Retour sur la commission des Affaires sociales et de la santé du CESE

Publié le 1 décembre 2022

C’est dans le cadre d’une table-ronde centrée sur le rôle des acteurs de proximité qu’Isabel Madrid, représentante de l’UNCCAS, a été amenée à alimenter les travaux de la commission des Affaires sociales et de la santé du CESE, relatifs à la prévention de la perte d’autonomie. Cet avis sera présenté en Assemblée plénière le 12 avril avant d’être adressé au Gouvernement.

Objectif : définir les priorités d’une politique de prévention de la perte d’autonomie, formuler des propositions pour suivre sa mise en œuvre et évaluer ses progrès ; tirer les enseignements des pratiques innovantes déjà conduites par les collectivités territoriales avec les acteurs locaux, en matière d’urbanisme et d’habitat (partagé, intergénérationnel…) ; étudier les nouvelles technologies et les neurosciences, en envisageant leurs potentialités mais aussi leurs risques. Dans ses préconisations, l’avis tiendra compte de la persistance de fortes inégalités face aux conséquences du vieillissement et s’interrogera sur les voies et moyens d’atteindre plus efficacement les publics concernés.
Un échange riche

Rôle et actions menées en matière de prévention de la perte d’autonomie, coordination, difficultés rencontrées, marges de progrès… De nombreuses questions furent posées aux participants, et parmi eux, au-delà d’Isabel Madrid pour l’UNCCAS : Eric FREGONA, directeur adjoint de l’Association des directeurs au service des personnes âgées ; Johan GIRARD, directeur adjoint de la Croix-Rouge française ; Dr Frédéric VILLEBRUN, Président de l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé.
Parmi les points d’attention soulignés par la représentante de l’UNCCAS, on notera notamment : le rôle de premier et de dernier recours du CCAS, l’attention à porter aux aidants, l’intérêt de faire des outre-mer un laboratoire d’expériences ou encore la nécessité de dépasser une vision du grand âge trop centrée sur le médico-social.
Contexte

Comme le rappelle le texte de la saisine : la France occupe l’une des meilleures places en matière d’espérance de vie à la naissance, mais ses résultats sont médiocres pour ce qui est de l’espérance de vie en bonne santé, avec une différence entre hommes et femmes et de grands écarts entre les plus aisés et les plus modestes.

Trop souvent sous-estimée, la perte d’autonomie concerne 18% des personnes de 65 ans ou plus, et même 26% parmi les 75 ans et plus (contre 6% parmi les personnes de moins de 65 ans) . Les femmes, notamment parce qu’elles vivent plus âgées, sont globalement plus touchées que les hommes. Enfin, la perte d’autonomie impacte, au-delà des personnes dépendantes, la vie des proches et aidants, à un niveau encore insuffisamment pris en compte, malgré certains progrès.
La majorité des aidants (59% pour ce qui est de l’aide apportée aux personnes vivant à domicile) sont des femmes. Ainsi, aux volets démographiques et économiques (une année d’espérance de vie sans incapacité gagnée ferait économiser 1,5 Md€ à l’Assurance maladie) de la prévention de la perte d’autonomie, s’ajoutent de fortes dimensions sociales.

L’évolution démographique de la population française annonce une croissance de sa prévalence. Pour autant, la perte d’autonomie n’est pas une fatalité : c’est là que réside toute l’importance de sa prévention. De fait, les pouvoirs publics ne sont pas inactifs. La stratégie Vieillir en bonne santé a été présentée en janvier 2020.

Plus récemment, il a été décidé de proposer aux Français trois rendez-vous de santé aux trois âges clé de la vie, dont l’un, à 65 ans, portera plus spécialement sur la perte d’autonomie. Les réponses sont néanmoins encore parcellaires et plusieurs rapports ont, ces dernières années, regretté des objectifs flous, une coordination insuffisante des intervenants et les difficultés d’inclure les populations les plus défavorisées dans les trajectoires de prévention.

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