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Fiche d'expérience

Création d’un réseau santé mentale - précarité

Création d'un réseau santé mentale - précarité

Contexte

Le diagnostic réalisé dans le cadre de l’élaboration du Plan Local de Santé Publique (PLSP) 2005 a permis de constater qu’il y avait des carences au niveau de l’accès à la prévention et aux soins des personnes isolées en souffrance psychique, notamment :
- cloisonnement des secteurs sociaux et médicaux, de l’action institutionnelle et associative,
- manque d’échanges de pratiques, d’informations et de mise en commun entre les professionnels,
- orientations inadaptées car les professionnels ont une connaissance partielle des situations,
- carences d’orientations sur les dispositifs d’aides et de soutien existants,
- échec des prises en charge.

C’est de ces constats qu’a émergé l’axe 2 du PSLP : "Amélioration de l’accès à la prévention et aux soins des personnes en souffrance psychique" dont l’objectif est de rompre l’isolement (du public et des professionnels), de favoriser l’insertion sociale et les prises en charges. La mise en œuvre de cet axe s’est concrétisé par la structuration d’un réseau « santé mentale-précarité » permettant aux structures concernées et intéressées de s’engager dans l’action collective par : le partage d’information, l’analyse des pratiques, l’étude de cas et la recherche collective de solutions...
Le CCAS s’est positionné comme porteur du réseau du fait de ses missions (accompagnement, écoute, information, orientation, soutien, et aide) auprès du public précarisé.

Description / Fonctionnement de l'action

Le réseau regroupe des professionnels sociaux et sanitaires oeuvrant dans le champ de la santé mentale et ou de la précarité. Ces professionnels étaient, au départ, mobilisés autour du travail engagé par l’atelier santé ville et notamment la commission adultes isolés. Le but était donc de coordonner l’action de ce groupe d’acteurs volontaires pour engager une démarche de travail en réseau, de l’accompagner vers la formalisation d’un réseau santé mentale-précarité.La mobilisation des professionnels s’est effectuée par le biais de séances de sensibilisation à la question des freins à l’accès aux soins et plus spécifiquement ceux générés par les institutions et les professionnels. L’objectif de ces formations est de construire un dispositif inter-institutionnel permettant aux professionnels d’envisager des pistes d’actions lorsque les dispositifs classiques ont été mis en échec. Des 4 séances programmées de 2006 à aujourd’hui ont émergé différents groupes de travail et un comité de pilotage.

Le groupe « information »

Formé en 2007, il réunit tous les 2 mois des professionnels engagés ou non dans le réseau. L’objectif de ce groupe de travail est de faire circuler l’information concernant certains dispositifs et de faire remonter des besoins des usagers.

Le groupe « hébergement des personnes en souffrance psychique »

Ce groupe oeuvre à la mise en place d’un dispositif semblable aux maisons-relais en procédant au préalable à une analyse de l’existant recensant l’ensemble des dispositifs et les publics qu’ils ciblent.

Le groupe « développement d’un dispositif de synthèse inter-institutionnel »

Associant professionnels de la santé et usagers, ce groupe analyse des situations cliniques complexes et tente d’établir un dispositif commun aux différentes institutions. Le suivi du montage du dispositif est ensuite réalisé par un clinicien.

Le groupe « hygiène de vie et image de soi »

En se basant sur un projet d’éducation nutritionnelle en direction des bénéficiaires du RMI présentant un problème de santé lié à l’alimentation lancé par le Conseil général dans le cadre du programme départemental d’insertion, ce groupe récemment créé (juin 2008) cherche à développer cette action en direction d’un public élargi et à y intégrer l’hygiène bucco-dentaire et l’image de soi.

Le comité de pilotage

Constitué fin 2007, le comité se réunit une fois par trimestre pour valider les formations, les axes d’actions prioritaires qui pourront faire l’objet de projet ainsi que les outils à mettre en place pour favoriser l’accès aux soins. En réunissant les principales structures et institutions du champs sanitaire et social, ce comité de pilotage constitue une véritable dynamique au sein du réseau.

Bilan

Rapidement, le projet de création d’un réseau santé mentale - précarité a su mobiliser les professionnels du champs sanitaire et social. En effet, d’année en année les professionnels se réengagent dans ce projet, le groupe d’acteurs s’élargit, de nouveaux partenariats se créent, permettant toujours plus d’interaction, de participation et de brassage d’expériences. Depuis 2008, le réseau cherche à se formaliser par la mise en place d’une charte des valeurs, pratiques et engagement attendu par le travail en réseau. Une convention est notamment en cours de préparation.

Moyens

Moyens humains et techniques :
- 1 coordinatrice PLSP
- un groupe d’intervenants (ethnopsychiatre, professionnels locaux)
- mise à disposition de locaux par les différents partenairesBudget de 2005 à 2008 : 31 840 euros

Les partenaires

Partenaires opérationnels

équipe mobile médicalisée de l’association SARA-GHU, équipe santé mentale précarité de l’hôpital de Montperrin, Dr D’Amore, Dr Pesce, Dr Ribaute et Dr Saïd Ibrahim (ethnopsychiatre) pour leur participation aux formations.

Ils financent l'action

Subvention de 12 450 euros des Programmes Régionaux d’Accès à la Prévention et aux Soins pour la coordination du réseau santé mentale,
Subvention de 12 390 euros des Programmes Régionaux d’Accès à la Prévention et aux Soins pour la formation santé mentale précarité,
Subvention de 7 000 euros de la Délégation interministérielle à la ville pour l’extension du réseau santé mentale.

Les observations du CCAS/CIAS

Ce dispositif est le plus abouti des démarches de réseau impulsées par le Plan Local de Santé Publique de Salon-de-Provence. Il a répondu et répond depuis 2005 aux attentes des professionnels qui sont de plus en plus nombreux à participer à la démarche. Tous les instances et outils mis en œuvre sont le fruit d’une réflexion collective des professionnels de terrain et de la concertation avec les financeurs. Le portage politique et institutionnel (financeur et opérateur) de ce dispositif a largement contribué à la réussite de la démarche. Le développement à l’interface de l’action sociale et sanitaire par le biais du CCAS est une option pertinente qui permet toute la souplesse nécessaire au développement et à la pérennisation de ce dispositif.

Photo : Wikimedia Commons / Bastien Sens-Méyé

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