J'ai compris, mais plus tard...
Fiche d'expérience

« Moi, femme et maman » : ateliers de restauration de l’équilibre entre la femme et la mère en valorisant l’estime de soi

« Moi, femme et maman » : ateliers de restauration de l'équilibre entre la (...)

Dans le but de développer la confiance en soi, les réseaux de sociabilité familiale et/ou professionnelle de mères qui se sentent isolées, manquent de confiance en elles ou qui se sentent accaparées par leur rôle de mères, le centre social Pierre Rabhi - géré par le CCAS - leur propose gratuitement des sessions d’ateliers de revalorisation de l’estime de soi (socio-esthétique, psychothérapeute, coach sportif, etc.).

Contexte

"Moi, femme et maman" s’inscrit dans la continuité du projet "Un rdv pour soi", action expérimentale menée de janvier à juin 2017, dont la visée était de restaurer l’image de soi pour faciliter les réseaux de sociabilité familiaux, sociaux et/ou professionnel. Cette action est née du constat partagé entre la CESF du centre social du CCAS et la gestionnaire administrative du CCAS, dans leurs accompagnement respectivement collectifs et individuels, que plusieurs femmes se trouvaient en situation de fragilité sociale et en manque d’estime de soi. L’action s’adressait au départ à toutes les femmes dans ce cas.

Lors de l’action « Un rdv pour soi », huit femmes ont été accompagnées pendant 6 mois dans 10 ateliers de socio-esthétique, de sophrologie, de coiffure, de cuisine, de manucure... La CESF du centre social du CCAS et la gestionnaire administrative du CCAS géraient une partie des ateliers et étaient systématiquement présentes.
Les séances ont permis aux participantes :

  • de lever les freins à prendre soin de soi (culpabilité de « laisser » les enfants, conjoints…),
  • de mieux prendre en compte l’équilibre entre la maman et la femme,
  • une meilleure prise de conscience du « moi » pour se sentir dans un état de mieux-être,
  • d’exprimer le souhait de reconduire les activités actuelles, afin de participer à la co-construction d’un projet ouvert à d’autres personnes.

Au vu des retombées positives (amélioration de la confiance en soi, développement des liens sociaux, amélioration de l’apparence physique et de la santé des personnes, retour vers l’emploi ou la formation pour certaines...), les professionnelles du CCAS ont décidé de poursuivre l’action en 2018.

La plupart des problématiques soulevées par les participantes lors de l’expérimentation avaient attrait à l’équilibre difficile à trouver entre leur rôle de femme et celui de mère, ayant tendance à « s’oublier » dans leur rôle de mère. C’est ainsi que l’action en 2018 se nomme « Moi, femme et maman ». Les séances, bien qu’elles aient trait au bien-être et la santé physique, sont axées plus en profondeur sur les aspects psychologiques, sur la féminité, et sur le soi en général.

Ce projet s’inscrit dans le projet social 2017-2020 dont les grandes orientations sont :

  • agir pour les plus fragiles,
  • développer l’écoute, le dialogue, le pouvoir d’agir des habitants et la démocratie locale,
  • renouveler les services de proximité, d’information et de la médiation sociale.

Description / Fonctionnement de l'action

Publics ciblés

Femmes, mères, et en situation de précarité (sociale et/ou économique) confrontées aux problématiques suivantes :

  • femmes accaparées dans leur rôle de mère et en demande de prendre du temps pour elles,
  • manque d’estime de soi,
  • difficulté à parler de son apparence physique voire dévalorisation de soi,
  • sentiment de solitude.

Principaux objectifs

Objectifs généraux

 

  • Restaurer l’estime de soi et valoriser son image,
  • Trouver l’équilibre entre le rôle de la mère et celui de la femme,
  • Se recentrer sur soi et prendre conscience du "moi",
  • Susciter l’envie de prendre soin de soi et penser à son bien-être.

Objectifs opérationnels

 

  • Apporter des outils théoriques et pratiques à utiliser au quotidien,
  • Favoriser les échanges entre participantes, échanges d’expériences,
  • S’engager dans la durée et co-construire l’action.

Fonctionnement de l’action

Composition des groupes

 
Un groupe de 13 personnes maximum.

Modalités d’accueil

 

  • Rencontres collectives hors vacances scolaires (2 à 4 fois par mois) sur l’année, de 9h à 11h pour les activités encadrées par des intervenants et jusqu’à 16h pour des activités à la journée (repas partagés, sorties),
  • Engagement des participantes sur toute la durée du projet (hors emploi, formation…),
  • Gratuité de l’action (sauf exception pour des sorties).

Les ateliers

 
En 2018 les activités proposées concernent la socio-esthétique, la coiffure, le sport via l’intervention d’un coach sportif... Ils prévoient des débats et l’intervention d’une nutritionniste, d’une psychothérapeute et d’une conseillère conjugale qui intervient notamment sur des questions relatives à la féminité.

Des activités ponctuelles d’une durée plus importante (sur une journée entière) sont aussi proposés, comme par exemple la visite d’une entreprise de cosmétiques, mécène du CCAS. Cette entreprise propose aux participantes de découvrir ses ateliers de fabrication et de participer à un atelier qu’elle organise au sein de son service Ressources humaines sur la thématique des entretiens d’embauche. Chaque participante repart avec des produits offerts par l’entreprise.

« Le lien avec cette entreprise s’est fait grâce au concours du président du CCAS, qui nous outien fortement dans nos projets », précise Chantal Gras, gestionnaire administratif du CCAS.

La CESF du centre social du CCAS et la gestionnaire administrative du CCAS ne gèrent, contrairement à la première édition, plus d’ateliers en tant que tels (hors repas collectifs, et autre évènement) et ne sont présentes qu’en début et fin de séance. Ce sont néanmoins toujours elles qui pilotent l’action, coordonnent les activités, effectuant des points d’évaluation réguliers avec les animateurs, les participantes et/ou les élus (le président et la vice-présidente du CCAS). Ce sont les participantes qui présentent elles-mêmes aux élus (président et VP + direction du CCAS) le bilan des actions auquel elles ont participé.

Les outils pour évaluer l’action

Outils de suivi

  • fiche de présence des personnes inscrites ;
  • cahier de liaison pour annoter les faits marquants des séances, problématiques récurrentes, difficultés rencontrées des intervenants et/ou participantes ;
  • comité de suivi : rencontre une fois/trimestre entre l’équipe de professionnels du centre social/CCAS et la socio-esthéticienne.

Évaluation quantitative

  • nombre de personnes présentes / situations professionnelle et familiale / âge / localisation géographique.

Évaluation qualitative

  • degré de satisfaction via l’assiduité ;
  • qualité des échanges entre participants et avec les professionnelles via la mesure de l’implication dans le groupe, la prise de parole de chacun ;
  • respect des règles de groupe établit au départ ;
  • évolution de la place de la mère et de la femme dans le foyer à travers les témoignages des participantes ;
  • évolution de la valorisation du "moi" à travers les témoignages des participantes ;
  • appropriation des différents outils proposés par les participantes mesurées par des temps de rencontre prévus après les sessions.

Évaluation du processus partenarial

  • mobilisation du public par les structures locales et accompagnement.

Bilan

Eléments statistiques

Nombre de personnes présentes

 

  • Prévisionnel : 12
  • Réalisé : 8

Localisation géographique d’habitation

 

  • La Voulte-sur-Rhône : 8
  • Centre ville : 2
  • Cités / Machirat : 3
  • Gonnettes : 2
  • SDF, domiciliée au CCAS : 1

Situation familiale

 

  • En couple : 2
  • Seule avec enfant : 6

Situation professionnelle

 

  • Sans profession : 2
  • Demandeur d’emploi : 6

Evaluation qualitative

Participation effective du public

  • Mesure de la fréquentation : En moyenne 8 personnes. 12 personnes au départ, 4 personnes ont décroché suite à la deuxième rencontre
  • Implication : Le groupe a signifié que la démarche d’intégrer ce collectif a été difficile par peur du groupe, du jugement et de la nouveauté.
    En 6 mois, leur implication est mesurée par l’assiduité, l’engouement d’être présente et l’émulation que l’action a générée.
    Chaque participante a su prendre sa juste place à l’intérieur du groupe. Celui-ci a appris à respecter la parole et les convictions de chacune notamment grâce à la co-construction de règles de vie du groupe.
    Nous mesurons aussi leur implication dans leur participation active à la création du film RDV pour soi (entrainement à répondre aux questions, prise de note, habillement, maquillage…).
  • Degré de satisfaction : Il a été mesuré par :
    • Un temps de micro-bilan (15 min) de chaque rencontre a été fait sous forme de jeu d’inclusion.
    • Les témoignages dans le film qui expriment le bien être individuel et les bienfaits du groupe sur le plan moral et physique ainsi que de l’image d’elles même.
    • L’assiduité des participantes.
  • Echanges entre participants, prise de parole : Dans un climat de confiance, les personnes ont libéré leur parole, se sont confiées et les plus en retrait se sont révélées. Les femmes ont réussi à parler d’elles devant une caméra par la création d’un film témoignage.

Evaluation des objectifs

Objectifs MesuresExplications
Restaurer l’estime de soi et valoriser son image Partiellement atteint Les participantes :
-  Se sont trouvées belles notamment après les séances de socio esthétique et de coiffure.
-  Se sont senties mieux dans leur corps (oser mettre un maillot de bain).
-  Expriment l’envie d’améliorer leur image.
Freins :
-  Image de soi encore assez négative au quotidien.
-  Précarité financière.
-  Vie sociale et familiale complexe.
-  Le poids de leur éducation et de leur parcours de vie.
Retrouver confiance en soi et en les autres Partiellement atteint La confiance en soi est compliquée à mesurer aussi, des outils vont être créés.
La prise de parole et l’implication sont tout de même des indicateurs. Toutes les participantes ont témoigné de leur expérience devant la caméra. Certaines ont pris la parole devant un public lors de la fête des actions collectives du Département pour présenter l’action.
La confiance s’est instaurée dans le groupe (pas de jugement, bienveillance, sécurité, confidentialité), et beaucoup d’entre elles se livrent facilement.
Freins :
-  Les ateliers proposés n’ont pas permis d’ancrer durablement « la confiance en soi ». La confiance en soi ne s’acquiert pas facilement et de manière définitive. Cependant, certaines ont fait la démarche de soins psychologiques.
Prendre du temps pour soi et penser à son bien-être Partiellement atteint Objectifs atteints :
Les femmes ont pris conscience de l’importance de prendre soin d’elles sans culpabiliser (laisser les enfants à la cantine pour manger toutes ensemble).
Certaines ont pris le temps d’aller chez le coiffeur.
Freins :
-  L’initiative de prendre du temps pour soi reste compliquée.
-  Regard des autres interpréter de manière culpabilisante à prendre soin de soi.
Apporter des outils théoriques à utiliser au quotidien Atteint Fabrication de produits cosmétiques, conseils en maquillage, en colorimétrie, conseil en nutrition.
S’engager et coconstruire l’action Atteint A moyen terme les femmes désirent s’investir davantage par exemple en voulant organiser des actions d’auto-financement et coconstruisant le programme de l’année suivante telles des ambassadrices (théâtre, du sport, psychothérapeute…).
Organisation de repas pris en commun.
Elles s’interrogent sur le financement de l’action (participation au bilan avec les financeurs).

Evaluation du processus : travail de partenariat

Mobilité effective du public par les référents :

  • CEFORA : 5 personnes
  • Conseil départemental : 3 personnes
  • CCAS/Centre Social : 4 personnes

Participation au comité de suivi :
 
Des points informels ont été réalisés régulièrement avec les partenaires sur le bon déroulement de l’action, l’évolution du « bien être » chez les participantes.

L’action s’est déroulée sur un temps trop court pour pouvoir rassembler tous les partenaires organisationnels et financiers.

Impacts sur les environnements social, familial et/ou professionnel :

Environnement social

 
Des liens forts se sont créés dans le groupe pendant les activités et à l’extérieur (devant l’école, promenade…).

Retour positif dans l’entourage amical et familial. Le rire a été notifié comme une règle de groupe dès le départ et s’est prolongé dans le temps.

L’action a été perçu comme une bulle d’oxygène, un temps où on oublie les soucis du quotidien.

Environnement professionnel

 
Deux d’entre elles ont trouvé un emploi et d’autre sont dans la démarche.

Environnement familial

 
Dès la première rencontre, nous constatons que la place de la mère annihile la place de la femme. Pendant le jeu d’inclusion, à la question : « qu’est-ce que vous aimez dans la vie ? » la réponse a été quasi à l’unanimité « les enfants ». Il est aussi ressorti qu’elles ont peu d’activité en dehors de la maison.

Lors d’un brain storming : « qu’est-ce que pour vous être une maman ? », « qu’est-ce que pour vous être une femme ? », les mots déversés font apparaître de nombreux questionnements.

Il a été très difficile pour elles de trouver des mots pour qualifier ce qu’est une femme ne se sentant elle-même pas « femme ». Leurs mots sont : "Maternité / Epanouie / Maturité / Etre respectée et se respecter soi même" , "Se sentir belle / Féminité / Etre bien dans sa peau"

Concernant la place de la maman, ce qui est beaucoup ressorti sont les points négatifs liées :
-  aux conséquence de la maternité sur le plan physique et psychique,

Prise de poids, vergetures / Plus féminines / Des soucis / Baby blues / Sacrifice/ Colère / on se laisse aller / on est plus que des mamans / on fait passer ses enfants en premier

-  aux difficultés de l’éducation

Enfant qui pousse à bout / C’est la maman qui gère tout / Dur de tout conjuguer / Elever seule son enfant c’est difficile

Depuis 2017, sur 8 personnes, 2 ont trouvé un emploi, 1 est en formation. Au départ, l’objectif de l’action était principalement pour les femmes de reprendre confiance en elles, de développer leur bien-être et leur lien social. L’emploi a été un des impacts positifs.

Les autres résultats positifs sont la cohésion de groupe qui est très forte, l’assiduité des personnes, le changement physique des femmes (elles prennent plus soins d’elles), la prise de rdv médicaux (prendre soin de sa santé), le fait de pouvoir passer du temps sans leurs enfants sans culpabiliser (notamment le midi), etc.

Verbatims

  • « Les femmes hésitent beaucoup moins à laisser les enfants à la cantine pour des ateliers à la journée. Et en termes de sociabilisation pour les enfants c’est super » (la gestionnaire administratif du CCAS)
  • « On a été scotchées par l’assiduité des personnes. Il n’y a jamais d’abandon. » (la CESF du centre social)
  • « Au départ peu d’entre elles avaient envie d’aller au sport maintenant elles sont toujours partantes, même une personne qui est en situation de handicap vient regarder. » (la CESF du centre social).
  • « Vivement que les vacances s’arrêtent, on est pressé que ça reprenne » (une participante)

Les perspectives / suites de l’action

  • Envisager que les participantes deviennent actrices des prochains groupes en tant qu’ « ambassadrices ».
  • Envisager dans les prochaines années que les femmes de ce groupe créent une association. Elles seront accompagnées progressivement dans cette voie.
  • Par ailleurs, des femmes plus âgées ont fait remonter leur souhait de développer leurs liens sociaux et confiance en elles. Ce peut être un nouveau public avec lequel travailler.
  • Pérennisation de l’action à partir de 2019

Moyens

Les moyens techniques

  • 3 salles (salle d’accueil, cuisine, salle de gym) / tables et chaises, ordinateur, téléphone / point d’eau et toilettes,
  • véhicule minibus du CCAS/Centre Social pierre Rabhi.

Les moyens humains

  • 2 professionnels du CCAS / Centre Social Pierre Rabhi en co-animation,
  • travailleurs sociaux locaux pour mobiliser des participants,
  • intervenants.

Les moyens financiers

DépensesRecettes
Salaire agents CCAS/CS
Animateurs
11 100.00 CCAS/Centre Social Pierre Rabhi 6 100.00
Intervenants
Socio-esthéticienne
Psychothérapeute
Coach sportif
Coiffure
Nutritionniste
Conseillère conjugale et familiale
AS de l’ASE
5 000.00
1 400.00
2 200.00
600.00
400.00
150.00
150.00
100.00
Mécènes : 5 500.00
Sorties 400.00 Institutions :
Conseil Départemental de l’Ardèche
CAF via ACF
CAPCA
ARS
5 000.00
0.00
5 000.00
0.00
0.00
Denrées alimentaires 300.00
Fournitures et outils d’animation 200.00
Frais de mission 300.00
Charges fixes de fonctionnement 700.00 Participantes 150.00
TOTAL 18 000.00 TOTAL 16 750.00

Il reste 1 250.00€ à trouver pour équilibrer le budget : demande en cours au Département de l’Ardèche et à l’ARS.

Les partenaires

Partenaires opérationnels

  • Conseil Départemental : la conseillère conjugale et la nutritionniste interviennent pour des ateliers,
  • Association Cefora : prescriptrice,
  • Service RSA du CCAS et CS : prescripteurs,
  • Les différents intervenants extérieurs.

Ils financent l'action

  • CCAS/Centre Social Pierre Rabhi
  • Mécènes (Intermarché et autres entreprises)
  • Conseil Départemental de l’Ardèche
  • CAF via ACF
  • ARS
  • Participantes

Les observations du CCAS/CIAS

Points d’attention

  • Trouver des partenariats : « le projet est dans les clous depuis 9 ans. On s’est énormément perdu à avoir voulu à tout prix associer le conseil départemental. Plus il y a du monde autour de la table, plus c’est compliqué. Au final, les personnels du CCAS ont monté le projet tout seuls et le Conseil départemental s’est associé ensuite en tant que financeur et prescripteur. »
  • Difficultés de mobilisation des professionnels à intégrer l’action pour qu’eux-mêmes mobilisent le public.
  • Difficultés liées aux financements par les institutions (Conseil départemental, ARS, CAPCA), potentiellement financeurs de l’action.
    Action qui ne correspond pas exactement aux appels à projet : CAPCA
    Les réponses d’octrois de subventions ne coïncident pas avec nos demandes dans les délais : ARS, Département.

Levier

L’appel au mécénat en plus des traditionnels financeurs et le soutien politique du maire.

« Nous avons de la chance d’avoir un président du CCAS soutenant. Il nous a accompagné auprès des entreprises De plus nous avons une direction qui nous fait confiance et nous rassure sur le droit à l’erreur de l’expérimentation, et sommes, la CESF et moi-même très motivées dans l’écriture et la poursuite de ce projet. Il est important d’être convaincu, et impliqué. » Chantal Gras, gestionnaire administrative du CCAS

Un frein dans le recours au mécénat est que beaucoup d’entreprises sont davantage réfractaires à donner au CCAS qu’aux associations même si la finalité de l’action est la même.

Photo : Wikimedia Commons / M.Minderhoud

Retour en haut de page