Fin 2019, d’après l’enquête auprès des établissements d’hébergement pour personnes âgées EHPA de la DREES, huit personnes sur dix sont accueillies en EHPAD. Avec un accueil encore un peu plus fréquent qu’en 2015, le nombre de places s’est légèrement accru en quatre ans. Les résidents sont plus âgés et plus dépendants qu’auparavant. Sur la même période, le nombre de places en résidences autonomie, a, quant à lui, augmenté de 4,5 %.
DES RESIDENTS DE PLUS EN PLUS ÂGES
En France, fin 2019, 730 000 personnes fréquentent un établissement pour personnes âgées ou y vivent, soit 10 % des personnes de 75 ans ou plus et un peu moins d’un tiers de celles de 90 ans ou plus. A l’opposé, les moins de 80 ans ne représentent qu’un tiers des résidents accueillis en résidence autonomie ou en unité de soins de longue durée (USLD). L’hébergement temporaire est un mode d’accueil plus fréquent qu’en 2015, avec, quant à lui, 10 300 résidents contre 8 400 quatre ans plus tôt. Similairement, l’accueil de jour rencontre plus de succès avec 11 700 personnes accueillies, soit 3 000 de plus qu’en 2015.
DES RESIDENTS DE PLUS EN PLUS DEPENDANTS
Entre 2011 et 2019, le niveau de dépendance des résidents s’accroît. 81% des résidents étaient en perte d’autonomie au sens de la grille autonomie gérontologique, groupes iso-ressources (AGGIR), contre 83% en 2015 et 85% en 2019.
Plus de la moitié des résidents des EHPAD (54% comme en 2015) sont très dépendants (GIR 1 ou 2). En résidence autonomie, les trois quarts des résidents sont autonomes (GIR 5 ou 6), et seul un peu plus d’un résident sur 100 est très dépendant (GIR 1 ou 2).
PLUS DE NEUF RESIDENTS SUR DIX DE MOINS DE 70 ANS SOUFFRENT DE TROUBLES DE COHERENCE
Fin 2019, 43% des personnes âgées de moins de 70 ans vivant en EHPAD sont très dépendantes (GIR 1 ou 2). 56% des personnes de 90 ans ou plus le sont. Si les résidents dépendants les plus jeunes sont nettement moins nombreux à souffrir de troubles moteurs (hors résidences autonomie, 41 % peuvent s’asseoir et se lever seuls et 31% peuvent se déplacer seuls à l’intérieur de l’établissement, alors que ce n’est le cas que de 25% et 16% de l’ensemble des résidents dépendants), ils sont plus souvent touchés par des problèmes de cohérence que les autres. Fin 2019, parmi les résidents dépendants de moins de 70 ans, 93% ont des troubles de cohérence, contre 86% de ceux de 80 ans ou plus.
261 000 RESIDENTS ATTEINTS D’UNE MALADIE NEURODEGENERATIVE
En 2019, plus d’un tiers des personnes accueillies souffrent de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, soit environ 261 000 résidents dont 40% en EHPAD (233 000 résidents). Pour autant, en EHPAD, seuls 14% des résidents sont accueillis dans une unité spécifique pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, proportion plus élevée qu’en 2015 (11%).
Fin 2019, 29 % des résidents sont placés sous protection juridique des majeurs. Similairement à 2015, cette mesure est le plus souvent assurée par une association (36% des cas), par la famille (33%) ou par un tuteur privé (20%). Dans 4% des cas, l’établissement assure la mesure juridique.
UNE ENTREE EN INSTITUTION PLUS TARDIVE
Au cours de l’année 2019, 296 000 personnes ont intégré un établissement pour personnes âgées et, pour 85 % d’entre elles, il s’agit d’un EHPAD. L’augmentation de l’âge à l’entrée se poursuit : 85 ans et 5 mois. En résidence autonomie, les personnes entrant sont moins âgées : 80 ans et 10 mois, en moyenne. Ce recul de l’âge à l’entrée en établissement s’avère en partie dû aux mesures de politiques publiques visant à encourager le maintien des personnes âgées à domicile, bien que traduisant également pour partie le vieillissement de la population, plus rapide que le nombre de places créées.
DEUX SORTIES SUR TROIS SONT DUES A UN DECES
Deux tiers des sorties définitives sont liées au décès de la personne accueillie et, dans 75 % des cas, ce dernier survient dans l’établissement. En EHPAD, sur les 238 000 sorties enregistrées en 2019 – tous modes d’hébergement confondus (permanent, temporaire, accueils de jour ou de nuit) -, 69 % sont dues à des décès. Les autres sorties correspondent à des transferts vers un autre établissement, ou bien à un retour vers le domicile personnel ou celui d’un proche. En EHPAD, près de huit sorties définitives sur dix sont dues au décès de la personne. En 2019, les personnes décédées en établissement avaient en moyenne 89 ans et 1 mois, contre 88 ans et 7 mois en 2015.