Quels sont les budgets des ménages en situation de précarité ? Quelle part est consacrée aux dépenses dites « contraintes », c’est-à-dire aux dépenses pré-engagées pour lesquelles il n’existe pas de marge de manœuvre à court terme ? Quels sont en conséquence les « reste pour vivre » pour les personnes concernées ?
Après l’édition d’une première étude exploratoire conduite en 2013, la MRIE (Mission régionale pour l’information sur l’exclusion en Rhône-Alpes) et l’Union départementale des CCAS du Rhône et de la Métropole de Lyon ont relancé, avec l’appui de 5 autres Unions départementales (Ardèche, Isère, Loire, Savoie et Haute-Savoie), une grande enquête auprès de 111 CCAS de la région Rhône-Alpes (ancien périmètre).
Ce travail avait pour ambition de mieux connaitre le profil, la situation financière et les besoins des ménages s’adressant aux CCAS pour y solliciter une aide facultative (financière ou autre). L’étude a ainsi permis le recueil approfondi des données budgétaires (ressources et dépenses mensuelles) de 863 ménages interrogés sur un échantillon représentatif de CCAS rhônalpins.
Les résultats feront l’objet d’un rapport détaillé début 2017, qui présentera notamment les disparités territoriales constatées (les contraintes budgétaires pouvant être sensiblement différentes d’un type de territoire à l’autre). L’enquête confirme d’ores et déjà la vulnérabilité budgétaire « intense » des personnes interrogées (un tiers des ménages dispose d’un reste-pour-vivre négatif), ainsi qu’un endettement fréquent (deux-tiers des ménages déclarent avoir contracté une dette), semblant indiquer une dégradation des parcours de ces personnes et une intensification de leurs difficultés.
Il ressort notamment que près des trois quarts des budgets sont consacrés aux dépenses contraintes (440 € par mois pour 598 € de ressources mensuelles en moyenne), 70% de ces dernières étant alloués aux frais relatifs au logement (coût du lieu de vie, factures d’énergie, charges).