La boutique solidaire "Nouvoulook"

Publié le 1 avril 2009
Nouvoulook : une boutique pas comme les autres! Vêtements, linge de maison, objets décoratifs, jouets et meubles qui y sont vendus proviennent tous de dons qui ont préalablement été triés et reconditionnés. Vendus a des tarifs bien plus bas qu'en magasins traditionnels, les prix sont fixés suivant le quotient familial de l'acheteur qui peut bénéficier de réduction de 25 à 90 % sur le prix fixé initialement. Mais pas question de stigmatiser! La boutique est ouverte à tous ce qui permet une véritable mixité sociale. Nouvoulook c'est aussi un atelier de relooking et customisation en préparatif d'un grand défilé de prêt-à-porter qui a lieu tous les deux ans.

Elements clés

Contexte

Il existait deux vestiaires à Marcq en Baroeul, celui de Bourg et celui du centre social. Le CCAS qui assure l'animation, la coordination et la logistique de Marcq Entraide et Partage(un réseau qui coordonne depuis plus de 20 ans, les associations locales œuvrant dans le domaine social), a lancé une réflexion avec ses partenaires, sur un autre mode de distribution des vêtements. L'idée étant de responsabiliser les bénéficiaires et surtout de créer un endroit ouvert à tous et où les bénéficiaires sont acteurs de la démarche.

Après 6 ans de réflexion, le concept de boutique solidaire est né. La boutique "Nouvoulook" a ouvert ses portes le 7 avril 2009, durant la semaine du développement durable.

Description


Présentation de l'action


Cette boutique pas comme les autres, a un double objectif : développer l'achat solidaire, venir en aide aux personnes démunies. Ouverte à tous, salariés, retraités, chômeurs, bénéficiaires de minima sociaux et personnes démunies se côtoient le temps de leurs achats. La mixité et la rencontre de publics de tout niveau social permet l'inclusion des personnes en difficulté, sans stigmatisation ni culpabilisation.

Sur les casiers et les portants de la boutique "Nouvoulook", on retrouve essentiellement des vêtements, du linge de maison, des objets décoratifs, des jouets et parfois des meubles. Ici, tout ce qui est vendu provient de dons, principalement ceux des marcquois mais également ceux des partenaires qui, ponctuellement livrent des jouets, des objets ou des vêtements. Avant d'être mis en vente, chaque don est trié et reconditionné.

Les produits proposés en boutique sont en excellent état et à un tarif bien plus bas que dans un magasin traditionnel. La spécificité ici c'est que le prix de chaque objet varie selon le quotient familial de l'acheteur. Sur présentation de la carte d'adhérent obligatoire et vendue à 1 euro symbolique par an, qui possède un code barre, la caisse applique le tarif relatif au quotient familial de l'acheteur, en toute discrétion. Ainsi, pour un pantalon vendu au prix initial de 4 euros, des réductions de 25 %, 50 %, 75 % et 90 % pourront être appliquées selon le quotient familial. Le vêtement le plus cher coûte 7 euros.

Le tarif même dérisoire des ventes permet de responsabiliser les acheteurs. L'accueil se veut "comme dans une vraie boutique", les clients peuvent essayer dans une cabine, des miroirs sont à leur disposition et chaque passage en caisse donne droit à un ticket de caisse.

Rien de tout cela ne serait possible sans le soutien et le travail des bénévoles. La boutique a recruté 48 personnes qui ont toutes suivies une formation à l'accueil du public et au tri et stockage des dons. Régulièrement, 27 d'entre-elles effectuent des permanences. Là encore, une mixité se retrouve dans l'équipe de bénévoles. Pour certains, retraités, isolés... ce bénévolat est un moyen de se sentir utile, de s'épanouir, de rencontrer des gens, de créer du lien et de rythmer la semaine. Parallèlement à son activité de vente, la boutique a lancé à la rentrée 2010, un atelier mensuel de relooking/customisation de vêtements. Le groupe de participants est mixte et composé de 10 à 12 personnes. L'atelier se déroule au centre social qui est équipé de machines à coudre et dispose d'une animatrice connaissant la couture. Par ailleurs, le Groupe 3 Suisses s'investit également dans cette démarche en mettant une styliste à disposition de l'atelier. Les participants défileront avec leurs créations lors d'un défilé de mode qui clôturera l'atelier.


Moyens


Moyens humains : - 1 salariée (1 ETP), chargée du fonctionnement de la boutique au quotidien, - 1 personne en CAE (0.7 ETP) pour la création de vêtements - 1 coordinatrice 20h / mois - 40 bénévoles fréquentant régulièrement la boutique et assurant le tri et le stockage des vêtements (tous ont effectué une formation à l'accueil et au tri durant une journée).Budget :   51 000 euros / an (dont 4 000 euros de financement par l'ADEME)

Partenaires opérationnels


Innovation et développement, en tant que porteur juridique de la structure. Les donateurs : Auchan, Lion's club, le Groupe 3 Suisses international (dons de vêtements neufs, objets cadeaux et décoration).

Ils financent l'action


La Ville participe à l'investissement par la réhabilitation d'un local laissé gracieusement pour l'emplacement de la boutique et le prêt d'un second local dédié au tri et au stockage, à hauteur de 34 000 euros. Etat pour le financement d'un contrat aidé.

Bilan

Le projet en quelques chiffres : Nouvoulook en 2013 c'est : - 1 751 adhérents, - 40 à 55 personnes fréquentant la boutique chaque après-midi, - 3 746 articles vendus par mois, - un panier moyen par acheteur de 4,60 euros, - 3 560 euros de chiffre d'affaire mensuel (soit 42 720 euros /an), - 28 tonnes de vêtements recyclés par an.

Le troisième défilé de mode organisé le 21 novembre 2014, sur le thème de la Renaissance a permis :  - la participation de 25 personnes aux ateliers de confection (la personne qui fabrique un vêtement défile, c'est une règle), - la participation de 34 mannequins bénévoles, - la confection de 54 vêtements, - à 1 100 visiteurs de s'émerveiller des créations présentées.

L'élément moteur de l'action est l'implication des partenaires associatifs autour d'un projet qui bouscule significativement les pratiques dans le domaine de l'aide vestimentaire. Les points forts du projet sont la solidarité et la mixité. Solidarité des marcquois qui, grâce à leurs dons font vivre la boutique, solidarité des partenaires qui proposent des produits différents pour les périodes de fêtes ou de la rentrée. Mixité des clients de la boutique ainsi que celle des bénévoles qui les assistent et fournissent un travail important de tri de stockage des dons. Différentes communes de la région ayant entendu parler de cette action, sont venues visiter la boutique et étudient l'opportunité de transposer cette action sur leurs ville. En juillet 2010, Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville et Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des solidarités actives, ont également visité la boutique et ont salué l'envergure du dispositif. La principale difficulté : Trouver un local adéquat, à la fois spacieux, accessible et financièrement supportable.

L'évolution pour 2014-2015 :  - extension des locaux par la Ville, - présence d'une socio-esthéticienne une après-midi par semaine dans la boutique, - présence d'un coiffeur une fois par mois pour les personnes bénéficiant de remises (ex. coupe à 3 euros), - mise en place d'un atelier de création de modèles et de la marque Nouvoulook.

Observations

Nouvoulook est un projet qui :

  • intéresse toutes les populations,
  • permet de passer de l'aide vestimentaire aux plus démunis à un mode de distribution qui participe à l'inclusion de ces personnes, à la mixité et à la rencontre de publics de tout niveau social, sans stigmatisation ni culpabilisation,
  • favorise l'achat solidaire.Le rôle central d'initiateur et surtout de coordonateur du projet a été un élément clé de la réussite : c'est grâce à sa place dans Marcq Entraide et Partage que les différentes associations ont adhéré sans difficulté au projet. C'est le CCAS qui a amené Innovation et Développement autour de la table, avec son expertise. C'est encore le CCAS qui a apporté sa "caution" auprès des donateurs potentiels. C'est également le CCAS qui a assuré le lien avec l'agenda 21 de la ville, ce qui a permis au projet de bénéficier d'un local et des investissements importants de la commune. C'est donc un projet qui consolide la place du CCAS en tant que développeur de projets et coordinateur de l'action sociale.

Photo : Wikimedia Commons / Velvet

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