Scolarisation des enfants Roms

Enfance et jeunesse
Publié le 1 juillet 2009

Elements clés

Contexte

En 2009, un grand nombre de familles d’origine roumaine se sont installées dans des campements de fortune à Lille. Leurs conditions de vie restaient précaires. Ces familles ne pouvaient bénéficier d’aucune prestation sociale du fait de leur statut. Le CCAS souhaitait favoriser l’accès aux droits de ces familles afin de faciliter l’attribution d’une allocation mensuelle (AMASE) versée par le Département. C’est pourquoi il a été conduit à repréciser les critères de domiciliation. Le CCAS est également partenaire d’un dispositif expérimental nommé « villages de l’insertion » dont une partie des familles Roms installées sur le territoire lillois ont bénéficié.

Au vue de la prise en charge sociale des familles par les partenaires existants, le CCAS et la Ville de Lille souhaitaient s’appuyer sur la force juridique du droit à la scolarisation (droit constitutionnel) pour enclencher des démarches d’intégration et lutter contre la pauvreté et la mendicité des enfants.

Description


Présentation de l'action


L’objectif de l’action est de scolariser 70 enfants de 2 à 12 ans à la rentrée scolaire de Pâques en tenant compte de leur niveau scolaire et de leur lieu de stationnement afin de développer leur intégration. Le CCAS a initié la rencontre des différents partenaires que sont l’Education nationale, les acteurs associatifs et le service éducation de la Ville afin de coordonner les actions de chacun dans le processus d’inscription. Ainsi, les demandes de scolarisation sont déposées par les familles dans une des mairies annexes. Elles sont invitées à venir chercher la réponse à la demande de scolarisation 8 jours après son dépôt. Une plaquette leur expliquant la démarche et traduite en Serbe et roumain leur est remise.

La ville et le CCAS étudient les dossiers en vérifiant que le lien de la famille avec la commune est effectif. Si le lien avec la commune est avéré, le dossier d’inscription est validé.

Conjointement à la réponse positive, un rendez-vous est proposé à l’enfant afin d’évaluer son niveau scolaire. L’évaluation des enfants est faite par un enseignant spécialisé de l’Education nationale. Son objectif est d’évaluer le niveau de l’élève et de déterminer la classe qui lui sera le mieux adaptée. Cette évaluation a lieu dans un local mis à disposition au sein de la mairie.

8 jours après l’évaluation, les familles sont invitées à se rendre à l’accueil du CCAS pour connaître l’école et la classe vers lesquelles sont orientés les enfants.

Le CCAS remet aux élèves un cartable contenant des fournitures scolaires nécessaires pour débuter la scolarisation (trousse, stylos, crayons, cahiers...) ainsi qu’un livret de suivi de scolarisation. Le livret de suivi a été réalisé avec tous les partenaires et peut être gardé par l’enfant lorsqu’il change d’école ou même de ville. Son objectif est de rappeler le niveau de l’enfant et de retracer son parcours ainsi que des éléments généraux tels que la vaccination, les activités extrascolaires... Il permet de faire un relais entre les différentes institutions.


Moyens


Moyens humains : - 2 professionnels du CCAS, chargés de la mise en place des procédures et des outils. - le secrétariat du CCAS, participant à la remise des cartables et à la transmission des informations aux familles (courriers, plaquettes...).

Budget : 15 212 euros (Achat des cartables, trousses et fournitures scolaires, paiement de la cantine et des assurances scolaires, impression des plaquettes de communication et des livrets de suivi de scolarisation).


Partenaires opérationnels


AREAS (intervention auprès des Roms et gens du voyage), AFEJI (lutte contre les handicaps et les exclusions), Education nationale (académie de Lille), Ville de Lille (service de réussite éducative, direction des actions éducatives, direction des quartiers).

Ils financent l'action


Aucun

Bilan

Cette démarche répond à un besoin important au-delà même de la ville de Lille. L’action mise en place commence à être développée dans les communes voisines. Les premiers enfants ont été scolarisés à la rentrée faisant suite aux vacances de Pâques 2010. Les refus émis concernaient des familles n’étant pas domiciliées et n’ayant pas de lien avec la commune. Il existe cependant un risque d’expulsion des familles qui nuirait à la scolarisation des enfants.Difficultés : Tous les acteurs concernés se sont mobilisés sur ce projet. Aussi une période d’appropriation du dispositif a été nécessaire par chacun, la mise en place effective du dispositif a donc été décalée. Au final, la procédure a été adaptée, elle est désormais acceptée par tous.

Observations

L’action de scolarisation des enfants Roms vise à développer l’intégration de ces familles en grande difficulté et à lutter contre la mendicité des enfants. Les familles qui sont accompagnées par les opérateurs de terrain ont pour objectif de devenir des citoyens à part entière et de manière durable. Ce dispositif a permis de contribuer à l’amélioration de la situation de plus de 15 enfants et de leur famille et se développera dans les mois à venir. De plus, il a vocation à être développé dans toutes les communes rencontrant une situation identique.

Photo : Wikimedia Commons / Velvet

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