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Fiche d'expérience

Création d’un observatoire social intercommunal et partenarial à Sénart

Création d'un observatoire social intercommunal et partenarial à (...)

Contexte

Sénart en Seine-et-Marne est une ville nouvelle de 98 000 habitants qui, depuis 30 ans, accueille tous les ans une nouvelle population.
Anticiper les besoins sociaux passe par une meilleure connaissance des habitants vivant sur un territoire. En 2006, le bilan du contrat de ville faisait apparaître un certain nombre de faiblesses dont le manque d’informations concernant les habitants arrivés entre 2000-2006 (estimés à 12 000).Un diagnostic était partagé de tous :
- une méconnaissance des habitants,
- des informations statistiques éparses et non partagées,
- une insuffisance d’outils pour aider à la décision et pour prioriser les actions.

Par ailleurs, certains CCAS commençaient à réfléchir à cette notion d’observatoire social, c’était par exemple le cas au CCAS de Moissy-Cramayel.

Il a été proposé de développer un outil commun à l’échelle de l’intercommunalité.

Avec une volonté politique forte, la thématique observatoire social et veille sociale a été inscrite dans le nouveau contrat urbain de cohésion sociale 2007-2012. C’est un des seuls contrats urbains de cohésion sociale qui a fait apparaître cette thématique propre en plus des thématiques initiées par l’Etat .

Description / Fonctionnement de l'action

La construction de l’observatoire a eu dès le départ un objectif précis : avoir une photographie et une analyse sociale du territoire de façon partagée.

Il a fallu 3 ans pour produire le premier portrait de territoire, en décembre 2009. L’enjeu était de développer une observation sociale mobilisant l’ensemble des partenaires et notamment les acteurs de terrain du champ social.
Dès le départ, l’ambition était de ne pas recourir à un cabinet d’étude extérieur mais de s’appuyer sur les ressources du territoire, avec l’objectif de capitaliser des connaissances et des compétences localement, grâce à la construction de cet observatoire.

Description du déroulement
Un groupe de travail a été mis en place réunissant l’ensemble des signataires du CUCS, les communes étant représentées par leur CCAS.

Les étapes de la démarche :
1. recenser les données existantes,
2. choisir les indicateurs et travailler le vocabulaire commun,
3. créer un glossaire qui définit les indicateurs,
4. vérifier la disponibilité des indicateurs, leur fraîcheur, leur précision, leur fiablité dans le temps,
5. conventionner avec les fournisseurs de données,
6. rédiger un premier document fin 2008,
7. soumettre le document pour relecture et corrections aux différents partenaires et aux élus,
8. corriger et compléter le document en fonction des remarques pour éditer une première version,
9. présenter la démarche et l’observatoire social aux acteurs (Ex : Fédération des centres sociaux et au Conseil de développement - 2010) et partager l’expérience avec d’autres territoires (Ex : intercommunalité du Sud Seine-et-Marne),
10. utiliser l’observation sociale dans l’auto-évaluation du CUCS.

A raison d’une réunion environ tous les deux mois, un groupe d’une dizaine de techniciens animé par le binôme du SAN et le CCAS de Moissy-Cramayel, a construit cet observatoire.

C’est une co-production qui s’est arrêtée sur un certain nombre de préalables et de principes afin que cet outil soit « durable » dans le temps, accessible et partagé par le plus grand nombre. Les techniciens se sont appropriés la démarche. Ensuite, ce travail a été présenté et partagé avec les élus lors de réunions municipales et syndicales.

Bilan

Les points positifs :
- réalisation d’un premier portrait de territoire en décembre 2009,
- conventionnement avec certains fournisseurs de données (CAF, conseil général),
- des indicateurs fiables, valides et comparables dans le temps,
- un travail transversal et interpartenarial de qualité,
- une base pour les projets du territoire : ABS, projets éducatifs locaux, réponses aux appels à projets européens et nationaux…
- un travail de groupe sans perte de l’identité de son institution : connaître et reconnaître les compétences de chacun.Les points négatifs
- un temps de travail non comptabilisé par les participants,
- un temps inégal d’appropriation.

Les difficultés
- de nombreuses idées reçues sur l’observation, les statistiques et l’évaluation,
- certaines thématiques plus difficiles que d’autres à renseigner,
- l’attente des premières données du recensement rénové qui a ralenti la parution du premier portrait de territoire.

Moyens

Moyens humains :
- la responsable de l’Observatoire urbain du SAN de Sénart (env. 35 % ETP sur 3 ans)
- la directrice du développement social du CCAS de Moissy-Cramayel (env. 20 % ETP sur 3 ans)
- la directrice du CCAS de Moissy-Cramayel (env. 20 % ETP sur 3 ans)Moyens financiers :
Ce projet a été financé sur les ressources propres des signataires du CUCS et des CCAS. Par ailleurs, le SAN de Sénart a investi 20 000 euros pour la création d’un site internet disposant d’un accès membre dédié pour le groupe de travail.

Les partenaires

Partenaires opérationnels

Les 8 communes de Sénart, les bailleurs sociaux, l’établissement public d’aménagement de Sénart, la Caisse d’allocations familiales de Seine-et-Marne, la Caisse nationale d’assurance vieillesse, la Caisse primaire d’assurance maladie de Seine-et-Marne, le conseil général de Seine-et-Marne, la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture de Seine-et-Marne, la Direction générale des impôts, l’INSEE, l’Inspection académique de Seine-et-Marne, la Maison de l’emploi et de la formation de Sénart, la Maison de la justice et du droit de Sénart, l’Observatoire de la sécurité de Sénart, le Pôle emploi, la Préfecture de Seine-et-Marne.

Ils financent l'action

Aucun

Les observations du CCAS/CIAS

Ce travail collectif a permis :

  • de répondre aux besoins de connaissance du territoire et de ses habitants,
  • de réaliser une action innovante en coordination avec l’ensemble des CCAS du territoire, partie prenante du projet,
  • de créer un support utilisable à plusieurs échelles : communale et intercommunale,
  • de développer une approche collective et participative qui a réuni plusieurs CCAS et partenaires, 
  • de développer l’engagement des CCAS à produire une ABS (les données sont accessibles à tous) et une présentation des ABS en appui sur le portrait intercommunal,
  • de créer une observation à une et des échelles les plus pertinentes (l’échelle de l’intercommunalité permet et facilite l’accés à des données sensibles et de conventionner plus facilement avec les fournisseurs de données), 
  • d’améliorer la connaissance du public ou des publics au cœur des projets, 
  • d’articuler l’observation et la veille sociale : l’analyse sociale est en cours à travers le diagnostic partagé sur les populations fragilisées.

Cette démarche et cette observation ont nourri l’auto-évaluation du Contrat urbain de cohésion sociale. C’est une démarche transposable à d’autres territoires et qui peut permettre de développer les liens et les échanges entre les partenaires du champ social.

Photo : Wikimedia Commons / Wayne77

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