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Précarité de la jeunesse et Contrat d’Engagement Jeune

Précarité de la jeunesse et Contrat d'Engagement Jeune

Quatre mois après l’annonce d’un futur « revenu d’engagement jeune » par le gouvernement, le dispositif en gestation a depuis été sensiblement modifié. Le premier ministre en a dévoilé les modalités le 2 novembre 2021 : il ne s’agit plus d’un revenu mais d’un contrat qui, sur le million de bénéficiaires initialement envisagés, sera recentré sur les jeunes âgés de 16 à 25 ans, « durablement sans formation et sans emploi », autrement dit les plus éloignés du monde du travail et des institutions.

Modalités du contrat d’engagement

Changement de perspective donc, la mesure prend la forme d’un contrat par lequel le jeune s’engagera dans un parcours d’accompagnement individuel destiné à faciliter sa remobilisation vers l’emploi à travers l’accès à des stages, des formations, des immersions, une alternance.

A la différence de la Garantie jeune, ce contrat ne sera pas à la seule charge des missions locales mais pourra être proposé par les agences Pôle emploi ou d’autres acteurs publics et associatifs investis dans l’insertion (dans le cadre d’appels à projets ou de marchés publics).

En contrepartie, le jeune s’engagera à suivre 15 à 20 heures de formation obligatoire chaque semaine, sur une période de 12 mois, extensible à 18 mois pour les plus exclus. Il bénéficiera parallèlement d’une allocation de 500 euros maximum, graduée selon ses revenus, sous réserve d’assiduité et de réponse aux offres.

Autre particularité, la mesure ne concernera ni les étudiants, ni les jeunes actifs précaires mais ciblera une partie des 1, 6 millions de jeunes en France *aujourd’hui sans emploi, ni études, ni formation (dits « NEET » acronyme anglais de « not in employment, education or training »).
Dernier point, ce contrat d’engagement jeune ne sera pas un outil additionnel mais a vocation à se substituer et refonder un certain nombre de dispositifs en place, tels que la Garantie jeune par exemple.

Une réponse partielle à la précarité de la jeunesse

On peut s’interroger sur le périmètre du dispositif dans la mesure où une partie des jeunes en difficulté ne sont pas visés bien qu’ils vivent objectivement des situations de fragilité : mal logement, privations alimentaires, travail parallèle aux études… soit autant de motifs à l’échec des études ou l’accès à l’emploi.

Les CCAS/CIAS sont cités nommément parmi les acteurs locaux censés contribuer à la réussite du dispositif au travers de leurs « démarches d’aller vers » et ce afin de repérer et d’orienter les jeunes concernés vers le dispositif. En écho, « les moyens des collectivités et des associations de lutte contre la pauvreté seront significativement renforcés pour assurer cette mission » indique le dossier de presse...

Compte tenu des enjeux autour de l’accompagnement des jeunes en difficulté, nombreux à se tourner aujourd’hui vers les CCAS, l’UNCCAS reviendra prochainement sur ce sujet, dans un contexte où plusieurs initiatives locales ont par ailleurs été prises en direction de ce public (exemple : le revenu de solidarité jeunes à Lyon).

Pour aller plus loin

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