Les personnes âgées, premières bénéficiaires de la protection sociale en 2019

Bien-vieillir
Publié le 25 janvier 2022

Une étude de France Stratégie intitulée « Protection sociale : qui paie le coût du vieillissement de la population ? » fait le point sur les dernières évolutions des dépenses de protection sociale, rapportées au PIB. L’étude détaille la part consacrée aux dépenses faites en direction des plus âgés en comparaison des risques couverts en direction des autres bénéficiaires.

DES DÉPENSES DE PROTECTION SOCIALE DAVANTAGE CONCENTRÉES SUR LES  GES ÉLEVÉS

La hausse des dépenses s’est concentrée sur les risques concernant plus particulièrement les personnes âgées : maladie et vieillesse-survie. Le risque vieillesse-survie comprend pour l’essentiel les pensions de retraite et de réversion, les pensions d’invalidité après 60 ans, le minimum vieillesse, et les prestations liées à la perte d’autonomie des personnes âgées. Les ressources nationales mobilisées pour ce risque sont passées de 5,5 % à 14, 3 % en 2019. Les dépenses du risque maladie sont passées de 3,6 % du PIB en 1959 à 9,2 % en 2009 avant de se maintenir autour de 9 % au cours de la décennie 2010.

A l’inverse, les autres dépenses, qui bénéficient davantage aux populations d’âge actif ou aux plus jeunes, ne pèsent pas plus lourd aujourd’hui qu’hier. La part des dépenses du risque famille, liées à la maternité, à l’aide sociale à l’enfance et aux différentes prestations familiales, s’est sensiblement réduite : légèrement supérieure à 4 % au début des années 1960, elle n’était plus que de 2,3% en 2019.

En revanche, les dépenses associées au risque emploi (chômage et insertion professionnelle) se sont accrues, passant de 0,2 % du PIB au début des années 1960 à plus de 2 % dès le début des années 1980, en lien avec l’augmentation du chômage. Depuis lors, elles oscillent entre 1,5 % et 2,5 % du PIB.

Aujourd’hui, les trois quarts des dépenses de protection sociale concernent les dépenses liées à la maladie, aux retraites et à la perte d’autonomie des plus de 60 ans. Les 60-79 ans sont, de très loin, les premiers destinataires de la protection sociale, avec des dépenses de plus de 300 milliards d’euros.

Entre 1979 et 2019, les dépenses consacrées aux enfants ont beaucoup diminué alors même que celles consacrées aux personnes âgées ont beaucoup augmenté : hausse de 3 points de PIB pour les 60-79 ans comme pour les plus de 80 ans contre un passage de 4 à 3 points de PIB pour les dépenses bénéficiant aux moins de 20 ans.


UN NET FREIN AUX DÉPENSES POUR LES PERSONNES ÂGÉES

Au cours de la dernière décennie, la dépense totale de protection sociale dont bénéficient collectivement les plus de 60 ans a continué de progresser plus vite que le PIB en raison de l’évolution démographique : les plus de 60 ans sont plus nombreux.

Néanmoins, rapporté au PIB par tête, ce que perçoit en moyenne chaque personne de plus de 60 ans diminue depuis dix ans, ce qui explique que les dépenses de protection sociale ne se sont pas envolées, en dépit du vieillissement de la population.

Cette maîtrise des dépenses s’est opérée sous l’effet de diverses réformes : recul de l’âge effectif de départ à la retraite, évolution des modalités de calcul et d’indexation des pensions. Ces différents mécanismes entraînent une modération du niveau des pensions qui se fait cette fois sentir sur l’ensemble des classes d’âge au-delà de 60 ans.

A titre de comparaison, entre 1979 et 2019, les dépenses de santé par tête des plus de 60 ans sont passées de 11,3 % à 14 % du PIB par tête, alors que les dépenses par tête de retraites passaient de 55,6 % à 51,5 %.


UNE MISE À CONTRIBUTION PLUS ÉLEVÉE DES PLUS  GÉS POUR FINANCER LA PROTECTION SOCIALE

Ces quarante dernières années, les sources de financement de la protection sociale se sont diversifiées, avec l’ambition de ne pas accroître excessivement les prélèvements sur les revenus du travail, tout en mettant davantage à contribution les personnes âgées, essentiellement via l’introduction de la contribution sociale généralisée (CSG) dont l’assiette est beaucoup plus large que celle des cotisations sociales.

Pour autant, l’essentiel du financement de la protection sociale continue aujourd’hui de peser sur les individus d’âge actif. En moyenne, les personnes âgées de 40 à 59 ans contribuent à hauteur d’environ 19 400 euros par an au financement de la protection sociale, contre 7 900 euros pour les 60-79 ans et 5 100 euros pour les plus de 80 ans.

Même s’ils s’avèrent davantage mis à contribution que par le passé, le niveau de vie des plus âgés reste un peu supérieur à celui de l’ensemble de la population.

Inférieur à celui de l’ensemble de la population pour les enfants et les jeunes de moins de 30 ans, le niveau de vie moyen croît ensuite régulièrement avec l’âge pour atteindre un plafond autour de 60 ans, puis diminuer progressivement.

 

Consulter l’étude de France Stratégie

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