Espace solidaire

Accès aux droits
Publié le 1 janvier 2011

Elements clés

Contexte

L’espace solidaire comprend une épicerie sociale et un étage dédié aux activités d’insertion sociale (cuisine confortablement équipée et salle réservée aux activités manuelles ou de formation spécifique - gestion d’un budget ou sur les questions relatives à la santé, etc -). Situé dans un local jouxtant le CCAS, l'espace solidaire est géré directement par le CCAS depuis 2004 et s'adresse principalement aux personnes rencontrant de graves difficultés sociales (chômage, solitude, dépression, surendettement, dépendances…) et souffrant d’exclusion.

Description


Présentation de l'action


La fréquentation de l'épicerie sociale est soumise à la participation aux ateliers d’insertion. Cela permet un accompagnement individualisé des bénéficiaires, de repérer les freins ou comportements qui induisent leurs difficultés et selon les cas, de travailler sur leur réinsertion à plus ou moins long terme. L’objectif prioritaire du dispositif reste, lorsque c’est possible, le retour à l’emploi ou à la formation. L’espace solidaire sert donc de tremplin pour atteindre ce but.Contenu et déroulement de l’action : Exclusivement approvisionnée par la banque alimentaire de la Somme et par Intermarché pour les produits de première nécessité, l’épicerie sociale est accessible tous les jours aux personnes justifiant d’un très faible quotient social. La participation à un atelier hebdomadaire au  minimum, en plus de l’atelier « recherche d’emploi » qui est obligatoire. La fréquentation est validée en terme de contrat d’insertion des allocataires du RSA par le conseil général. Tous les bénéficiaires de l’espace solidaire disposent de très faibles ressources ou se trouvent confrontés à des problématiques de santé graves (dépendances, dépression…).

En fonction des besoins émergents et des problématiques rencontrées par les bénéficiaires de la structure, plusieurs actions ont vu le jour :

A la découverte de la nature en ville La naissance de cette action s’inscrit dans l’histoire de la commune, ville-campagne riche d’un patrimoine horticole important, où les maisons individuelles sont presque toutes agrémentées d’un espace potager et/ ou fleuri et en même temps ville cheminote porteuse d’une vraie culture de la solidarité, avec sur son territoire, deux structures menant un travail de socialisation et d’insertion auprès de publics défavorisés : l’espace solidaire et le jardin des solidarités (cultures maraîchères) géré par une association de cheminots jardiniers, connue sous le nom de Jardinot. Dans le cadre d’un travail partenarial, des actions concernant des problématiques communes aux deux structures sont réalisées. Les bénéficiaires de l’épicerie sociale fréquentent régulièrement le site. Une animatrice les accompagne et ils participent au travail sur le jardin. Les récoltes sont éventuellement transformées en atelier cuisine. L’accompagnement technique des bénéficiaires est assuré par l’encadrant de Jardinot. Afin de favoriser le lien intergénérationnel, l’ouverture vers les autres habitants de la commune est envisagée. Aménager le jardin (bancs, parcours promenade, étiquetage des plantes...) pourra accentuer l’aspect touristique en l’adaptant aux personnes âgées, handicapées, aux poussettes... La création d’un atelier pédagogique de compostage est à l’étude.

L’Art Amateur Afin de lutter contre le sentiment qu’ont les personnes en difficulté d’être en marge, un atelier d’art amateur a été créé, à l’initiative de François Hébert, adjoint en charge de la culture à Longueau, l’objectif final étant de participer au salon de l’art amateur organisé par la Ville en 2011. Cet atelier favorise l’accès à l’offre culturelle parce qu’il donne une possibilité d’expression à ceux qui ne l’ont pas et que c’est un facteur de re-création de lien social. En partenariat avec  l’espace culturel Pablo Picasso de Longueau (qui finance intégralement l’action), l’atelier est mené par un professionnel des arts plastiques apportant la compétence garantissant la qualité du travail. L’artiste peintre propose  une dynamique collective (déplacements en commun...)  et une démarche pédagogique (apprentissage de techniques). Le lien entre « culture vivante » (c’est à dire  création pure »)  et « culture savante » (c'est-à-dire visite de musées ou d’expositions, découverte des livres sur l’art à la bibliothèque...) est  resserré. La mise en place de ce nouvel atelier favorise la participation des personnes et leur donne un moyen de s’épanouir, de développer le lien aux autres, de se sentir appartenir à la ville et de participer, à terme, à la vie culturelle locale de manière autonome.

Ville en lecture En partenariat avec l’association CARDAN (lutte contre l’illettrisme),  une action est menée avec un auteur/ écrivain public et un professeur de théâtre, autour de l’écriture et de la lecture à haute voix. Pour les bénéficiaires de l'espace solidaire, c'est l’occasion de s’exprimer au sein d’un collectif, d’un public, d'autant que nombre d’entre elles est fâché avec la lecture et /ou l’écriture. Ici, ils peuvent se rencontrer, partager et  échanger sur des sujets  divers dans le cadre  d’ateliers encadrés par des professionnels,  propices à la création et à l’imagination. Atelier cuisine Dédié tant aux hommes, qu'aux femmes, cet atelier pouvant accueillir 10 participants propose de prolonger ce moment partagé pour faire entrer la littérature dans la cuisine et de faire naître des textes liés à celle-ci, que le groupe pourra ensuite lire à haute voix devant un public. Une animatrice et le professeur de théâtre interviennent avec le groupe pour aborder les différentes formes d’expressions (corps, visage, regard), le déplacement et sa position dans l’espace, etc. Le matin, le groupe prépare des mets cuisinés et au déjeûner, le groupe se retrouve dans un endroit choisi, face à un public invité à déguster les mets préparés tout en écoutant la lecture des  textes créés. Suite à cette action, un recueil de « recettes poétiques » sera édité.


Moyens


Moyens humains : - 1 animatrice titulaire d’une licence de psychologie, - 1 animatrice diplômée BAFA, - 2 bénévoles, - 4 intervenants extérieurs.

Budget : 74 300 euros


Partenaires opérationnels


Pour l’épicerie : la banque alimentaire de la Somme, Procter & Gamble (produits d’hygiène), INTERMARCHE de Longueau. Le CCAS a adhéré à l’ANDES le 1er janvier 2011. Pour les ateliers : Associations Solipaille, Jardinot, AGIR abcd et Cardan, la CPAM et l’ADMI (économies d’énergie).  Pour l’accompagnement social des bénéficiaires : conseil général et assistantes sociales de la SNCF, l’ADMI (association qui gère l‘accès et l’accompagnement lié au logement social), le Secours Populaire. Pour le retour ou l’accès à l’emploi : la maison de l’emploi et de la formation et le plan local d’insertion par l’emploi (PLIE).

Ils financent l'action


L’Etat prend en charge, jusqu'au 01 décembre 2011, 70 % du salaire d’une animatrice (contrat adulte relais). La prise en charge cessera définitivement à cette date. En dehors de cette participation, l’action est intégralement financée sur le budget du CCAS, alimenté en grande partie par la subvention de la commune qui n’est plus éligible, depuis le 1er janvier 2011, aux subventions allouées au titre de la politique de la Ville et versées précédemment par l’Etat et le Département.

Bilan

Via l’épicerie sociale, l’aide alimentaire permet aux familles bénéficiaires de faire face à d’autres charges (EDF, eau, loyer, etc.). La participation aux ateliers qui lui sont associés permet une (re)socialisation plus choisie qu’imposée, plus dynamique qu’assistée. Le CCAS, par le biais de son espace solidaire, mutualise les efforts mis en œuvre par tous les partenaires sociaux impliqués localement (mairie, État, conseil général, Amiens Métropole (MEF, PLIE), Secours Populaire, service social SNCF, associations…). En plus d’un atelier de leur choix, l’atelier « recherche active d’emploi » est obligatoire pour tous les bénéficiaires en capacité de travailler. Mais le retour à l’emploi, même précaire, et à fortiori durable, reste un objectif difficile à atteindre. Il faut également lutter contre la tendance qu’ont certains bénéficiaires à confondre l’espace solidaire avec un « foyer de vie » au sein duquel ils se sentent très protégés.

Observations

Incluant une épicerie sociale et des ateliers d’insertion, l’espace solidaire, par le biais d’actions individuelles ou collectives, favorise l’instauration d’un dialogue entre et avec les habitants en difficultés. Par l’apprentissage de gestes techniques ou de comportements sociaux de base, les bénéficiaires progressent dans leur insertion sociale. A l’occasion de manifestations locales (marché de Noël, fêtes artisanales) les bénéficiaires peuvent montrer au reste de la population les travaux réalisés en atelier. Ainsi ils sont reconnus pour leur savoir-faire et le regard que les autres habitants portent sur eux s’en trouve modifié. La possibilité qui leur est donnée, de fréquenter (éventuellement avec leurs enfants) des lieux culturels (bibliothèque, musée, théâtre…) contribue à améliorer leurs chances de sortir de l’exclusion, de (re)trouver le chemin d’une vie sociale épanouie et, le cas échéant, de retrouver un emploi.Les ateliers proposés sont très riches en matière d’insertion, parce qu’ils permettent aux personnes en difficulté sociale de réapprendre à se faire confiance et à croire en leur avenir.

Les suites envisagées sont les suivantes : - mise en place d’interventions autour de la santé,  - affiner le partenariat avec d’autres structures qui œuvrent dans le même champ d’action -  Le travail en réseau est privilégié (le CCAS a d’ores et déjà adhéré à l’Union Départementale des CCAS nouvellement créée, ainsi qu'au Groupement des Epiceries Sociales et Solidaires de la Somme).

Le concours financier des partenaires institutionnels ou ponctuels demeure néanmoins primordial pour assurer la continuité de l’action, qui représente un gros effort pour un petit CCAS tel que celui de Longueau.

Photo : Wikimedia Commons / Thierry80

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