Prévention des violences juvéniles et soutien aux familles

Publié le 19 juillet 2021

La délinquance juvénile n’est pas une préoccupation nouvelle mais la répétition de rixes violentes, voire mortelles souligne la persistance des enjeux posés. Dans ce contexte, un plan interministériel de « prévention et de lutte contre les violences liées aux bandes et groupes informels » entend mettre davantage l’accent sur le soutien aux familles. Sous la forme de fiches actions, une circulaire du 16 juin 2021 en précise les modalités opérationnelles. Elle encourage les « alliances éducatives » entre tous les acteurs de proximité pour rénover l’offre de relais et d’accompagnements à la parentalité.

PREVENIR LA FRAGILISATIOIN DES CERCLES FAMILIAUX

Rôle amplificateur des réseaux sociaux, rajeunissement des mineurs impliqués, aggravation de la nature des infractions commises, décrochage scolaire… Si les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants, ils doivent néanmoins recevoir toute « l’aide appropriée » « dans l’exercice de la responsabilité qui leur incombe » (Article 18 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant de 1989). Néanmoins, « tous les parents ne sont pas égaux face à cette responsabilité ». La circulaire rappelle notamment l’existence d’une « proportion importante de familles monoparentales, exerçant des emplois en horaires atypiques, très éloignés de leur domicile. D’autres éprouvent des difficultés à s’occuper des fratries. Certains jeunes peuvent donc être livrés à eux-mêmes dans les moments où les temps de l’école et de l’accueil périscolaire sont terminés ».

Pour y remédier, le volet préventif du plan inclut notamment :

  • L’accélération des actions de sensibilisation et de formation au plus près des familles, notamment celles portant sur les risques de violence associés au numérique (avec une évolution prochaine des modules proposés par le site "jeprotegemonenfant.gouv.fr") ;
  • L’extension des horaires d’accueil des centres de loisirs jusqu’à 20 heures et le financement de 580 000 nouvelles heures d’accueil dans des territoires marqués par des temps de trajet domicile-travail importants, notamment en grande couronne d’Île-de-France.
  • Seront également créés de nouveaux lieux d’accueil parent-enfant pour les familles avec enfants de 6 à 11 ans ;
  • Par ailleurs, afin de favoriser « un accompagnement individualisé permettant de reconnecter les jeunes aux institutions sociales (l’école, l’emploi, la citoyenneté) » le plan entend développer la médiation sociale et la prévention spécialisée. La mesure se traduira par des postes supplémentaires d’éducateurs et de médiateurs portés par des collectivités ou des associations. Le développement des médiateurs à l’école viendra s’y ajouter.
  • Enfin, pour les jeunes « invisibles », « non suivis par les services publics scolaires, d’emploi ou de formation » seront soutenues des actions ludiques et l’expérimentation de nouvelles modalités de remobilisation en lien avec les acteurs de proximité.

L’INVESTISSEMENT DANS LE POTENTIEL EDUCATIF DES FAMILLES PAR LES CCAS-CIAS

Les interventions des CCAS/CIAS diligentées vers les parents et leurs enfants, influent sur ces points saillants. Un certain nombre d’alternatives de proximité sont ainsi proposées par des CCAS/CIAS : facilitation de l’accès des jeunes aux activités de loisirs sur les temps libres, programme de réussite éducative, dispositifs de soutien à la parentalité ou encore actions de médiation en milieu scolaire en lien avec les acteurs de l’enfance et des familles.Image retirée.
A titre d’exemples :

  • Le CCAS d’Aurillac intervient depuis plusieurs années au sein des écoles primaires avec des travailleurs sociaux pour prévenir les situations à risque et lutter très tôt contre l’échec scolaire. Une permanence physique est assurée dans les écoles. Le travailleur social y reçoit les familles et oriente les enfants vers le soutien aux devoirs et l’éveil culturel proposés par les centres sociaux. En dehors de cette permanence, le professionnel peut être amené à se rendre au domicile des familles fragilisées ou à effectuer des démarches auprès des partenaires.
  • Autre illustration avec « Diapason », le nom d’un dispositif alternatif dans la résolution de conflits instauré par le CCAS de Carvin pour faire face à des situations conflictuelles au sein de l’environnement scolaire. Développée depuis dix ans pour répondre à l’enjeu crucial de la réussite éducative pour chaque jeune, la méthode contribue à favoriser un climat éducatif plus serein, avec l’appui de l’ensemble de la communauté en responsabilité des jeunes. Concrètement, l’équipe du CCAS accompagne tous les professionnels scolaires (de la maternelle au lycée) et périscolaires à travers l’animation de modules de sensibilisation, d’initiation renforcée et de supervision de Pratiques « Préventives et Restauratives » : médiation, cercles de paroles, médiation par les pairs (entre élèves), prise en charge individuelle de l’enfant et de sa famille pour restaurer le climat familial. Applicables de la maternelle au lycée, elles sont développées dans l’enceinte scolaire et en dehors, de la garderie à l’école, en passant par les temps de loisirs ou méridiens (Centre de loisirs, CAJ, cantine, garderie, activités périscolaires, etc.).

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