Suite à un appel d’AGE, du Forum européen des personnes handicapées et de la Fédération européenne des syndicats de la fonction publique (FSESP), le Parlement européen s’est réuni en assemblée plénière le 8 octobre pour débattre de l’impact de la pandémie dans les établissements de soins de longue durée. Il y a eu un large consensus pour constater que de graves atteintes à la dignité des personnes âgées et des personnes handicapées avaient été commises en Europe.
Dénonçant des « problèmes structurels des systèmes de soins de longue durée » dans de nombreux états membres, les eurodéputés ont souligné la responsabilité partagée de l’UE, appelant à une coordination des réponses politiques nationales à travers le semestre européen comme à travers l’allocation de fonds européens. Plusieurs orateurs ont également évoqué les changements de paradigme qui s’imposent dans les sociétés.
Ainsi, Benoît Lutgen, eurodéputé belge, a déclaré : « Nous devons respecter le choix des personnes âgées d’aller ou de ne pas aller dans des maisons de retraite. Les gens sont dans des maisons de soins parce que nous n’avons pas examiné l’éventail d’acteurs qui peuvent les aider à vivre à la maison ».
Milan Brglez, eurodéputé de Slovénie, a insisté sur le poids de l’âgisme dans la situation : « Les personnes âgées sont considérées comme un fardeau social. Ensemble, nous devons faire plus pour la solidarité intergénérationnelle afin de garantir le respect des droits des personnes âgées ».
L’eurodéputée croate Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne, a énuméré quelques instruments qui pourront contribuer à ces changements : le Livre vert sur le vieillissement, le plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux et la conférence sur l’avenir de l’Europe.
Mais pour certains élus, dont les eurodéputées Miriam Lexmann, de Slovaquie, ou María Eugenia Rodríguez Palop, d’Espagne, ce travail devra être complété par une enquête scrupuleuse sur la gestion de la crise, dont les enseignements devront être pris en compte. « Il s’agira de savoir qui est mort, et pourquoi », a résumé cette dernière dans une formule lapidaire, en pointant les défaillances des systèmes de santé locaux.