La misère est violence, sortir du silence

Insertion sociale et professionnelle
Publié le 17 octobre 2013

Elements clés

Contexte

Chaque année, le CCAS organise une manifestation à l'occasion de la journée du refus de la misère visant à : - donner de l'écho à cette journée militante, défendre le respect des droits fondamentaux, - fédérer autour d'une action transversale de grande envergure, les principaux partenaires du CCAS, - permettre l'expression des personnes en situation de précarité.

Le bilan des actions précédentes est très positif. Néanmoins, une critique devenait récurrente : le refus de la misère doit se vivre au quotidien, pas seulement lors d'une journée pendant l'année. Partant de cette évaluation, le vice-présidente du CCAS a décidé de s'appuyer sur l'organisation de cette manifestation annuelle pour lancer une mobilisation collective tout au long de l'année et créer des espaces d'expression dédiés aux habitants vivant la précarité au quotidien, dès janvier 2013.

Le comité de pilotage, composé des acteurs cités ci-après, a ainsi réfléchi à l'élaboration d'actions fédératrices et basées sur la participation des habitants.

Description


Présentation de l'action


L'idée de cette action : faire du refus de la misère bien plus qu'un événement annuel. Pour cela, le CCAS a proposé différents ateliers d'expression à travers des médiations artistiques, destinés à un public en situation de précarité. Les restitutions de ces ateliers ont servi d'animations lors de la dernière édition de la journée du refus de la misère : le 17 octobre.

Depuis janvier 2013, un collectif d'habitants mobilisés par les centres sociaux et les référents RSA du CCAS participe à un atelier d'expression théâtrale tous les 15 jours. Ces comédiens et comédiennes amateurs ont décidé, avec l'appui d'un metteur en scène (compagnie de théâtre Diatribe), du déroulement  de la manifestation : trois pièces de théâtre d'une durée chacune de 40 minutes jouées dans trois lieux différents de la ville le 17 octobre. Ce collectif de 8 personnes partage et échange sur des vécus singuliers avec le metteur en scène. Ces échanges constituent la « matière première » pour créer la pièce.

Les partenaires du CCAS, suite aux échanges avec les habitants, ont proposé une autre forme d'expression de la « violence ressentie » par les personnes vivant la précarité au quotidien : un « flash mob » devant le parvis de l'Hôtel de Ville.

La fin de la dernière représentation annoncera, en effet, le lancement d'une « mobilisation éclair » (flash mob) sous forme d'une chorégraphie composée de mouvements simples et reproductibles. La chorégraphie (créée par une professeur de danse qui intervient à titre bénévole) a été répétée à partir de juillet dans les centres sociaux de la Ville ainsi qu'à la Maison de quartier des Genêts.

Les personnes en situation de précarité sont également associées à la création du visuel de la manifestation. Une association villeneuvoise (L'atelier²) proposant un atelier d'arts plastiques à des allocataires du RSA a été sollicitée pour consacrer deux séances d'atelier à l'élaboration d'un flyer annonçant les actions développées dans le cadre de la journée du refus de la misère. Ces deux séances étaient ouvertes à toute personne souhaitant s'impliquer dans cette création. Des mots-clés ont été choisis par le collectif de comédiens amateurs pour aider à la création du visuel : isolement, peur, cruauté, rejet, errer, amour.


Moyens


Personnel : - 1 responsable du service action sociale du CCAS, - 3 agents du service action sociale (implication volontaire), - 5 agents référents RSA du CCAS pour sensibiliser des allocataires accompagnés par le CCAS, - soutien des services techniques de la Ville.

Moyens matériel : - salles de réunion mises à disposition gracieusement par la Ville.

Budget : 7 000 euros


Partenaires opérationnels


4 centres sociaux de la Ville, 1 maison de quartier, le PLIE de Villeneuve d'Ascq – Mons en Barœul, ATD Quart Monde, la compagnie de danse (LCR des Tailleurs), la compagnie de théâtre, les associations d'aide alimentaire (Restos du Cœur, les Enfants de Cosette...), l'association L’atelier² (association pour l'accès à tous de la pratique des arts plastiques).

Ils financent l'action


Soutien de la Ville par la mise à disposition d'agents techniques et de salles.

Bilan

Points positifs : - mobilisation interne et externe forte autour de cette action transversale, - prévention de l'essoufflement des professionnels : mise en place d'une action qui (re)donne du sens au travail quotidien de l'équipe, - implication des personnes en situation de précarité qui sont au cœur de la conception du projet, - diversité et originalité des modes d'expression choisis. Difficultés : - nécessité de maintenir la dynamique après le 17 octobre.

Observations

Le contenu même de l'action peut peut-être constituer une source d'inspiration pour d'autres manifestations similaires mais c'est bien la méthode de conception du projet en elle-même qui mérite d'être valorisée. En effet, l'association des partenaires et des habitants dans l'élaboration des propositions d'action a permis d'enrichir le projet au fil des mois, d'associer de nouveaux partenaires qui mobilisent eux-mêmes d'autres habitants... Un « cercle vertueux » est aujourd'hui en place, chaque acteur s'étant pleinement approprié le projet.

Photo : Wikimedia Commons / Jiel Beaumadier

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