DES JALONS POSES DES LE STADE PERINATAL POUR UNE BONNE SANTE FUTURE
Malgré un état de santé des enfants qui s’est « considérablement amélioré sur une longue période » les rapporteurs soulignent la persistance d’inégalités marquées qui existent dès le stade périnatal et la petite enfance. Ainsi, les dispositifs de suivi et de prévention, s’ils se « renforcent » et « foisonnent » ne parviennent pas à toucher l’ensemble des enfants.
- La prévalence du surpoids et d’une santé dentaire dégradée est plus importante chez les enfants de milieu social modeste. A titre d’exemple, 6 % des enfants d’ouvriers sont obèses contre 1 % des enfants de cadres ; 30 % des enfants d’ouvriers ont au moins une dent cariée contre 8 % des enfants de cadres.
- Les enfants et adolescents pris en charge au titre de la protection de l’enfance font également face à des vulnérabilités particulières :
- « Les enfants placés présentent des troubles psychiques caractérisés et multiples. La prévalence des troubles est autour de 50 %, avec une grande comorbidité soit 5 fois plus qu’en population générale (…)
- Surpoids, mauvais état bucco-dentaire, sommeil perturbé sont largement mis en avant dans les rares études auprès de cette population (…)
- Ces enfants sont nés plus souvent prématurés, hypotrophiques, après des grossesses mal suivies ou l’exposition aux toxiques pendant la vie fœtale, et 25 % d’entre eux ont dû commencer leur vie en service de néonatologie (…)
- Ces adolescents ont été (et souvent sont encore) très majoritairement maltraités ».
- Autre situation problématique, celle des enfants porteurs de handicap pour qui l’accès au système de soins demeure souvent complexe. « La prise en charge des soins ordinaires en ville est aujourd’hui difficile, aléatoire, et morcelée. Les saisines du Défenseur des droits mettent en évidence de nombreux obstacles : insuffisances de la prévention, démarches administratives complexes, difficultés d’accès aux soins somatiques (notamment pour les soins dentaires) dans les structures de droit commun ou encore un manque de formation des professionnels de santé sur le handicap pouvant entraîner des refus de soins ».
L’influence des facteurs médicaux, socio-économiques, familiaux et environnementaux est déterminante. « Les inégalités sociales de santé apparaissent avant même la naissance, avec des différences de suivi prénatal et de comportements à risque pour l’enfant à naître » souligne les experts. L’état de santé des enfants diffère aussi selon le territoire, « la mortalité infantile est deux à trois fois plus élevée en Outre-Mer qu’en métropole ».
LES LEVIERS PREVENTIFS DES CCAS/CIAS
Ce rapport est l’occasion de rappeler l’intérêt des divers dispositifs que peuvent actionner les CCAS/CIAS pour contribuer à l’amélioration de la santé infantile des jeunes enfants.
- Les dons de produits alimentaires ou les épiceries solidaires : qui peuvent prévenir diverses formes de malnutrition, remédier à la faiblesse des ressources des ménages précaires qui génèrent des consommations alimentaires de basse qualité.
- Le rôle des services de soutien à la parentalité : qui peuvent sensibiliser les parents sur la santé des enfants en général (atelier nutrition et d’hygiène, bonnes pratiques pour prévenir l’exposition aux écrans, encourager les pratiques sportives ; approfondissement de l’importance du lien parents-enfant etc.)
- La qualité des lieux d’accueil du jeune enfant, dont les professionnels sont des acteurs du développement émotionnel et cognitif de l’enfant, mais peuvent être aussi de précieux acteurs du dépistage, notamment des troubles du neurodéveloppement (TND).