ils financent l'action
Budget de fonctionnement uniquement : la DDASS de l’Isère, Ville de Grenoble, les caisses de retraite complémentaire.
Les observations du CCAS/CIAS
Si l’événement déclencheur a été la canicule 2003, le dispositif « SOS Soutien à domicile » n’a de sens que s’il fonctionne toute l’année, tellement il est vrai que les personnes âgées et les personnes handicapées ont besoin de réponses en urgence, sont demandeurs de lien même « quand il ne fait pas chaud ».
L’originalité de ce dispositif est de contribuer à fédérer des acteurs : secteur public et secteur libéral, ville et hôpital, monde de la gérontologie et monde du handicap, professionnels du sanitaire et professionnels du social, intervenants professionnels et bénévoles.
La démarche engagée par le CCAS de Grenoble constitue une réponse novatrice en favorisant le décloisonnement et la concertation au bénéfice des personnes les plus vulnérables.
Photo : Wikimedia Commons / Jörg Sancho Pernas