Cacher ces SDF que je ne saurais voir ?

Presse
Publié le 26 mai 2023

Depuis la mi-mars, le gouvernement demande aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » pour accueillir les sans-abri de Paris afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile-de-France. Simple concours de circonstances ou intention délibérée de ne pas gâcher la fête olympique ?

Le fait est que sous couvert d’améliorer l’hébergement et l’accès aux droits des personnes concernées, et parmi elle les demandeurs d’asile et les réfugiés, la question se pose de la méthode à la veille des JO 2024. Ajoutons que cette répartition ne saurait concerner des personnes vivant, travaillant, ayant scolarisé leurs enfants en Ile de France depuis longtemps.

Eloigner des regards des personnes à la rue en les déplaçant d’une région à l’autre ne résout pas automatiquement une situation enkystée depuis de trop nombreuses années, marquée par une saturation de l’hébergement d’urgence et un manque de moyens criant nécessaires à l’accompagnement social et l’accès aux soins des personnes les plus vulnérables.

A Paris et dans la plupart des grandes villes de France, les élus locaux n’ont jamais été autant préoccupés par l’augmentation du nombre de sans-abris. Selon les chiffres de la dernière Nuit de la solidarité, plus de 400 sans-abris supplémentaires étaient ainsi été recensés dans les rues de la capitale entre 2022 et 2023.

Tandis que l’hébergement d’urgence est de la responsabilité de l’Etat, les élus locaux alertent sur un dispositif structurellement sous-dimensionné conduisant à des situations dramatiques sur le plan humain, qu’ils pallient avec leurs partenaires associatifs.

Par son manque d’anticipation, nous ne voulons pas croire que le Gouvernement est en train d’institutionnaliser le retour du vagabondage en France. Nous demandons au gouvernement une réponse claire sur cette question.

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