Secourir les séniors en cas de crise

Santé, Bien-vieillir
Publié le 2 juillet 2019
Catastrophes naturelles, technologiques, attentats terroristes… en situation de crise grave, les personnes âgées sont particulièrement exposées. Afin d’améliorer la réponse à leurs besoins spécifiques, la Fédération internationale des associations de personnes âgées (FIAPA) organisait le 13 juin à l’hôpital Bretonneau, à Paris, une journée de réflexion avec les principaux acteurs du secteur.

Joëlle Martinaux, présidente de l’Unccas et vice-présidente du CCAS de Nice, participait à la table ronde Entre prévention et post-crise : les personnes âgées face aux catastrophes naturelles et conflits armés, au cours de laquelle elle a évoqué la prise en charge des personnes âgées et de leurs traumatismes suite à l'attentat qui avait frappé la Promenade des Anglais il y a trois ans.


Un système de santé peu adapté


Pointant en particulier des lacunes dans le secteur hospitalier, les intervenants sont revenus sur la hausse de certains risques, liés aux changements climatiques comme à la situation géopolitique... Plus exposés que le reste de la population, les personnes âgées ont une santé plus fragile et de plus grandes difficultés pour se protéger. Si bien qu'elles sont « les premières victimes des catastrophes naturelles » comme n'a pas hésité à l'affirmer Olivier Drunat, chef d'un service gériatrie.

Leur prise en charge pâtit cependant de rigidités systémiques, liées à la logique d'un parcours de soin « par étapes », mal adapté à l'urgence des situations. Les professionnels tendent également à observer des priorisations des soins prodigués aux patients en situation d'urgence absolue qui se font au détriment des personnes âgées, ce qui ne va pas sans soulever de graves questions éthiques.

« L'état d'une personne âgée se dégrade plus vite et un retard de prise en charge lui en sera préjudiciable », a notamment déclaré Christophe Choquet, responsable des urgences de l'hôpital Bichat, à Paris.

Vers une « stratégie d'urgence gérontologique »


Face à ces constats, la FIAPA appelle une réflexion globale pour faciliter la prise en charge : anticipation et encadrement de mesures dérogatoires, ouverture de possibilités d'hospitalisations directes pour accélérer le parcours de soin, adaptation architecturale pour faire face aux surpopulations temporaires, accueil des animaux de compagnie.

De telles mesures permettraient de répondre à l'urgence des situations, et devraient s'accompagner d'un accompagnement social intensif et inscrit dans la durée, pour répondre aux vulnérabilités multiples (sociales, psychologiques...) engendrées par la crise et le traumatisme. L'Unccas avait déjà soulevé l'importance de ces besoins lors d'une rencontre avec Juliette Méadel, alors secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux Victimes, en octobre 2016.

Alors que le dispositif canicule semble aujourd'hui répondre efficacement aux besoins de veille et jouer à plein son rôle d'accélération de la prise en charge, l'appel à la conception de systèmes équivalents a reçu un écho favorable chez l'ensemble des participants.

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