Parce que l’accompagnement d’un proche à domicile est un engagement nécessitant de la disponibilité, de la patience et de la bienveillance. Parce que les aidants font partie intégrante du système de maintien à domicile mais sont bien souvent confronté à de l’isolement, et à des situations difficiles et contraignantes... le service de maintien à domicile de Mauzé sur le Mignon a décidé de créer un groupe de parole et de soutien destiné aux aidants.
Contexte
Les dispositifs de soutien et d’accompagnement au domicile s’améliorent et se diversifient. Néanmoins, le service de maintien à domicile est de plus en plus souvent confronté à des situations complexes au domicile des personnes âgées, dues notamment à l’isolement et à la diminution structurelle du nombre d’aidants autour d’une même personne. En effet, il est clairement constaté que le réseau de soutien autour de la personne âgées se réduit d’années en années. Il est alors d’un enjeu essentiel pour le maintien à domicile de soutenir les aidants qui se retrouvent souvent seuls à assumer la perte d’autonomie de leur proche. Il est ressorti d’un travail mené par le CLIC, suite à la participation d’aidants à la construction d’un guide d’informations, que les personnes aidantes au domicile avaient un besoin important de pouvoir échanger, être entendues et écoutées sur leurs difficultés et leurs souffrances. Il n’existait jusqu’alors pas de soutien spécifiquement dédié aux aidants sur le canton de Mauzé sur le Mignon et le CCAS, en partenariat avec le CLIC et les acteurs locaux, a souhaité s’investir auprès de ce public pour participer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées à domicile et de leur entourage.Par ailleurs, le recensement de la population permet de compter un nombre important de personnes potentiellement ciblée par ce projet. Le canton compte plus de 2 000 personnes âgées de plus de 60 ans (soit 30 % de la population) et dont près de 900 ont plus de 75 ans (données INSEE 2010).
Description / Fonctionnement de l'action
Ce projet cible les aidants « familiaux » ou de proximité, à savoir conjoint, enfants, petits enfants, autres descendants, entourage... qui s’investissent dans l’accompagnement d’un proche atteint d’un pathologie et / ou dont le degré d’autonomie baisse. L’espace qui leur est dédié vise à les aider à trouver des réponses adaptées à leurs questionnements, à ce qu’ils soient entendus et / ou accompagnés.
Les objectifs de dispositifs sont d’ailleurs : - apporter du soutien aux aidants en leur permettant de sortir de l’isolement en maintenant ou en recréant des liens sociaux,- donner la possibilité aux aidants de partager leurs expériences et plus globalement d’avoir un espace de parole et d’échange où il est possible d’exprimer angoisses, difficultés, etc,- former aux mécanismes des pathologies les plus courantes de manière à diminuer le sentiment de culpabilité grâce à une meilleure compréhension des comportements dus aux pathologies,- prévenir l’épuisement affectant la santé physique et psychologique de l’aidant,
Ce projet se concrétise par la mise en place de 10 séances de type « groupe de parole », animées par une psychologue.Le groupe de soutien est composé de 5 à 10 aidants.Les rendez-vous sont organisés à raison d’une séance par mois, dans des lieux accessibles et permettant éventuellement d’accueillir la personne aidée à proximité.
Afin de faciliter la venue des aidants, un système de garde des aidés à été mis en place parallèlement au groupe de parole. L’idée initiale étant de proposer des solutions diversifiées d’accompagnement, les aidés peuvent bénéficier de trois formule : - l’accueil de jour en 1/2 journée pour notamment se familiariser avec l’institution et bénéficier d’une offre de prise en charge complète (soin+animation),- l’accompagnement à domicile pour les personnes ne pouvant se déplacer mais aussi pour limiter le sentiment d’angoisse lié au « placement » temporaire dans un environnement inconnu,- l’accueil collectif par un animateur et du personnel soignant.
La mise en place de ce projet s’est déroulée en plusieurs phases : - juillet-août 2014 : réunion du comité de pilotage composé du CCAS, du CLIC de l’EHPAD, du centre social communal, du SSIAD et du service d’aide à domicile d’ADMR,
septembre 2014 : lancement de la communication aux partenaires pour cibler et repérer les aidants susceptibles d’être intéressés,- octobre 2014 - juillet 2015 : 10 séances de groupe de parole avec un bilan d’évaluation de mi-étape au premier trimestre 2015 et un bilan final à la fin du 2e semestre.
Bilan
Un groupe a été constitué d’une dizaine d’aidants.Compte-tenu des besoins des participants, la psychologue a demandé à ce que les séances soient prolongées de 30 minutes (soit 1h30 au total) de manière à ce que les participants puissent tous s’exprimer. Cette prolongations n’a pas posé de difficultés notamment budgétaire car les frais prévus à l’accompagnement des aidés (à domicile, collectif ou en accueil de jour) ont été économisé car aucun participants n’en a fait la demande, préférant s’organiser autrement.
Moyens
1 comité de pilotage,- 1 référent de projet CCAS chargé du repérage, de la constitution du groupe et du suivi,
1 psychologue (10 vacations de 1h30).
Budget prévisionnel : 7 733 euros
Les partenaires
Partenaires opérationnels
Le centre social pour l’accueil collectif des personnes aidées, l’Ehpad pour l’accueil de jour, les partenaires du repérage (acteurs de la coordination gérontologique, associations de loisirs, professionnels du soin libéraux, assistantes sociales, CLIC, foyer logement...), les membres du comité de pilotage (CCAS, CLIC, Ehpad, centre social, SSIAD, service d’aide à domicile.)
Ils financent l'action
Le CLIC et le conseil général pour le financement de l’accompagnement de la personne aidée et son suivi,
La Mairie pour la participation au financement de la personne aidée, les frais de communication et le prêt de salles,
La Fondation Bruneau, dans le cadre du soutien à initiatives sur le thème « amélioration de la qualité de vie des personnes âgées accueillies en établissement ou accompagnées à domicile », pour la prise en charge partielle des vacations de la psychologue (à hauteur de 2 200 euros).
Les observations du CCAS/CIAS
Ce dispositif a l’originalité de prévoir un accompagnement parallèle de l’aidé, faisant de ce groupe de parole un réel temps de répit. Cet accompagnement a été imaginé flexible et diversifié dans les formes d’accueil proposées et permettant - même si ce n’était pas son objectif premier - une première approche avec divers accompagnements notamment celui en institution. Même si finalement, les bénéficiaires du groupe ne se sont pas emparé de cette opportunité, le fait d’avoir pensé le dispositif ainsi permettait de parer à tout type de demande.
Photo : Wikimedia Commons / Tux-Man