Aide financière en direction des travailleurs pauvres

Accès aux droits, Inclusion financière
Publié le 1 novembre 2003

Elements clés

Contexte

Depuis quelques années, le CCAS de Saint Etienne du Rouvray a constaté une évolution du profil des personnes demandant une aide financière. En effet, le nombre de demandes nécessitant un examen en commission car dépassant les barèmes d'octroi des aides était de plus en plus important. Il est apparu que ces familles, souvent des couples avec un ou deux enfants, disposaient de revenus fixes correspondant à un voire deux Smic. L'étude des besoins de ces familles a fait apparaître des difficultés financières ponctuelles, accentuées par le non accès à certains dispositifs tels que la restauration scolaire ou la mutuelle et l'exclusion des aides de droit commun. Cela mènent certaines personnes à un endettement progressif. 

Description


Présentation de l'action


Le CCAS a donc adapté ses critères d'attribution des aides pour en ouvrir l'accès aux "travailleurs pauvres", notamment l'aide alimentaire, l'aide aux factures et à la restauration scolaire.

En 2003, suite à des simulations, un protocole a été établi pour la mise en place d'un quotient familial et d'un reste à vivre avec différents barèmes d'attribution. Un quotient familial supplémentaire a été ajouté, réhaussant le plafond de façon à intégrer les personnes disposant de revenus salariés insuffisants.

Le quotient familial (QF) mensuel est calculé en prenant en compte toutes les ressources, toutes les charges (loyer, eau, électricité, assurance habitation, frais de garde, téléphone) et en les rapportant à un nombre de parts établi en fonction de la composition du ménage. Un couple ou une personne seule correspondent à deux parts, un enfant ou un adulte présent au domicile mais ne disposant pas de revenus correspond à une demi-part supplémentaire et un adulte présent au domicile et disposant d'un revenu à une part supplémentaire.

Les aides facultatives sont attribuées selon les modalités suivantes : si le QF est inférieur à 229 €, l'aide correspond à 80 % du montant de la facture, dans la limite de 60 € pour une personne seule et de 120 € pour un couple avec enfants. Si le QF est compris entre 230 et 488 €, l'aide est échelonnée de 70 à 50 % de la facture. Au-delà de 488 €, aucune aide n'est accordée.

Les chèque d'accompagnement personnalisé sont, quant à eux, attribués si le quotient familial journalier est inférieur à 8 € et leur montant s'échelonne de 48 à 120 €.

Après six mois d'expérimentation, le système a été définitivement adopté fin 2003.

Un investissement financier particulier a été fait pour l'accès aux mutuelles (en liaison avec une action de prévention santé et d'accès aux soins), et sur l'accès à une assurance habitation.


Moyens


Les équipes des deux implantations du CCAS, soit en tout dix agents d'accueil et deux responsables de la division des prestations sociales.Groupe de pilotage du dispositif : deux élus (dont la vice-présidente du CCAS), la direction générale, les services municipaux (notamment celui de la restauration scolaire) et les membres du conseil d'administration du CCAS.

Partenaires opérationnels


Conseil général de Seine-Maritime, Secours catholique, Secours populaire, services municipaux.

Ils financent l'action


Aucun.

Bilan

Les résultats obtenus auprès des familles sont importants : régulation de l'endettement, reprise du paiement des factures après le "coup de pouce" du CCAS, constitution de dossiers de surendettement quand cela s'est avéré nécessaire, prise de conscience par les personnes de leur situation d'endettement qui les a amené à prendre rendez-vous avec des conseillers ESF pour une aide à la gestion de budget. Au final, elles constatent un mieux-être dans leur vie quotidienne et réinvestissent leur vie familiale et sociale.

Les agents du CCAS se sont mobilisés sur un sujet "innovant". Les résultats concrets et actés par tous de cette mobilisation ont créé une dynamique valorisante pour le travail social. Le personnel a bénéficié de formations sur trois ans et a su intégrer une charge de travail supplémentaire. Néanmoins, le partenariat avec les autres intervenants sociaux est resté limité.

Observations

Le nouveau dispositif mis en place depuis quatre ans a porté ses fruits, attestant de la nécessité de revoir les barèmes d'attribution pour venir en aide à une population tenue à l'écart des aides "standards" en raison du statut de salarié du chef de famille. Le CCAS envisage aujourd'hui une nouvelle réévaluation des quotients familiaux.

Photo : Wikimedia Commons / Smiley.toerist

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