Elements clés
Contexte
Petite communes de 4 800 habitants, Volvic détient une tradition d’accueil favorisant l’installation de diverses populations sur son territoire, majoritairement d’origine portugaise et turque.Installée dans les années 60, la communauté portugaise de la commune accueille depuis peu des jeunes générations venue récemment du fait des difficultés économiques que rencontre le Portugal. Ces jeunes ne parlent pas du tout le français et sont en difficulté, notamment pour s’inscrire dans une démarche de formation et d’emploi.
Des femmes issues de la communauté Turque, installée depuis les années 70, ont exprimé le besoin d’apprendre le français pour gagner en autonomie : accompagner la scolarité de leurs enfants, lire un plan lorsqu’elles se déplacent, remplir des documents administratifs, rédiger des chèques ou encore passer le permis de conduire, rechercher un emploi. De manière générale, elles souhaitent s’intégrer à la vie locale mais sont en difficulté pour communiquer.
L’émergence de ces besoins a amené le CCAS à mettre en place un atelier visant à enseigner les savoirs de base de la langue française pour favoriser l’intégration de ces populations et les aider à sortir de l’isolement.
Description
Présentation de l'action
Accès aux cours : Les personnes intéressées par les cours de FLI (Français Langue d’Intégration) s’inscrivent auprès du CCAS et signent une lettre d’engagement réciproque avec le bénévole qui les accompagnera durant leur parcours (respect des horaires, assiduité, etc). Les entrées peuvent avoir lieu à tout moment de l’année mais le terme des cours est fixé à fin juin. Après un positionnement pour connaître le niveau de l’apprenant et en fonction de l’objectif défini avec celui-ci (savoir remplir un chèque, passer le permis de conduire, accéder à une formation…), un programme de travail est établi par l’association Formaccel.
Fréquence : Les stagiaires bénéficient de 60 heures de cours. Ces dernier se déroulent une fois par semaine à raison de 2 heures à la médiathèque. Chaque quinzaine, un atelier théâtre est animé par une personne bénévole issue du monde du spectacle, permettant à l’ensemble des apprenants et des bénévoles de se retrouver sur une matinée. Ces séances ont pour but de les mettre en situation (chez le médecin, chez le coiffeur…) et favorise l’expression orale. Ce moment est très attendu par les apprenants et les bénévoles car c’est un temps qui permet aux apprenantes, des femmes souvent isolées psychologiquement, de s’exprimer avec le rire.
Modalité d'évaluation : Un bilan annuel est établi en fin d’année afin d’évaluer les progrès effectués. En fonction du projet de l’apprenant et s’il a fait preuve d’assiduité et de travail personnel, il lui est possible de bénéficier d’un temps de cours supplémentaire (ex. préparation au DELF, formation…).
Moyens
Moyens humains : - 4 animateurs bénévoles, - 1 coordinatrice des bénévoles, - 1 référente de l’action- 1 animatrice théâtre- 1 chargée de mission Budget : 2 000 euros / an
Partenaires opérationnels
Association Formaccel (FORmation pour Acquérir les Compétences Compter, Ecrire, Lire) chargée de la formation des animateurs. La médiathèque de Volvic qui accueille les stagiaires le temps des cours et met à leur disposition du matériel informatique.
Ils financent l'action
Aucun
Bilan
Cet atelier, qui a demandé plus d’un an avant d’exister faute d’apprenants, doit aujourd’hui limiter le nombre d'inscription et constituer une liste d'attente tant les demandes sont importantes.L’implication des bénévoles est significative et s’inscrit dans la durée sachant qu’il leur est demandé beaucoup de disponibilité (cours de 2h/hebdomadaire, atelier pédagogique mensuel, atelier théâtre chaque quinzaine, rencontre annuelle des bénévoles) et un engagement d’au minimum un an avec l’apprenant.Cependant, certains apprenants ne progressent pas car la langue française n’est pas parlée à la maison et cela crée de la lassitude chez certains bénévoles. C’est la raison pour laquelle, les cours sont limité à 60h par an et par stagiaires.Ces cours de français langue étrangère permettent aux apprenants, principalement des femmes, de gagner en autonomie, de s’extérioriser, de découvrir des lieux auxquels elles pensaient ne pas pouvoir accéder (médiathèque, centre culturel) et de créer du lien entre les différentes communautés et, d’une façon générale, entre les habitants, quelle que soit leur origine.
Observations
L’action menée dans ce domaine par le CCAS contribue à la prise d’autonomie des bénéficiaires (la plupart des femmes de l’atelier se sont inscrites dans une démarche d’emploi) et favorise la confiance en soi (déplacements, participation à un spectacle…), l’ouverture à d’autres univers. Elle permet à des femmes, généralement cantonnées dans leur milieu familial, de sortir de la maison et de s’occuper d’elles, de se confier et d’échanger avec un autre public que celui du cercle familial. Elle favorise également les échanges entre différentes cultures et le lien social (apprenant/bénévole – apprenant/apprenant).
Cette action renforce également la solidarité locale : forte implication des bénévoles – formations et rencontres d’étape avec la référente CCAS et la médiathèque qui permettent de souder l’équipe et de tenir compte de leurs remontées terrain, notamment sur les problématiques sociales que peuvent rencontrer les familles auprès desquelles ils interviennent.
Photo : Wikimedia Commons / Matthieu Perona