Contexte
A Caudry, ville de 14 000 habitants, le service d’aide à domicile s’est fortement développé entre 2001 et 2004 du fait de la mise en place de l’APA. Ainsi, le nombre d’heures d’intervention à domicile a été multiplié par six et le nombre de bénéficiaires a doublé.
L’accroissement de l’activité s’est de fait accompagné d’une augmentation de l’effectif des aides à domicile qui a triplé pour s’élever à cinquante personnes. Ce changement essentiel a eu pour conséquence : la difficulté de la création d’un esprit d’équipe, la perte de repères pour certains collègues dans l’exercice de leur fonction et la difficulté du travail avec un nombre plus important de bénéficiaires en fin de vie.
Aussi, afin de pallier ces difficultés, le CCAS a décidé de mettre en place des groupes de parole à destination de l’ensemble des aides à domicile. Cette offre de services est mise en place depuis mai 2005.
Description / Fonctionnement de l'action
Quatre groupes ont été constitués, à raison d’une douzaine de participantes par groupe. Elles se réunissent une fois tous les deux mois.
Les groupes de parole ont un triple objectif fixé au départ dans le cahier des charges :
permettre l’écoute active des aides à domicile intervenant auprès des personnes âgées et handicapées en situation de dépendance,
permettre l’échange des pratiques entre les agents du service,
permettre l’émergence d’une culture d’intervention à domicile propre au service.
Un intervenant extérieur, qualifié, fixe les règles de fonctionnement de chaque groupe : respect et écoute de la parole de chacun, confidentialité, liberté de parole. Le même intervenant anime les groupes tout au long de l’année.
Bilan
Points positifs :
Les objectifs de départ ont été atteints :
écoute active des aides à domicile intervenant auprès des personnes âgées et handicapées en situation de dépendance,
échange des pratiques entre les agents du service,
émergence d’une culture d’intervention à domicile propre au service.
Difficultés rencontrées :
au niveau des aides à domicile, réticences de certaines au début face au profil de psychothérapeute de l’intervenant,
action qui a commencé lors de la mise en place d’un nouveau protocole d’aménagement du temps de travail, ce qui a entraîné une certaine confusion. L’intervenant a dû expliquer qu’il était là pour répondre à leurs préoccupations dans leurs interventions de terrain et que les questions propres à l’organisation étaient à résoudre en réunion de service.
Moyens
Moyens humains : 1 cabinet de psychothérapeutes (trois intervenants pour quatre groupes).
Le nombre d’heures est passé de 2 heures par groupe et par mois, soit 96 heures au total, à 2 heures par groupe tous les 2 mois, soit 48 heures au total.
Moyens financiers :
Budget : 9 000 euros
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Aucun.
Ils financent l'action
Aucun.
Les observations du CCAS/CIAS
Cette expérience permet aux aides à domicile de se sentir moins isolées dans leur travail. Elles peuvent ainsi échanger entre elles, constater qu’elles partagent les mêmes préoccupations. Un esprit d’équipe s’est constitué. La communication entre les différentes intervenantes s’en trouve confortée, ainsi que la communication avec les administratifs. Une réunion de synthèse organisée chaque mois, a mis en évidence que la fréquence mensuelle des groupes de parole n’était plus adaptée, d’où le passage à des rencontres bi-mensuelles.
Photo : Wikimedia Commons / Jérémy-Günther-Heinz Jähnick