Contexte
Le CCAS est parti du constat que l’ensemble de ses partenaires institutionnels et associatifs recevaient des femmes victimes de violences mais qu’aucune coordination efficace n’avait été mise en place en la matière sur la commune.
En effet, les différents partenaires étaient confrontés à un certain nombre de difficultés :
un manque d’informations générales : les femmes ne connaissaient pas suffisamment les dispositifs et les partenaires avaient du mal à identifier les spécificités de chacun.
un manque de réponses concrètes pour faire face à l’urgence.
un manque d’accueil spécifique.
un manque d’actions spécifiques dans le cadre de l’insertion professionnelle.
Description / Fonctionnement de l'action
Dès 2004, le CCAS a mis en place un dispositif d’urgence de prise en charge des personnes victimes de violences. Ainsi, une action de coordination et la mise à disposition d’outils auprès des partenaires institutionnels et associatifs ont permis dans un premier temps de pallier à l’urgence dans l’attente d’une prise en charge globale par les travailleurs sociaux. - Le Commissariat ainsi que les élus(es) de permanence peuvent orienter la nuit et le week-end, en dehors des heures d’ouverture du CCAS, les femmes victimes de violences vers des hôtels. Ces nuitées sont prises en charge financièrement par le CCAS.
Afin de faciliter les démarches des femmes devant se rendre à l’Institut Médico Judiciaire de Garches, le CCAS peut financer le trajet en taxi.
Les partenaires peuvent saisir le CCAS pour des aides financières d’urgence notamment à titre alimentaire, la prise en charge de nuitées d’hôtel.
Un accueil d’urgence est assuré au CCAS tous les jours sauf le vendredi après-midi (fermeture du service) par les 3 conseillères en économie sociale et familiale ainsi que la responsable du secteur pour les femmes qui se présentent en urgence afin d’orienter et de faire le lien vers les structures compétentes et proposer des aides d’urgence si besoin.
Le CCAS gère également 6 logements temporaires pouvant accueillir des femmes victimes de violences. Un accompagnement social des femmes ainsi hébergées est assuré par des conseillères en économie sociale et familiale du CCAS.
Depuis le début de l’action, le dispositif a évolué sur le volet santé. En effet, fin 2007, le CCAS a ouvert une consultation anonyme et gratuite assurée par un médecin psychiatre spécialisé dans la prise en charge des victimes de traumatismes. Cette consultation de 3 heures de psycho traumatologie a lieu tous les vendredis.
Bilan
Le bilan 2008 est très satisfaisant.
Par ailleurs, le CCAS a mené également une action en direction de ses partenaires institutionnels et associatifs. Une journée de formation sur le thème des traumatismes a été organisée en partenariat avec le médecin coordinateur du Réseau Victimo.
A l’issu de cette formation, le CCAS a mis en place pour les différents professionnels intervenant dans le suivi des femmes victimes de violences, un groupe de régulation animé par ce professionnel. L’objectif est non seulement d’informer et de former mais aussi de superviser sur le volet médical les suivis qui posent difficulté aux professionnels.
Moyens
Moyens humains : 2 agents du CCAS sont mobilisés sur ces actions ainsi qu’une éducatrice spécialisée du Conseil général.
Budget :
13 995 euros dédiés à la gestion des logements temporaires et 9 199 euros prévus pour les aides financières d’urgence, les nuitées à l’hôtel pour les femmes orientées par le commissariat, le transport assuré par les taxis, les femmes hébergées au centre Flora Tristan.
Les partenaires
Partenaires opérationnels
La délégation départementale aux droits des femmes, la circonscription de la vie sociale (conseil général), le service social de la CAF, le commissariat de police, l’association Accueil Relais Parents Enfants (ARPE), l’association maghrébine MAT, l’association générale des familles (AGF), l’association Flora Tristan gérant un centre d’accueil, le centre d’information féminin et familial, l’association de prévention La Pépinière (Meudon), les services municipaux Jeunesse/prévention-sécurité, la consultation médico-sociale et le centre de santé municipal, la maison de l’emploi, l’hôpital Antoine Béclère et son réseau ressources, l’équipe du dispositif FVV (femmes victimes de violences).
Ils financent l'action
Le CCAS finance en grande partie ces actions et reçoit des subventions de fonctionnement soit :
L’allocation logement temporaire (ALT) pour la gestion des logements passerelles,
Le Conseil général finance l’accompagnement social des femmes hébergées dans le cadre de l’accompagnement social lié au logement (ASL),
Le fonds interministériel de prévention de la délinquance subventionne en partie la consultation et le groupe de régulation assurés par le médecin psychiatre.
Les observations du CCAS/CIAS
Cette coordination a permis une meilleure connaissance de chaque partenaire et de leurs compétences.
Les femmes victimes hésitent moins à entamer des démarches.
Ces actions permettent une meilleure prise en charge globale de la personne : en effet, derrière la violence se cachent des problèmes de logement, d’insertion, de protection de l’enfance, de santé.
Photo : Wikimedia Commons / Sinaloa