Grand âge et autonomie : paroles de résidents

Bien-vieillir
Publié le 18 décembre 2018
Dans le cadre de la concertation nationale « Grand âge et autonomie », les Petits Frères des Pauvres ont recueilli les témoignages de 97 résidents d’EHPAD, âgés de 59 à 99 ans, dans toute la France entre avril et septembre 2018. L’ensemble de ces témoignages donnera lieu à la réalisation d’un livre blanc au premier trimestre 2019, afin de contribuer à édifier une société plus inclusive à l’égard des aînés.
Les témoignages des résidents manifestent le plus souvent d’une grande bienveillance avec le personnel : aucun ne se dit dupe de la dureté du travail ainsi que du manque d’effectifs. Cette compréhension des difficultés du personnel des établissements apparaît également manifeste dans les résultats de la consultation nationale.

Les critiques se font en revanche plus incisives concernant le choix du lieu, la vie en communauté, la nourriture, la toilette, la liberté d’aller et venir, le rythme de vie. De ces paroles recueillies, l’association retient six thématiques lui paraissant essentielles pour nourrir la réflexion sur la place de nos aînés dans la société.

Choisir ou consentir ?


  • Développer et promouvoir les formes d’habitat alternatif pour personnes âgées afin d’offrir plus de choix entre le domicile et l’EHPAD : petites unités de vie, pensions de famille pour les personnes en grande précarité, habitats partagés comme les colocations Alzheimer...
  • Développer et promouvoir l’hébergement temporaire favorisant le maintien à domicile et le répit des aidants ;
  • Soutenir les services d’aide à domicile, cheville ouvrière du maintien à domicile ;
  • Développer une réelle vie domiciliaire au sein de tous les lieux de vie pour personnes âgées.

Entourés ou isolés ?


  • Prendre en compte le fait que l’isolement est un facteur aggravant de la perte d’autonomie ;
  • Développer et promouvoir le bénévolat d’accompagnement qui joue un rôle essentiel à jouer dans la complémentarité avec les professionnels ;
  • Soutenir les réseaux de lutte contre la solitude ;
  • Promouvoir une politique valorisante des métiers d’accompagnement tant à domicile qu’en établissement ;
  • Appliquer le principe d’un équivalent temps plein (ETP) par résident en établissement.

Vie privée ou vie publique ?


  • Rappeler la valeur unique et irremplaçable de chaque personne humaine, la dignité de tout homme et de toute femme, quels que soient ses origines, sa situation, son état physique, psychique ou social, et respecter la liberté fondamentale de chacun ;
  • Réaffirmer que l’EHPAD est un domicile ;
  • Mettre en œuvre les recommandations de bonnes pratiques sur la qualité de vie en EHPAD de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Sortir ou s’en sortir ?


  • Arrêter de construire des EHPAD à la périphérie des villes et à l’écart de toute activité de proximité et créer une offre d’habitat adapté facilitant le maintien des liens de proximité ;
  • Construire une politique globale des territoires pour l’inclusion des personnes âgées dans la cité ;
  • Favoriser et promouvoir les activités collectives à l’extérieur.

Soupe à la grimace ou beurre dans les épinards ?


  • Redonner aux repas la valeur plaisir ;
  • Faciliter les repas en renforçant la présence du personnel à table ;
  • Favoriser la participation des résidents dans l’élaboration des recettes et des menus.

Rythmes adaptés ou cadences imposées ?


  • Donner du temps et des moyens au personnel des EHPAD pour mener à bien leurs missions auprès des plus fragiles de façon digne ;
  • Veiller au respect des droits et des choix des résidents ;
  • Garantir la bientraitance ;
  • Privilégier les indicateurs de qualité aux indicateurs quantitatifs dans les dialogues de gestion.

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