Contexte
La commune de Quessoy compte 3 184 habitants dont 25 % ont plus de 60 ans. Dans le cadre d’une analyse des besoins sociaux, le CCAS s’est engagé dans une réflexion sur les relations entre les générations et sur les besoins sociaux de la population de plus de 60 ans. La mise en œuvre de cette étude implique de repérer les problématiques liées à la vie quotidienne des personnes vieillissantes en termes d’aménagements spécifiques et de services. Mais aussi de s’interroger sur les relations intergénérationnelles actuelles et sur celles que les habitants souhaitent pour demain. Il est donc question de transmission, de solidarité, de citoyenneté, de patrimoine, d’histoire sociale et culturelle, de mémoire individuelle et collective, d’avenir…
Pour mener à bien cette étude, un partenariat a été effectué entre un établissement de formation professionnelle (Le Pôle de Formation La Ville-Davy) et le CCAS. Ce partenariat rentrait dans le cadre de la formation des lycéens du Bac Professionnel « Service en Milieu Rural ».
Un groupe de travail a notamment été constitué avec M. Rouxel (vice-président du CCAS), des professeurs et Rémy Le Douigou (sociologue).
Description / Fonctionnement de l'action
La démarche d’enquête
L’analyse des besoins sociaux des personnes âgées de plus de 60 ans de la commune s’est traduite par la mise en place d’une enquête. L’objectif de cette étude était de cerner le profil et les attentes de cette population afin d’orienter les actions du CCAS et de la municipalité pour les années à venir.
Pour la mise en œuvre de ce projet, le CCAS a fait appel à un sociologue, Rémy Le Douigou, chargé d’apporter une méthodologie, d’élaborer le questionnaire avec le comité de pilotage, d’analyser les données quantitatives et de rédiger un rapport de synthèse.
Dans le cadre du partenariat avec le Pôle de formation de La Ville Davy, une classe de trente élèves de Bac Pro « Services en Milieu Rural », encadrée par des enseignants du Pôle, a participé à la passation du questionnaire et à la saisie informatique des données. Les élèves ont été répartis en binômes, chacun devant réaliser 20 questionnaires sur une semaine.
De la réflexion sur les attentes de cette étude à l’élaboration du rapport de synthèse final, ce projet s’est déroulé sur six mois (de décembre 2006 à mai 2007).
Le questionnaire
Le questionnaire élaboré pour cette enquête était axé sur trois thématiques :
- La vie sociale
Autonomie dans les déplacements et les activités ménagères, fréquence des relations sociales, lieu et modalité des courses, vacances, usage d’Internet. - Les activités sportives et culturelles
Participation aux diverses activités, souhait de leur développement. - Les services
Services actuellement utilisés ou attendus à l’avenir, perspective d’évolution du lieu de résidence.{}
Une partie non négligeable du questionnaire était dédiée au profil de la personne interrogée. Le questionnaire étant anonyme, la partie dédiée au profil de la personne interrogée comprenait le sexe, la tranche d’âge, la situation matrimoniale, l’origine socioprofessionnelle, le mode de résidence (seul ou en couple, propriétaire ou non...).
Au total, 202 questionnaires ont été exploités, soit un échantillon représentant près de 25 % de la population concernée.
Les personnes sélectionnées
La sélection d’un panel représentatif de la population ciblée s’est faite à partir des listes électorales en tenant compte des tranches d’âge (60-65 ans, 65-70 ans, 70-75 ans et 75-80 ans) et du secteur géographique. La population âgée de 70 à 80 ans représente plus d’un tiers des personnes de plus de 60 ans dans la commune. Cette cible privilégiée de l’enquête, en terme de besoins sociaux, a donc été largement représentée. En effet, 60% des personnes interrogées étaient âgées de 70 à 80 ans.
Enfin, bien que les personnes sélectionnées pour répondre à l’enquête aient été tirées au sort, on note que les femmes étaient plus nombreuses (56%) que les hommes (44%).
Les éléments de synthèse
Cette enquête menée auprès de 88 hommes et de 114 femmes indique que la quasi-totalité des personnes interrogées est en retraite (96 %). Près d’un quart d’entre-elles sont venus à Quessoy pour leur retraite. 70 % y vivent en couple et 27 % y vivent seules, 40 % pour le groupe le plus âgé. Une minorité des enquêtés vivent dans une maison isolée.
L’enquête montre notamment que 92,5 % sont propriétaires de leur logement. Pratiquement, tous les couples ont élevé des enfants et plus de la moitié d’entre eux ont un enfant qui réside à proximité et effectuent ponctuellement la garde des petits enfants.En ce qui concerne la vie sociale, un tiers des plus de 75 ans ne sont pas autonomes dans leurs déplacements car ils ne possèdent ni permis ni voiture. Les enquêtés sont plutôt actifs, une grande partie d’entre eux font du sport et le bricolage, la lecture et la télévision sont leurs loisirs préférés. Même si un tiers des enquêtés sont inscrits à un club, beaucoup pratiquent leurs activités à domicile. L’offre de loisirs sur la commune est satisfaisante mais de nombreux seniors n’en profitent pas par soucis de temps, de santé et d’argent. 16% des seniors interrogés utilisent des services à domicile principalement pour les tâches ménagères et les démarches administratives. A l’avenir, 60% des sondés pensent solliciter une aide extérieure.Enfin pour ce qui est du vieillissement, près de 90 % des personnes interrogées souhaitent rester chez elles et dans leur domicile actuel le plus longtemps possible, un pourcentage croissant avec l’âge, c’est-à-dire avec la proximité de la décision du lieu de fin de vie.
Bilan
Cette analyse des besoins sociaux est la première menée à Quessoy. Elle a permis de cerner les besoins actuels et à venir des seniors de la commune ainsi que de dresser un profil de cette population. Le rapport de cette enquête apporte un véritable éclairage quant à la politique d’action du CCAS pour les années à venir. Le choix de mener cette étude avec le partenariat d’un établissement scolaire a inscrit cette action dans une démarche éducative et a permis de créer du lien social.
Côté difficultés, l’enquête se déroulait au même moment que le recensement INSEE, certaines personnes âgées sur liste rouge ou n’ayant pas le téléphone ne pouvaient être contactées et les élèves ne disposaient que de 4 jours pour interroger les personnes sélectionnées.
A l’issu de la remise du rapport de synthèse, plusieurs articles de presse sont parus dans Ouest France et dans des journaux locaux.
Moyens
L’enquête a mobilisé une classe de 30 élèves, 4 professeurs et 1 sociologue.Le CCAS a pris en charge les frais de déplacement des élèves, soit 450 euros. Il a notamment versé une subvention de 300 euros à l’association des élèves. Le coût des appels téléphoniques a été pris en charge par le lycée. Enfin, les frais de la prestation de M. Le Douigou étaient de 2 300 euros. Les frais liés à l’enquête pour le CCAS sont donc élevés à 3 050 euros.
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Pôle de formation La Ville Davy - Collège et lycée
Ils financent l'action
Aucun
Les observations du CCAS/CIAS
L’implication des élèves dans ce projet a dépassé le cadre éducatif et institutionnel du lycée et a permis d’établir un lien intergénérationnel. Cette expérience était notamment l’occasion de sensibiliser les jeunes générations à la réalité de la vie des ainés. Une expérience porteuse à l’issue de laquelle les élèves ont manifestés l’envie de poursuivre ce partenariat.
Photo : Wikimedia Commons / Crepi22