"Entre chiens et nous", une médiation par la zoothérapie

Grand âge
Publié le 1 mars 2006

Elements clés

Contexte

"La Bastide du Figuier" est un établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) géré par le CCAS d'Aix en Provence. La structure héberge 45 personnes dont la majorité est atteinte de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés. L'établissement n'a pas créé de secteur fermé de type "unité d'Alzheimer" afin de ne pas stigmatiser les résidents. Le projet de vie de cet EHPAD est basé sur la mixité des publics accueillis. Avec une aggravation de la dépendance des résidents, il s'est avéré de plus en plus compliqué de proposer des activités communes à l'ensemble des personnes. Le projet d'animation a été reformalisé afin de proposer des actions ciblées et diversifiées. C'est dans ce cadre qu'ont été mises en place des séances de zoothérapie.

Description


Présentation de l'action


La mise en place de séances de zoothérapie au sein de l'établissement a été possible grâce à un partenariat avec l'institut "Midi Handicap". Cette association s'est spécialisée dans cette discipline et intervient dans les maisons de retraite et auprès des personnes handicapées. L'institut dispose de chiens, d'une colombe, d'un lapin, d'un chat, d'un chinchilla et d'un lhassa du Tibet.

L'atelier proposé s'adresse à tout public, à toute personne aimant et recherchant le contact avec des animaux. De plus, cette activité est fortement conseillée aux résidents en déficit de communication, tout spécialement les personnes psycho-dépendantes.

Les ateliers ont lieu une fois par semaine durant 3 heures. Ils se déroulent dans la salle d'animation ou dans le jardin, lorsque le temps le permet. Un passage des animaux dans les chambres est prévu pour les personnes alitées qui le désirent.

Dans cet atelier, les résidents sont invités à jouer avec l'animal, le caresser ou en prendre soin. La communication qui s'instaure avec l'animal permet l'expression des personnes en grande dépendance. Elle leur apporte une mise en confiance et une reconnaissance. Les résidents s'occupent des animaux en fonction de leurs possibilités, ils les nourrissent, les brossent, les caressent, jouent au ballon, créant ainsi un sentiment d'utilité à l'autre. Le toucher, les caresses prodiguées réveillent la sphère sensorielle qui augmente la sensation d'être humain et de vivre un beau moment. Les familles sont notamment invitées à accompagner leur parent et à participer à la séance. Ainsi, elles s'impliquent dans le quotidien de la structure. Elles comprennent mieux la finalité de l'animation et la notion de plaisir qui s'y rattache. L'atelier de zoothérapie permet un partage émotionnel et affectif avec le parent. Il s'établit une véritable communication entre deux mondes qui parfois ne se comprennent plus et qui s'éloignent.

Le suivi et l'évaluation de l'activité sur le résident sont réalisés grâce à différentes démarches : - un contrat individualisé de séjour, rempli avec le résident et sa famille. Il permet d'évaluer la pertinence de participer à cet atelier, - une fiche de suivi, remplie par l'animatrice en fin de séance, - un suivi du comportement des résidents ayant participés à l'activité...


Moyens


Budget : 2 300 euros

Partenaires opérationnels


L'institut "Midi Handicap"

Ils financent l'action


La Fondation Bruneau

Bilan

Pour les résidents encore autonomes, la rencontre avec l'animal est une réminiscence d'un contact passé avec un animal à ce jour disparu. Ils retrouvent vite les gestes, les paroles et les mimiques d'autrefois. Les résultats sont plus saisissants pour les personnes en grande dépendance. D'ordinaire, elles s'isolent du monde, ont des difficultés à communiquer et à se concentrer sur l'instant. Avec l'animal, un climat de confiance s'établit dans lequel le résident n'est pas mis à l'échec. Certains résidents qui habituellement sont murés dans une dépendance extrême, réagissent, en manifestant du contentement. En général, le résident et l'animal peuvent se reconnaître mutuellement d'une séance à l'autre.

Observations

Ces ateliers constituent des moments d'échanges et de partages. Les bienfaits apportés (contacts, communication, échanges, changements comportementaux...) prouvent la réussite de ce projet qui permet également de replacer le résident au centre du dispositif et de le reconnaître comme un adulte ayant des désirs et des plaisirs.

Photo : Wikimedia Commons / Nicolas Brignol

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