Handicapable

Grand âge
Publié le 19 mai 2014
Sensibiliser le public scolaire sur les capacités créatrices des personnes porteuses d’un  handicap par la mise en place d’ateliers culturels, artistiques et sportifs afin de proposer une image valorisante du handicap et  amener les différents publics à mieux se connaître et se reconnaître. 

Elements clés

Contexte

En Nouvelle-Calédonie ce n’est pas la loi de 2005 mais des « lois du pays » datant de 2009 qui renforcent les actions en faveur de la scolarisation des élèves handicapés, agissant pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Par ailleurs, pour la première fois en 2008, au Mont-Dore, un adjoint reçoit une délégation pour le handicap.Si des enfants porteurs de handicap sont intégrés dans les établissements scolaires de la ville soit au sein d’une classe spécialisée soit en milieu ordinaire, il n’en reste pas moins que de nombreuses personnes porteuses de handicap (enfants et adultes) sont accueillies au sein d’associations ou dans des établissements spécialisés et, par conséquent  les échanges y ont moins propices entre valides et non valides.C’est pourquoi, à l’initiative de l’adjoint en charge du handicap, à été organisée une première journée en 2009 dédiée aux personnes porteuses d’un handicap avec la volonté de mettre en lumière leurs aptitudes en collaboration avec des établissements scolaires de la ville. Au regard des échanges et des prises de conscience qui se sont manifestés lors de cette journée, il a été décidé de renouveler cette manifestation dès 2010 avec une démarche qui s’étale sur une semaine avec en point d’orgue la journée du vendredi.

Description


Présentation de l'action


Une exposition permanente dans le hall du centre culturel de la ville.Elle accueille à partir de la première journée Handicapable et ce pendant 15 jours, des réalisations élaborées au sein de structures d’accueil de personnes porteuses de handicap mais aussi des photos ou des œuvres réalisées par des artistes handicapés. L’objectif est de sensibiliser un large public sur les capacités créatrices des personnes porteuses d’un handicap. Des ateliers artistiques et culturels organisés sur 3 matinées. En plus de ceux organisés par la Ville, les ateliers qui se déroulent habituellement dans les structures se décentralisent au sein du pôle artistique. Les ateliers se font généralement :- autour de la danse et de la musique avec un public souffrant d'un handicap mental,- autour du braille, de la reconnaissance des formes et des textures avec l’association Valentin Haüy et les personnes porteuses d'un handicap visuel,- autour des arts plastiques avec les personnes polyhandicapées,- autour du langage des signes avec les personnes malentendantes.C’est l’occasion pour les scolaires des établissements primaires de venir à la rencontre du public handicapé. Les classes accueillies (3 par matinée) tournent sur l’ensemble des ateliers et les enfants sont invités à partager avec eux leur savoir-faire.  Des ateliers « bien être » réservés aux personnes porteuses d’un handicap mis en place sur deux après-midi. Des auxiliaires de vie professionnelles encadrent des élèves d’un lycée (en formation accompagnement, soins et services à la personne) pour offrir un moment de détente par des massages, soins des mains et des pieds. Le dernier jour de la semaine est une journée particulière.En matinée, sont mises en place des animations ludiques et sportives où chaque personne porteuse d’un handicap est associée à une personne valide (jeune d’un établissement scolaire secondaire de la ville). En fonction des années se déroule un défilé ou un  rallye sportif, comme en 2014.20 équipes de 10 personnes s’affrontent autour de 10 ateliers pour récupérer le morceau d’un puzzle afin de découvrir à l’issue un mot en relation avec la thématique de l’année à savoir la musique. Les ateliers :  - parcours en fauteuil roulant en relais animé le club de Rugby fauteuil,- parcours de motricité en relais,- basket : effectuer un slalom en dribblant, marquer et revenir pour passer le relais,- chaises musicales,- Meli Melo : jeu de chamboule tout,- la mélodie : reconnaître un interprète ou le titre d’une chanson,- dessine-moi ma musique : faire deviner un mot en rapport avec la musique en le dessinant,- forme au sol : faire le plus de figures ou de formes avec l’ensemble de l’équipe. Un appareil photo est confié à chacune des équipes pour comptabiliser le nombre,- football en aveugle,- lancer : chaque équipier lance un vortex, c’est la somme des distances qui est prise en compte.Sur le temps du midi un repas est pris en commun.L’après-midi, le centre culturel ouvre ses portes pour accueillir sur scène les personnes porteuses d’un handicap qui offrent un spectacle aux valides. Ce spectacle est composé de plusieurs tableaux travaillés au sein des structures. Cette journée du vendredi regroupe entre 300 et 400 personnes. En fonction des années,  une ou plusieurs demi-journées peuvent-être consacrées à une thématique particulière : table ronde autour de l’employabilité des personnes en situation de handicap, rencontre avec des personnes venues d’Australie et de Tahiti ou comme en 2014, une sensibilisation du personnel et des élus communaux par l’organisation d’un repas dans le noir et une sensibilisation à l’accueil du public malentendant.

Moyens


Moyens humains :- temps de préparation de la référente personnes handicapées évalué à 260 heures,- l’ensemble du personnel du CCAS sur les différents temps de la semaine (12 personnes),- mobilisation de 10 employés de la Ville sur les différents temps de la semaine.

Coût de l’opération :  9 456  euros- transport des participants : 2 534 euros, -  repas et eau : 2 896 euros, - t-shirts : 3 247 euros, - communication et frais divers : 779 euros


Partenaires opérationnels


Associations œuvrant dans le domaine du handicap, structures spécialisées, établissements scolaires (près de 300 élèves engagés sur l’opération), service jeunesse et sports et le service culturel de la Ville du Mont-Dore,  les auxiliaires de vie du groupement d’intérêt public "Union pour le handicap", le lycée professionnel jean XXIII.

Ils financent l'action


Soutien d'entreprises privées pour un montant de 4 150 euros.

Bilan

Bilan positif : L’opération est dorénavant inscrite dans les dates incontournables des manifestations de la ville. Les établissements scolaires fidélisent au fil des années leur participation. Des établissements scolaires ont durant cette semaine également organisé des rencontres autour du handicap dans leurs établissements. Des projets de classes à vocation artistique et culturelle se sont mis en place par la rencontre d’enseignants et d’associations avec par exemple : l’adaptation d’un circuit dans un musée pour les malvoyants ou une pièce de théâtre jouée par des élèves de CM2 et des personnes malvoyantes sur une thématique reprise du « Petit prince » de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » A la suite des sensibilisations en direction du personnel communal, le service des ressources humaines de la Ville a exprimé la volonté d’organiser des formations pour améliorer l’accueil des personnes en situation de handicap dans les différents services.

Difficultés : La difficulté réside essentiellement dans la coordination compte tenu du grand nombre de parties prenantes pour l’organisation.Par ailleurs cette manifestation inscrite au mois de mai dans le calendrier de la ville demande à être revue du fait du calendrier scolaire et des nombreux ponts sur cette période.

Observations

Dans ce type de manifestation, activités sportives et culturelles ne sont pas une finalité, mais des outils pour permettre le plaisir partagé entre personnes handicapés et personnes valides. Il s’agit de mettre en place un climat favorable à la rencontre et de favoriser ainsi la découverte et la complémentarité des autres.L’objectif premier du CCAS est bien entendu de sensibiliser au handicap mais surtout de favoriser la rencontre afin de faire évoluer la perception que peuvent avoir, aussi bien la personne porteuse d’un handicap que les personnes qui l’entourent.  Le travail en transversalité avec des services de la Ville permet une cohésion et une sensibilisation à leurs pratiques professionnelles. Cela a également permis de pointer des problèmes d’accessibilité à certaines structures communales.

Photo : Wikimedia Commons / Torbenbrinker

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