L’Unccas, représentée par Joëlle Martinaux, faisait partie des acteurs auditionnés le 1er septembre par la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise sanitaire. Interrogée sur la question des services à domicile, la présidente de l’Unccas a résumé les actions menées par les CCAS-CIAS depuis le mois de mars ainsi que les difficultés rencontrées par ces derniers. Regrettant l’approche trop sanitaire et insuffisamment sociale de la crise, lourde de conséquences, elle a émis plusieurs propositions pour mieux prendre en compte l’isolement des bénéficiaires.
Interrogée par les sénateurs sur l’action des adhérents et de l’Union face à la crise, Joëlle Martinaux a rappelé que dès la première quinzaine de mars, l’Unccas a été impliquée dans les réunions nationales. Dès lors et jusqu’à ce jour, notre association s’est efforcée de répondre aux questions des CCAS-CIAS concernant les directives de l’Etat et les bonnes pratiques des différents acteurs, tout en assurant une remontée des besoins sur le terrain. En effet, a souligné Joëlle Martinaux, bien que les adhérents se soient montrés très demandeurs d’un cadre, ils ont été sans cesse confrontés à un décalage entre les consignes nationales et les réalités locales. C’est ce décalage qui a conduit nombre d’adhérents à prendre eux-mêmes des initiatives sans attendre les directives nationales.
S’agissant des services à domicile, la présidente de l’Unccas a rappelé bon nombre des constats qui avaient été formulés à l’époque par notre réseau : le manque de matériel (masques, gel hydro-alcoolique…), la complexité et parfois le caractère confus ou contradictoire des textes officiels, la qualité hétérogène des relations entre les CCAS-CIAS et leurs autorités de tutelle, les ARS, les conseils départementaux…
Joëlle Martinaux a souligné le caractère trop exclusivement sanitaire de la gestion de la crise, et l’insuffisante prise en compte des besoins sociaux des personnes, de leur environnement global et de leur isolement. Témoignant de son expérience de terrain, elle a déclaré : « Rien ne justifie qu’on mette en isolement total des personnes très âgées en difficulté fonctionnelle. Des personnes âgées autonomes se sont également retrouvées du jour au lendemain trop isolées car inconnues des différents services et ont pour beaucoup fait l’objet du syndrome de glissement ». Une approche qui, comme elle l’a rappelé, a engendré des conséquences dramatiques similaires dans les Ehpad, en raison de la trop grande limitation des droits de visite.
CCAS et CIAS ont mobilisé leur expertise de veille et d’observation sociale pour répondre à la crise en mobilisant les outils à leur disposition : registre canicule, plateformes téléphoniques avec appels quotidiens aux personnes isolées, visites de courtoisie et services de lien social dès que les consignes le permettaient… Néanmoins la présidente de l’Unccas a appelé à un renforcement de ces outils de veille à l’échelle nationale, parallèlement à une clarification des responsabilités de chaque acteur, respectant le principe de subsidiarité dans la mise en œuvre des actions. Le tout, en conservant la lutte contre l’isolement comme objectif permanent : pour des raisons sociales comme pour des raisons sanitaires.