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Perte d’autonomie : 2 Français sur 3 souhaitent une prise en charge par l’Etat

Perte d'autonomie : 2 Français sur 3 souhaitent une prise en charge par (...)

Selon une étude de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (Drees), basée sur des données de 2018, deux tiers des Français pensent qu’il revient à l’Etat et aux pouvoirs publics de prendre en charge financièrement les personnes âgées en perte d’autonomie, opinion relativement stable depuis 2014. Moins d’un Français sur cinq placerait son proche en perte d’autonomie dans une institution spécialisée, et trois sur cinq s’en occuperaient ou l’accueilleraient chez eux.

En propos préliminaire, l’Etude rappelle qu’il est possible d’estimer à 1,5 million le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans en perte d’autonomie vivant à domicile, ce qui représente 10 % des personnes de plus de 60 ans (Enquête Capacités, Aides et Ressources des seniors de la Drees, 2017). A celles-ci viennent s’ajouter les 600 000 résidents en établissement pour personnes âgées dépendantes (Muller, 2017). Objet d’une concertation « Grand âge et autonomie » à laquelle l’Unccas a pris part et d’un projet de loi en cours de préparation, les politiques de prise en charge de la perte d’autonomie en France représentent donc un enjeu social et sanitaire important.

En incluant les dépenses de santé, celles liées à la perte d’autonomie et à l’hébergement, le coût financier de la perte d’autonomie des personnes âgées peut être estimé à près de 30 milliards d’euros en 2014, dont 80 % sont pris en charge par les pouvoirs publics.

Si deux français sur trois souhaitent une prise en charge par l’Etat, un tiers des Français estiment a contrario que la prise en charge financière des personnes âgées en perte d’autonomie devrait être du ressort des enfants, des familles ou des personnes âgées elles-mêmes, par le biais de leur effort d’épargne (25 %) ou d’une assurance privée (11 %). Les Français aux revenus les plus modestes sont plus souvent enclins à penser que la prise en charge financière des personnes âgées en perte d’autonomie revient d’abord aux pouvoirs publics. Les Français les plus aisés sont plus nombreux à indiquer être prêts à épargner davantage en prévision d’une éventuelle situation de perte d’autonomie les concernant. Le taux d’épargne des 20 % des ménages les plus modestes est proche de 5 % alors que celui des 20 % des ménages plus aisés avoisine 30 %.

La moitié des Français se prononcent en faveur de la création d’une cotisation obligatoire spécifique permettant de financer la perte d’autonomie. Là encore, se retrouve la même différence de réponses selon le niveau de vie des répondants : les plus enclins à souhaiter qu’une telle cotisation soit obligatoire pour tous sont les plus aisés.

Hors dépenses de santé, la prise en charge publique de la perte d’autonomie passe principalement par le versement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), ouverte à tous avec des montants modulables en fonction des revenus. Cependant, la moitié des dépenses d’aide à domicile restant à la charge des ménages est prise en charge par un crédit d’impôt, dans la limite d’un plafond.

Selon des données de 2017, sept Français sur dix souhaitent que l’aide financière apportée aux personnes âgées en perte d’autonomie soit réservée à celles disposant de faibles revenus. A l’inverse, seuls trois sur dix estiment que cette aide doit être universelle, sans condition de ressources, niveau bien inférieur à celui des Français en faveur d’une aide universelle aux personnes en situation de handicap (cinq Français sur dix).

Six Français sur dix accueilleraient ou s’occuperaient d’un parent proche s’il perdait son autonomie.

Selon des données de 2017, deux tiers des Français n’envisagent pas de vivre, plus tard, dans un établissement pour personnes âgées, opinion ayant augmenté de 11 points entre 2004 et 2017. Pour quatre Français sur dix, cette perspective ne s’avère « pas envisageable du tout », opposition particulièrement marquée chez les plus jeunes (72 % des 18-24 ans n’envisageant pas de vivre dans un établissement pour personnes âgées) et décroissant avec l’âge. 60 % des plus de 65 ans ne souhaitent pas vivre en établissement.

Les Français sont peu nombreux à accepter l’entrée en institution d’un de leurs proches. En 2018, moins d’un Français sur cinq (18 %) placerait un parent proche dans une institution spécialisée si celui-ci perdait son autonomie, 39 % feraient plutôt en sorte de s’occuper de lui à son domicile, 25 % seraient prêts à l’accueillir chez eux et 18 % consacreraient une partie de leurs revenus à l’aider financièrement afin qu’il puisse rester à son domicile.

Les Français se prononcent également en faveur d’une meilleure reconnaissance des aidants (non professionnels) aux personnes âgées en perte d’autonomie par les pouvoirs publics.

Dans le Baromètre d’opinion de la DREES, un enquêté sur cinq déclare apporter une aide régulière et bénévole à une personne âgée en perte d’autonomie, qu’elle vive à domicile ou en institution. La majorité, six aidants sur dix, indique qu’il y passe moins de trois heures par semaine. Néanmoins, un aidant sur dix indique vivre avec la personne âgée en perte d’autonomie ou lui consacrer au moins 18 heures hebdomadaires, sans compter les moments de soutien moral.

En 2017, huit personnes se déclarant aidantes sur dix estiment ne pas être suffisamment soutenues et considérées dans cette fonction par les pouvoirs publics.

Concernant les actions à mener en priorité par les pouvoirs publics pour améliorer la situation des aidants, la première de celles citées par les Français est l’ouverture de centres d’accueil de jour (38 % des Français). Viennent, ensuite, fournir une aide financière (26 %), de meilleurs aménagements du temps de travail pour les aidants (17 %) ou une formation spécifique (16 %). L’opinion des non-aidants est très proche de celle des personnes se déclarant aidantes sur ces sujets.

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