Le resto du soir

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Publié le 1 octobre 2019
Le Resto du soir est une des 16 actions phares du plan anti-solitude lancé par François Bayrou, Maire de Pau, au mois de mars 2019. Dans le cadre de cette action dont le développement a été confié au CCAS, les personnes en situation de « solitude » bénéficient de repas chauds du lundi au vendredi soir d’avril à décembre, dans un lieu dédié. 160 bénévoles se relaient pour assurer la mise en place et le service. Près de 100 personnes sont accueillies chaque soir en centre-ville, trouvant un peu de réconfort dans une ambiance familiale et chaleureuse. Les chiens attachés et surveillés par leurs maîtres sont les bienvenus (des croquettes sont à leur disposition).

Elements clés

Contexte

L’association La Soupe de nuit propose durant la trêve hivernale à Pau des repas aux personnes en situation de vulnérabilité. D’avril à décembre, aucun dispositif de ce type n’était proposé alors que les besoins subsistaient.

Le Resto du soir a été lancé dans le cadre du Plan anti solitude de la Ville de Pau visant à lutter contre l’isolement social sous toutes ses formes et élargi à tous les publics sans conditions d’âge ni de ressources.

L’expérience a démarré dans un local transitoire avant d’investir le restaurant administratif de la collectivité sur les créneaux non utilisés. L’intérêt réside dans la gestion du dispositif, faisant appel au réseau des « passeurs » c’est-à-dire des volontaires du plan anti solitude.

Leur nombre important permet de les solliciter ponctuellement et régulièrement en offrant ainsi un nouveau mode d’engagement plus en phase avec les rythmes de vie actuels. L’objectif est de pouvoir s’appuyer à terme sur des cuisiniers de métier bénévoles et de développer le recours aux invendus pour préparer les repas, actuellement achetés à la cuisine communautaire de la collectivité.

Description


Principaux objectifs


  • Permettre aux personnes qui le souhaitent de bénéficier d’un repas complet servi dans de la vaisselle, dans une ambiance familiale et dans un lieu chaleureux.
  • Créer une communauté de volontaires pour animer sur le terrain des micro-actions de lutte contre la solitude.

Présentation de l'action


Le projet émane de la phase de concertation menée au lancement du plan anti solitude avec les habitants, des professionnels qualifiés, les élus et les associations. Le CCAS s’est proposé d’assurer la mise en œuvre opérationnelle de ce projet.

Un appel à volontariat a été lancé et a rapidement réuni plus de 150 « passeurs » sous la coordination et le portage quotidien de Béatrice Jouhandeaux, élue référente du plan anti solitude.

La phase de conception et mise en œuvre repose sur un comité technique (COTEC) réunissant l’élue aux affaires sociales, le DGA développement social, le Directeur du CCAS, la Directrice ASSPE et le responsable du service accueil et insertion sociale.

Une adjointe administrative est arrivée en accroissement temporaire d’activité pour lancer la démarche, coordonner les volontaires et inscrire ce projet sur le long terme. Le poste devrait être pérennisé prochainement.

L’élue référente est très impliquée dans l’animation du réseau de volontaires qu’elle réunit avec le directeur du CCAS très régulièrement pour ajuster l’organisation et améliorer le dispositif en continu. Ce travail consiste également à assurer un rôle de médiation, de régulation du collectif de passeurs composés de personnes d’horizon différents et qu’il faut réussir à motiver et intéresser sur le long terme.


Moyens humains


160 bénévoles, à raison de 10 bénévoles par soir (du lundi au vendredi).

Moyens matériels


  • D’avril à juillet : aménagement léger d’un local municipal (équipement par le service bâtiment, recherche de mobilier et de vaisselle recyclés).
  • A partir de juillet : installation dans un restaurant administratif géré par la Ville de Pau et le CCAS

Coût total de l'opération


Entre 55 000 et 65 000 € par an (si achat à la cuisine communautaire), prévisions très en baisse si le modèle de la cuisine sur place se met en place.

Partenaires opérationnels


  • Banque Alimentaire Béarn et Soule : fourniture de denrées pour la confection des en-cas distribués aux bénéficiaires à la sortie du Resto du soir (environ 30 kg par jour)
  • Restos du cœur : aide alimentaire ponctuelle, surtout pour les bébés et enfants
  • Cuisine communautaire : fourniture de repas chauds

Ils financent l'action


Le financement des repas est actuellement assuré par la collectivité.

Les outils de communication sur l'action


  • Flyers
  • Affiches
  • Site internet de la collectivité
  • Présentation de l’action lors de la soirée de lancement du plan anti solitude en présence des associations, des partenaires institutionnels et des services de la collectivité
  • Relations presse
  • Bouche à oreille

Les outils pour évaluer l'action


  • Taux de fréquentation
  • Satisfaction
  • Fidélité des bénévoles
  • Statistiques

Bilan

Le Resto du soir, à l’instar des autres actions du Plan anti solitude, a été lancé en mode expérimental, et évolue au fil des mois.

L’installation du Resto du soir en centre-ville, dans deux sites différents en quelques mois, s’est accompagnée de temps d’explicitation et de médiation pour apaiser les craintes du voisinage.

Le taux de fréquentation du Resto du Soir est supérieur à celui constaté à La Soupe de nuit durant la période hivernale. Les publics accueillis sont beaucoup plus diversifiés. Au-delà des publics très vulnérables, des familles monoparentales, des retraités, étudiants et travailleurs « pauvres » viennent au Resto du soir.

L’appel à volontaires induit des temps importants de gestion de plannings d’intervention (appel à des personnes différents chaque soir) et suppose des temps de régulation, un encadrement et la définition de process pour assurer le service dans des conditions optimales (hygiène, posture vis-à-vis des bénéficiaires…).

L’engouement des volontaires « les passeurs » est important et on constate une mixité des intervenants (habitants, agents de la collectivité, élus…). Certains d’entre eux trouvent dans cette activité une réponse à leur isolement social.

Les perspectives/suites :

Faire réaliser les repas par des cuisiniers de métier bénévoles en s’appuyant sur des invendus des commerces, des Halles, de la chambre des métiers et les denrées fournies par les partenaires associatifs de la collectivité (Restos du cœur, Banque Alimentaire)

Observations

  • Agir en partenariat avec les acteurs locaux associatifs
  • Constituer une équipe projet resserrée
  • Bien prendre en compte la gestion des bénévoles (« recrutement », animation du vivier,)
  • Bénéficier d’un lieu aux normes, déjà équipé

Photo : Wikimedia Commons / Flo641

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