Le 3 novembre dernier, l’UNCCAS était auditionnée par la Cour des comptes dans le cadre d’une mission flash sur l’accueil des Ukrainiens. L’occasion pour Yves Calippe, vice-président de l’Unccas, de redire le rôle essentiel des CCAS.
La Cour des comptes a engagé, sous forme d’un audit flash, un contrôle sur la réactivité de l’État en matière d’accueil des personnes déplacées d’Ukraine. Son rapport est attendu pour février 2023.
Au-delà du rôle joué par l’État, les conseillers de la Cinquième chambre de la Cour ont souhaité faire le point sur les « interactions et le partenariat noué avec le bloc communal autour des enjeux d’accueil, d’hébergement, d’accès au logement, d’accompagnement social et vers l’emploi des ukrainiens accueillis et les relations avec les services de l’Etat pour la prise en charge de ces enjeux ».
A l’appui de plusieurs contributions de membres du groupe de travail national de l’UNCCAS réuni à deux reprises entre mars et juin 2022, Yves Calippe, maire-adjoint du Mans et vice-président national, accompagné d’Hélène-Sophie Mesnage, DGA de l’Unccas, ont répondu à une quinzaine de questions posées par le Cour, allant bien sûr des liens avec les services de l’Etat, aux moyens de reporting en passant par les sources de financements et autres ressources mobilisées.
Au rang des actions menées par les CCAS, on notera une mobilisation à 360° et notamment l’accueil et l’hébergement d’urgence mais aussi la mise à disposition de logements qu’il a fallu meubler, le recensement des hébergements bénévoles, l’aide alimentaire et à la restauration scolaire, la délivrance de titres de transport, la mise en place de cellules de soutien psychologique, le paiement de consultations médicales, l’accompagnement administratif en lien avec certains guichets uniques mis en place dans les grandes villes, etc.
En réponse aux questions posées sur les liens avec les services de l’Etat, les contributions font apparaitre des disparités territoriales, passant généralement d’un premier décalage au départ entre l’information fournie par l’État et l’expression rapide des besoins sur le terrain (certaines villes étant confrontées à un afflux plus important), puis globalement de très bonnes relations avec les DDETS via des réunions hebdomadaires, jusqu’à des échanges devenus moins fréquents à mesure que les mois passent.
On notera également les très nombreuses relations des CCAS avec les associations, dont certaines franco-ukrainiennes. Et bien sûr les coûts allant de plusieurs dizaines voire quelques centaines de milliers d’euros mobilisés par les villes et leur CCAS. La mobilisation d’une grande partie de leurs fonds propres, tous les CCAS n’ayant à ce stade pas encore finalisé leurs dossiers de compensation.
Parmi les difficultés, on notera la barrière de la langue compliquant notamment l’accès à l’emploi de personnes ou encore les limites de l’hébergement citoyen et les difficultés de relogement, les villes et leurs CCAS étant souvent sollicités pour prendre le relais des habitants n’ayant pas mesuré l’impact de l’accueil sur le long terme, passé l’élan de solidarité initial.