Europe sociale : les avancées du Sommet social de Porto

Publié le 19 juillet 2021

Le Sommet social de Porto (7 et 8 mai 2021) a été le point culminant de la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne. A l’issue de cette rencontre, les états membres se sont engagés à atteindre trois objectifs sociaux du socle européen des droits sociaux d’ici à 2030. Le plan d’action présenté par la Commission le 4 mars 202, fournit des orientations pour la mise en œuvre du socle européen, également dans les domaines de l’emploi, des compétences, de la santé et de la protection sociale. Le plan d’action a ainsi été approuvé par l’ensemble des partenaires en présence y compris des partenaires sociaux (patronats et syndicats).

La crise de la Covid est venue renforcer les besoins d’action au niveau européen. Même si les politiques sociales restent dans les prérogatives de chacun des états membres, la volonté commune d’atteindre les mêmes objectifs est une étape supplémentaire vers une Europe sociale.

Les 3 objectifs clés :

1. Au moins 78 % des personnes âgées de 20 à 64 ans devraient avoir un emploi ;

Pour atteindre cet objectif général, l’Europe doit s’efforcer :

  • de réduire de moitié au moins l’écart entre les hommes et les femmes en matière d’emploi par rapport à 2019. Cette évolution sera essentielle pour progresser sur la voie de l’égalité entre les femmes et les hommes et atteindre l’objectif en matière d’emploi pour l’ensemble de la population en âge de travailler ;
  • d’accroître l’offre d’éducation et d’accueils formels de la petite enfance, contribuant ainsi à une meilleure conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée et favorisant une participation accrue des femmes au marché du travail ;
  • de réduire le taux de jeunes âgés de 15 à 29 ans ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ou de formation (NEET) de 12,6 % (en 2019) à 9 %, notamment en améliorant leurs perspectives d’emploi.

2. Au moins 60 % des adultes devraient participer à des activités de formation chaque année.

Des efforts importants seront à fournir pour accroître la participation des adultes à la formation et pour améliorer les niveaux de réussite dans l’enseignement et la formation initiaux. En particulier :

  • Au moins 80 % des personnes âgées de 16 à 74 ans devraient posséder des compétences numériques de base, condition préalable à l’inclusion et à la participation au marché du travail et à la société dans une Europe transformée numériquement ;
  • Le décrochage scolaire devrait encore être réduit et la participation au deuxième cycle de l’enseignement secondaire

Ces objectifs sont complémentaires à ceux déjà inscrits dans la stratégie européenne en matière de compétences, dans la recommandation du Conseil en matière d’enseignement et de formation professionnels et dans la résolution du Conseil sur l’espace européen de l’éducation.

3. Le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale devrait diminuer d’au moins 15 millions, dont au moins 5 millions d’enfants.

Au sujet des enfants, la commissaire Madame Van der Leyen a insisté sur ce sujet en déclarant : « Notre tâche la plus noble sera de sortir des enfants de la pauvreté. Nous savons que le principal moyen est de donner un emploi à leurs parents, mais qu’il faut aussi veiller à ce que ces enfants bénéficient d’un bon niveau d’éducation, aient accès à des structures d’accueil et à de bonnes écoles. Et, comme je l’ai dit pendant notre réunion : Il faut tout un village pour élever un enfant, il faut toute l’Union européenne pour sortir les enfants de la pauvreté. »

Le plan d’action pour la mise en œuvre du socle européen devrait permettre à l’Europe de faire face aux transformations induites par l’évolution de la société, des technologies et de l’économie et par les conséquences socio-économiques de la pandémie. Il devra faire en sorte que personne ne soit laissé de côté dans cette double transition numérique et écologique.

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