Eco gestes dans les quartiers

Logement
Publié le 12 janvier 2018
Au cœur des quartiers, des animations s’adressent à tous les habitants (locataires, propriétaires, hébergés) afin de diffuser de l’information pratique sur les économies d’énergie, afin de réduire sa facture énergétique et prendre conscience de l’impact de sa consommation à l’échelle citoyenne.

L’action est portée par le CCAS en partenariat avec deux associations qui animent déjà un point médiation solidarité énergie sur deux quartiers de la ville.

Cette expérience avait été présélectionnée dans le cadre des Trophées énergie solidaire 2016 et a fait l'objet d'une vidéo en vue de son essaimage.

Elements clés

Contexte

A l’occasion de la présentation de l’analyse des besoins sociaux en novembre 2015, la précarité énergétique a été définie comme un nouvel indicateur de difficultés sociales.

Dans le cadre du décret 2008-780 du 13 août 2008, les services sociaux départementaux et le Centre Communal d’Action Sociale sont informés des situations d’impayés, de coupure ou de limitation d’énergie de manière nominative de façon à permettre un examen des situations. Les données exploitées de manière anonyme par le CCAS de Nanterre (concernant uniquement les clients EDF) sont une source intéressante pour caractériser les situations de difficultés sociales. Elles offrent une première vision des ménages en situation de vulnérabilité énergétique sur le territoire communal.

Il est ainsi mis en évidence que les quartiers populaires de la ville concentrent près de 60% des signalements. Par ailleurs, les ménages signalés à de multiples reprises représentent 25% des signalements. Pour 20% d’entre eux, il est observé un creusement de la dette d’énergie. Enfin, dansla commune, 12% des ménages bénéficient du TPN électricité.

À Nanterre, la question de la précarité énergétique est traitée sous deux angles :

  • L’approche curative à travers :
    • le FSL énergie dont la gestion a été reprise par le Conseil Départemental à compter de janvier 2016 dans le cadre d’un nouveau règlement intérieur,
    • le fonds social précarité énergétique SIPPEREC géré par le CCAS,
    • les aides facultatives du CCAS,
    • l’intervention des associations caritatives pour compléter les aides du FSL notamment dans le cadre de coupure.
  • L’approche préventive :
    • l’aide à la rénovation énergétique (programme Nanterre Habitat +, déclinaison du dispositif « Habiter mieux ») pour les propriétaires occupants,
    • l’aide à l’accès aux droits et notamment aux tarifs sociaux liés à l’énergie (points médiation solidarité et points conseil budget assurés par le CCAS sur les quartiers),
    • le financement en 2014 (dans le cadre du FSL) de kits énergie à destination des ménages suivis dans le cadre des mesures d’ASLL (Accompagnement Social Lié au Logement).

L’objectif du CCAS est de renforcer cette approche préventive en considérant que les économies d’énergie constituent des enjeux majeurs pour les ménages à différents niveaux :

  • social et budgétaire pour lutter contre la précarité énergétique et permettre de réduire leurs factures d’énergie,
  • sanitaire pour lutter contre les impacts de la précarité énergétique sur la santé des ménages,
  • environnemental pour lutter contre le réchauffement climatique.

Face au phénomène de la précarité énergétique, l’action sur le bâti est une réponse pour favoriser les économies d’énergie mais il est également important d’agir sur les gestes de la vie quotidienne et leurs impacts sur les factures, la santé et la planète. Dans une ville comme Nanterre où la majorité des logements relèvent du parc locatif social et où les signalements pour impayés EDF concernent 78% des ménages résidant dans le parc social, l’action de prévention auprès des locataires dans la consommation des charges courantes est un enjeu important, tant pour les bailleurs que pour les structures médico-sociales.

Description


Présentation de l'action



Principaux objectifs


Bénéficier d’information pratique sur les éco gestes :

  • Comprendre sa facture d’énergie,
  • Choisir son matériel lié à l’énergie et à l’eau ,
  • Faire des économies sur ses factures d’eau et d’énergie grâce à la mise en application des conseils et des éco gestes,
  • Bénéficier d’informations sur les dispositifs d’aide.

Fonctionnement de l'action


L’action est construite et portée conjointement par le CCAS, la Régie de Quartiers de Nanterre et l’association NAHDA. Plusieurs temps de réunion sont nécessaires pour construire l’action, faire le bilan des animations déjà réalisées et envisager une évolution des ateliers proposés.

L’idée est d’aller à la rencontre des habitants en proposant une action dans certains quartiers ciblés (pour commencer, les 4 quartiers prioritaires politique de la ville) avec des animations ludiques, participatives et accessibles à tous sur les éco gestes. Chaque participant recevra une ampoule LED.

Sur un format d’1h30 environ, l’action se décline en différents temps :

  • Un temps d’accueil convivial autour de la « roue de l’énergie », quizz élaboré par l’association NAHDA pour tester les connaissances des participants, solliciter leurs avis et réactions tout en les mettant à l’aise
  • Des mini ateliers de 15 à 20 minutes :
    • un atelier pratique animé par la régie de quartiers,
    • un atelier sur la compréhension de la facture animé par l’association NAHDA (outil : facture géante),
    • un atelier autour d’un jeu de plateau animé par le CCAS (outils : jeu de 7 familles ou jeu appartement témoin EDF).
  • Un retour en grand groupe pour une clôture autour du visionnage d’une courte vidéo sur le réchauffement climatique.

Les animations se déroulent soit dans un centre social et culturel, soit dans une salle de quartier.

La communication pour ces ateliers est large (affiches et flyers) :

  • Partenaires institutionnels : EDAS, CAF, CLIC, écoles, services municipaux…
  • Réseaux d’accès aux droits qui regroupent plusieurs partenaires
  • Bailleurs sociaux (affichages en hall d’immeuble et sur les antennes)

Par ailleurs, dans le cadre de leur permanence dans les quartiers (point conseil budget / permanence de proximité), les travailleurs sociaux du CCAS se mettent à disposition des ménages signalés en impayés par EDF (pour une dette supérieure à 150 €). Dans ce cadre, les ménages rencontrés sont également invités à participer aux animations éco gestes.

Afin de toucher un maximum de personnes, un atelier est proposé le matin, un autre se déroule en fin de journée tandis que les suivants auront lieu l’après-midi ou de nouveau en fin de journée selon la fréquentation précédente.

Les outils pour évaluer l'action


Le taux de participation à l’animation est bien évidemment un indicateur pour évaluer l’action. Il s’agit de préciser :

  • qui sont les participants (usagers du centre social, membres d’un atelier socio linguistique, locataires ou non du quartier…),
  • comment ils ont eu l’information,
  • quel est leur niveau de satisfaction,
  • en quoi cette animation leur permet de changer leur consommation d’énergie (eau, électricité, gaz),
  • s'ils pensent mettre en œuvre les conseils pratiques proposés.

Il s’agit de voir si l’animation touche effectivement un public large au-delà des usagers du centre social dans lequel l’animation est proposée.


Moyens



Moyens humains


Pour le CCAS (secteur logement vie quotidienne), l’action mobilise 5 professionnels (travailleurs sociaux et administratif) à raison de 0,25 ETP pour le projet. Ils participent à la préparation et à l’animation d’un atelier éco gestes dans le quartier dont ils ont la référence et pour lequel ils connaissent les réseaux associatifs et sont déjà inscrits dans les animations de quartier.

Moyens matériels


Le lieu

  La salle où se déroule l’atelier est soit une salle municipale de quartier, soit une salle mise à disposition par le centre social et culturel du quartier. Elle est équipée d’un petit point d’eau permettant le déroulement des ateliers pratiques.

Les outils utilisés

  Tous les outils utilisés lors de l’animation sont mis à disposition par les structures participantes. Le CCAS met à disposition le petit matériel pour l’accueil convivial (bouilloire). La régie de quartiers met à disposition du matériel informatique (ordinateur et vidéo projecteur) et le petit matériel exploité dans l’atelier pratique. La régie de quartier passe convention avec EDF pour le prêt gratuit de son jeu appartement témoin. L’association NAHDA met à disposition sa « roue de l’énergie ».

Le matériel remis aux participants

 

  • NAHDA"Goodies" ENGIE
  • CCAS – Ampoules LED
  • Régie – Pastilles colorées pour la détection des fuites d’eau

Budget / coût de l’opération


Le budget est très réduit car les moyens humains et matériels sont issus des structures portant le projet.

Les dépenses sont les suivantes :

  • Budget alimentation (café / thé / jus de fruit / gobelets / serviettes / gâteaux) : 25 € par atelier (CCAS)
  • Ampoules LED : 691,92 € avancés par le CCAS et remboursés par le SIPPEREC

La seule recette est le remboursement SIPPEREC du financement des ampoules LED.


Partenaires opérationnels


  • Régie de quartiers
  • Association NAHDA

Ils financent l'action


Le SIPPEREC dans le cadre du fonds social, précarité, efficacité énergétique (FSPEE) prend en charge 100% du montant TTC des ampoules LED achetées dans le cadre des actions de sensibilisation menées par le CCAS à destination des familles en précarité énergétique et particulièrement éligibles au TPN.

Observations

4 ateliers ont été proposés entre décembre 2015 et février 2016 : environ 40 personnes ont participé aux animations.

La forme pratique et ludique de l’animation permet aux participants, quel que soit leur niveau de compréhension en français (écrit), de faire le lien avec leurs pratiques de consommation dans la vie de tous les jours.

Photo : Wikimedia Commons / L

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