La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) vient de publier les résultats provisoires de son enquête sur les dépenses d’aide sociale. En 2020, les dépenses nettes d’aide sociale des départements s’élèvent à 40,4 milliards d’euros, soit une progression de 3%. Cette progression des dépenses par rapport à 2019 laisse entrevoir les premiers effets des conséquences sociales de la crise sanitaire.
30 % DES DÉPENSES D’AIDE SOCIALE DES DÉPARTEMENTS LIÉES AU RSA ET AU RSO
L’augmentation la plus marquante est celle des dépenses liées au revenu de solidarité active (RSA) et au revenu de solidarité (RSO), même si la hausse des dépenses départementales pour ces deux prestations s’avère atténuée au niveau national par leur recentralisation en Guyane et à La Réunion en 2019 et 2020.
Entre 2019 et 2020, les dépenses liées à ces prestations augmentent de 8,2 % en raison de la hausse du nombre d’allocataires et de la revalorisation annuelle du montant forfaitaire du RSA (+0,9% au 1er avril 2020).
L’année 2020 est également marquée par une vive croissance des dépenses d’aide sociale à l’enfance (ASE).
L’AUGMENTATION PLUS MARQUÉE DES DÉPENSES D’AIDE SOCIALE À L’ENFANCE
Hors dépenses de personnels à l’exception de la rémunération des assistants familiaux, après une augmentation annuelle de 3,5%, les dépenses d’aide sociale à l’enfance atteignent 8,6 milliards d’euros en 2020.
Les dépenses liées à l’accueil à l’ASE contribuent le plus à la vive croissance des dépenses d’ASE avec une hausse de 5,2%.
En 2019 et 2020, le nombre de bénéficiaires a augmenté, et plus particulièrement les jeunes majeurs, en lien notamment avec l’interdiction de suspendre leur prise en charge au titre de l’ASE dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Durant la même période, en raison du contexte particulier de 2020, les dépenses d’allocation liées aux allocations mensuelles, secours et autres augmentent de 3,4%.
L’AUGMENTATION DES DÉPENSES D’AIDE SOCIALE AUX PERSONNES HANDICAPÉES SIMILAIRE AUX ANNÉES PRÉCÉDENTES
Les dépenses d’aide sociale aux personnes handicapées sont principalement portées par celles de la prestation de compensation du handicap (PCH). En un an, hors personnels, elles augmentent de 2,7% pour atteindre 8,3 milliards d’euros en 2020.
Les deux tiers des dépenses d’aide sociale aux personnes handicapées s’avèrent consacrées aux aides à l’accueil (en établissement, chez des particuliers, en services d’accompagnement…).
Les dépenses de prestation de compensation du handicap augmentent encore de 4,7 % et représentent 26% des dépenses d’aide sociale aux personnes handicapées en 2020.
LA CROISSANCE DES DÉPENSES D’AIDE SOCIALE AUX PERSONNES ÂGÉES
Les dépenses nettes d’aide sociale aux personnes âgées augmentent de 2,7 % en un an. Hors personnels, les dépenses d’aide sociale aux personnes âgées s’élèvent à 7,8 milliards d’euros en 2020.
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile constitue 46 % des dépenses, l’APA en établissement 31% et l’aide sociale à l’hébergement 16%.
En dépit d’un nombre de bénéficiaires presque stable en 2020, l’APA à domicile progresse de 2,7%.
Selon la Drees, l’écart doit être nuancé au regard du contexte très particulier de 2020 et des évolutions infra-annuelles du nombre de bénéficiaires.
UNE HAUSSE SIGNIFICATIVE DES DÉPENSES DE PERSONNELS, DE SERVICE COMMUN OU D’AUTRES INTERVENTIONS SOCIALES
En 2020, a eu lieu une augmentation inédite des dépenses de personnels, de service commun et autres interventions sociales, qui représentent 3,6 milliards d’euros de dépenses.
D’après la Drees, cette hausse inédite de 8,5% peut notamment s’expliquer par une augmentation des frais de personnels (en lien par exemple avec le versement des primes Covid), ou encore par le déploiement d’aides exceptionnelles ou de modifications dans les autres interventions sociales (tels que les secours d’urgence) en lien, là encore, avec le contexte sanitaire et social.
POUR ALLER PLUS LOIN
Les bénéficiaires de l’aide sociale en 2020
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