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Fiche d'expérience

Prévention, dépistage et soutien psychologique des personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés et de leurs aidants familiaux

Prévention, dépistage et soutien psychologique des personnes âgées souffrant (...)

Contexte

L’estimation de prévalence la plus souvent avancée de la maladie d’Alzheimer est de 0,5 % avant 65 ans, 2 à 4 % après. Mais elle augmente fortement avec l’âge, pour atteindre 15 % à 80 ans. Appliquées à la population française, ces proportions donnent 860 000 personnes souffrant de démences de type Alzheimer. Le nombre de malades devrait atteindre deux millions en France en 2020. Il s’agit donc d’un enjeu médical, scientifique, social et économique majeur dans tous les pays développés où l’espérance de vie s’est accrue régulièrement depuis un siècle.

Avec 220 000 nouveaux cas par an en France, la maladie d’Alzheimer est à la fois un problème de santé publique et un problème de société.
Elle n’est pas seulement la maladie d’une personne, elle est aussi cause de souffrances pour la famille tout entière. Ainsi, la maladie d’Alzheimer dépasse-t-elle largement le strict domaine médical pour intéresser l’ensemble des instances décisionnelles en matière de social.

Le service prévention de la dépendance du CCAS de Saint-Médard-en-Jalles propose parmi ses actions la mise en place d’actions visant à :
1. contribuer à la prévention de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés,
2. proposer un dépistage d’éventuels troubles de mémoire,
3. apporter un soutien psychologique individuel aux personnes malades et à leur entourage,
4. apporter un soutien psychologique collectif, des conseils et des informations sur la maladie aux aidants à travers des groupes de parole.
5. Orienter vers les solutions de répit (accueil de jour, hébergement temporaire, pôle ressources de proximité) portées par l’Ehpad.

Description / Fonctionnement de l'action

1. Contribuer à la prévention de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés

Cet axe est développée autour d’ateliers de prévention de la dépendance. Il existe à ce jour trois types d’ateliers :
- des ateliers « mémoire » menés par le psychologue ;
- des ateliers sportifs de type « gymnastique douce » menés par l’animatrice ;
- des ateliers de relaxation et de prévention des chutes menés par la psychomotricienne.
Chacun de ces ateliers hebdomadaires accueille environ une dizaine de personnes âgées vivant à domicile. Les usagers peuvent recourir au service d’accompagnement au transport proposé par le CCAS pour s’y rendre.

2. Proposer un dépistage d’éventuels troubles de mémoire

Ce dépistage s’effectue à travers un bilan psychologique effectué par le psychologue du CCAS. Il consiste en un entretien clinique permettant de connaître la personne et son histoire, de recueillir son éventuelle perte de mémoire, d’évaluer son humeur. Il s’agit également de procéder à des tests permettant d’évaluer les fonctions cognitives (mémoire, attention, etc.). Ce dépistage s’effectue en une ou deux rencontres.
A l’issue du bilan, un compte-rendu oral est effectué auprès de la personne et avec son accord un compte-rendu écrit peut être envoyé au médecin traitant. Si des problèmes de mémoire se révèlent à travers ce bilan, une orientation est faite vers une consultation médicale spécialisée.

3. Apporter un soutien psychologique individuel aux personnes malades et à leur entourage

Ce soutien psychologique est proposé à travers des entretiens psychologiques individuels. Très souvent, les personnes souffrant de maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés souffrent également de dépression. Celle-ci est en lien avec l’image que la maladie leur renvoie d’eux-mêmes. Pour les proches, côtoyer et aider une personne malade est très difficile à supporter moralement. Des entretiens psychologiques individuels sont proposés pour les aidants comme pour les personnes malades.

4. Apporter un soutien psychologique collectif, des conseils et des informations sur la maladie aux aidants à travers des groupes de parole

Tous les deux mois des groupes de parole pour les aidants sont organisés sur la commune. Ces rencontres permettent aux familles d’échanger sur leur vécu, de mieux appréhender les différents troubles liés à la maladie et la façon d’y faire face. C’est l’occasion pour elles de réaliser souvent avec soulagement qu’elle ne sont pas seules à vivre cette épreuve et cet épuisement. Constater que d’autres sont aussi désemparés face à la maladie et que leurs réactions sont des réactions normales, leur permet d’être rassurées, de reprendre un peu confiance et de se sentir soutenues.

Bilan

Points positifs :
Ces actions sont de plus en plus connues par le public et repérées par les partenaires. La participation aux ateliers et aux groupes de paroles est assidue et motivée.

Points à améliorer :
Compte tenu des besoins émergents ce type d’actions doit être élargi aux aidants de personnes dépendantes et pas seulement celles souffrant de la maladie d’Alzheimer

Moyens

Moyens humains

un psychologue à 45 % ETP
une animatrice à 50 % ETP
une psychomotricienne à 20 % ETP

Moyens materiels

  • fournitures et matériels pour les ateliers
  • frais divers (courriers...)
  • aménagement de la salle

Les partenaires

Partenaires opérationnels

CLIC (Centre local d’information et de coordination) CUB Nord Ouest SUD-OUEST, MAIA (Maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer), conseil départemental de la Gironde, service évaluation APA.

Les observations du CCAS/CIAS

Les besoins de soutien et d’actions pour les malades d’Alzheimer sont énormes, il est important d’intervenir en amont, d’où l’intérêt d’un diagnostic et d’un accompagnement précoces. Les ateliers doivent absolument être animés par un professionnel qualifié et formé à ces pratiques. La présence d’un psychologue dans une équipe est nécessaire pour proposer un soutien à domicile de qualité : pour les personnes âgées, pour les aidants familiaux, pour les personnels.

Photo : Wikimedia Commons / PA

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