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La crise sanitaire couplée à la précarité alimentaire a conduit à une « crise alimentaire »

La crise sanitaire couplée à la précarité alimentaire a conduit à une « crise (...)

L’étude récemment parue de l’INSEE fait ressortir une aggravation de la situation des 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire en 2021, due en grande partie à la crise sanitaire et sociale.

Une dégradation des conditions de vie des ménages recourant qui se reflète par un volume important de non-recours à l’aide (soit une personne sur deux), une hausse des dépenses et une santé psychique en décadence. De manière générale, le recours à l’aide est assez régulier et récent.

Les formes de l’aide alimentaire les plus sollicitées

D’après l’étude de l’INSEE, 70% des personnes qui se sont rendues dans un lieu où était distribuée l’aide alimentaire ont fréquenté un centre distribuant des colis, 29 % une épicerie sociale et 12% un centre de distribution de repas.
Le dispositif d’aide alimentaire français est riche par sa composante très variée des formes de l’offre, due à un panel très large d’acteurs, dont les CCAS/CIAS et le tissu associatif sont en étroite collaboration.

Notons que l’aide alimentaire en nature joue un rôle principal, à travers trois canaux de distribution : les colis ou paniers alimentaires, les épiceries sociales et les distributions de repas.
Il existe également des aides financières directes aux ménages, sous la forme de chèques, de bons d’achat par exemple. Cette aide est complétée par d’autres mécanismes ad hoc et moins formels.

Le profil des publics bénéficiaires de l’aide alimentaire

Plus de la moitié des bénéficiaires (52%) ont entre 25 et 49 ans et 10 % ont 65 ans ou plus. En moyenne, les bénéficiaires ont 44 ans. En ce qui concerne la situation sociale des ménages, les bénéficiaires des colis et épiceries sociales sont principalement des femmes (72 %) et familles monoparentales dirigées par des femmes. Ces familles sont généralement composées de plusieurs enfants. 83% d’entre eux vivent dans un logement autonome (dont la moitié en logement social).
A l’inverse, dans les centres de distribution de repas, les personnes qui sollicitent l’aide sont les 3/4 du temps des hommes seuls (77%). 68 % n’ont pas de logement autonome et parmi eux, 1/4 sont sans domicile fixe, ce qui explique un recours plus important aux repas « clé en main ».

De plus, 1/4 des bénéficiaires a recourt à d’autres aides en plus de l’aide alimentaire. Ceci montre à la fois la situation précaire dans laquelle se trouve ces publics, mais également les paramètres qui les ont enlisés dans cette aggravation de leurs conditions de vie.

Par ailleurs, un autre public a été fortement impacté durant la crise : il s’agit des étudiants. L’enquête de l’INSEE en a dénombré environ 115 000. La part d’hommes et de femmes est approximativement la même. De plus, 83 % des étudiants recourant à l’aide alimentaire ont déclaré l’avoir sollicité seulement depuis mars 2020. Ce phénomène s’est produit ou accentué par la perte ou la diminution des revenus à partir du début de la crise sanitaire.

L’enquête relève un autre indicateur de la situation des bénéficiaires, autres que l’âge et la situation sociale - il s’agit de l’origine des ménages. Les personnes de nationalité étrangère ont deux fois plus recours aux distributions de repas que le reste du panel. Cet effet se ressent également sur la proportion d’étrangers venus étudier en France, qui dépasse les 80%.

Notons que 85% des recourants n’ont fréquenté qu’une seule association.

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