Depuis 2011, le service de portage de repas à domicile propose des des menus « mixés » en livraison. Dédiés aux personnes âgées éprouvant des difficulté à la déglutition, ces menus concourent au maintien à domicile.
Contexte
D’ici 2020, 1 lommois sur 5 aura plus de 60 ans. Les résidents des structures d’hébergement arrivent beaucoup plus dépendants en établissement et par ailleurs, les ainés se maintiennent à domicile de plus en plus âgés. Le CCAS de Lomme a souhaité s’adapter à toutes les populations, du valide au plus dépendant, en respectant leurs choix dans leur alimentation.Aussi le CCAS s’est engagé, depuis plusieurs années, dans le développement d’initiatives autour de l’alimentation. Il est d’ailleurs porteur d’un atelier santé ville, vecteur d’actions spécifiques sur cette thématique. L’alimentation de la personne âgée fait partie de son confort à domicile. La mise en place de repas à textures modifiées à domicile permet la redécouverte de certains goûts. En effet, la texture des aliments est adaptée aux capacités de chaque personne âgée (coupé, hâché, mixé), ce qui nécesssite un travail avec la famille, les proches, le médecin et éventuellement les équipes médico-sociales entourant la personne.
Il s’agit donc de mettre en place un réel plan d’aide individualisé autour de l’alimentation. Le repas est un temps fort dans la journée d’un aîné. Le goût est un des derniers sens que l’on utilise. Les ainés, en redécouvrant des saveurs (on ne peut plus croquer une pomme, manger du saucisson ou déguster des poireaux) ont de nouveau l’envie de manger tout en faisant appel à leurs souvenirs. C’est donc aussi un travail sur la mémoire qui est engagé avec ce projet.
Description / Fonctionnement de l'action
Le service de portage de repas à domicile propose des menus « mixés » en livraison pour une vingtaine de personnes âgées dépendantes, contribuant ainsi à leur maintien à domicile. Les repas sont adaptés à leurs besoins individuels. Cette initiative très innovante est permise par l’ouverture d’une cuisine centrale dédiée « troisième âge » en 2011 et gérée par le CCAS. Ce service a nécessité une formation spécifique des personnels de cuisine et de portage de repas.Calendrier :
mai 2011 : ouverture de la nouvelle cuisine centrale, avec un « laboratoire blanc » (zone entièrement sécurisée selon les normes HACCP) réservé exclusivement à la préparation et au conditionnement de repas à texture modifiée,
juin 2011 : élaboration de repas pour les EHPAD, l’accueil de jour et le foyer logement,
avril 2012 : élaboration de repas pour les bénéficiaires du portage de repas à domicile,
mai 2012 : communication de la prestation auprès de la population et des médecins,
mai 2012 : travail sur l’administration du repas par du personnel qualifié (DEAVS) avec des associations de maintien à domicile.
Depuis septembre 2014, la cuisine centrale ne produit plus de repas à texture modifiée du fait d’une législation de plus en plus contraignante. La consommation devant être au plus proche de la production. Néanmoins, les personnes bénéficient toujours du service mais sous forme de repas santé industriel.
Bilan
L’adaptation des textures dans les repas à domicile est un vrai challenge en terme d’organisation car il nécessite une livraison dans les deux heures qui suivent le mixage du repas. L’importance du réseau : le repas à domicile adapté est un outil dont vont se saisir les médecins de ville puisqu’il permet aux personnes de se maintenir à domicile et de continuer à apprécier leur repas. L’information des médecins demande du temps et d’adapter la communication à ces professionnels ayant peu de disponibilités.
Un effort conséquent a été fait pour adapter des menus et des recettes : équilibre, goût, présentation et maintenir ainsi le plaisir de manger.
Même si les repas ne sont plus élaborés par la cuisine centrale depuis septembre 2014, les personnes bénéficient toujours du service mais sous forme de repas santé industriel. En revanche, la production de ces repas à texture modifiée perdure dans les EHPAD. En effet, du personnel formé et sensibilisé produit toutes les composantes du repas pour les personnes ayant des problèmes de déglutition.
L’équipe de la centrale reste sensibilisée dans la mesure où dans l’élaboration des menus sont conservés les plats qui peuvent être mixés correctement et surtout qui plaisent aux personnes âgées. Les chef gérant et de production continuent à apporter leurs expertises afin de rendre les produits et les plats goûteux.
Moyens
Moyens humains :
l’équipe d’auxilliaires de vie sociale,
l’équipe de cuisiniers chargée de l’élaboration des repas,
la direction du CCAS et du service d’aide à domicile pour le développement du projet.
Moyens financiers :
portage : 18 250 euros,
repas-fabrication cuisine-restauration : 540 750 euros,
vacation des auxiliaires de vie DEAVS : 14 600 euros.
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Médecins, services sociaux des hôpitaux, le CLIC, SSIAD, associations d’aide à domicile.
Ils financent l'action
Ville de Lomme
Les observations du CCAS/CIAS
Cette expérience répond, au quotidien, aux besoins des personnes ayant des troubles de la mastication et /ou de la déglutition (notamment les fausses routes). Elle participe ainsi à la prévention des problèmes digestifs (notamment de la constipation) et des risques nutritionnels (dénutrition, surpoids) par des menus, des méthodes et des recettes adaptées.
La personnalisation du service est un réel confort pour la personne âgée et sa famille.
Le travail en réseau, réel bénéfice pour la personne âgée, notamment en renforçant les passerelles entre le social et le médical.
Photo : Wikimedia Commons / Serge Ottaviani