Elements clés
Contexte
Description
Présentation de l'action
Le CCAS a mis en avant deux actions autour de l'accueil des enfants en situation de handicap : - le développement continu de l'offre d'accueil : l'accueil occasionnel en halte-garderie sur deux établissements (Mandarine et Couvrechef), l'accueil régulier en crèche collective dans plusieurs établissements et la prise en compte dans le multi-accueil en cours de construction (ouverture automne 2013) ; - les mesures d'accompagnement des équipes : l'acquisition de matériel adapté et le développement de formations adaptées.
1. Le développement de l'offre d'accueil
La halte-garderie Mandarine (accueil occasionnel de 20 places par demi-journée) Si depuis de nombreuses années, l'accueil d'enfants porteurs de handicap s'est toujours fait au cas par cas dans les structures petite enfance du CCAS, l'affichage d'une réelle volonté politique s'est concrétisé en 2003 avec l'ouverture de la halte-garderie Mandarine, projet travaillé en amont avec l'association Handi Rare et Poly. L'équipe a été renforcée par l'embauche d'une aide médico-psychologique et réserve trois places par demi-journée à l'accueil d'enfants différents. L'équipe travaille en étroite collaboration en premier lieu avec les parents, mais aussi avec l'ensemble des partenaires intervenants dans la prise en charge de l'enfant. Le soutien en interne du médecin petite enfance ainsi que de la psychologue du service est précieux. Chaque année à Mandarine, ce sont environ 20 enfants en situation de handicap différents qui sont accueillis.
La halte-garderie de la Folie-Couvrechef (accueil occasionnel de 20 places par demi-journée)
Si le nombre d'enfants en situation de handicap est variable d'une année sur l'autre dans cet établissement, le nombre d'enfants présentant des troubles du comportement, pas nécessairement pris en charge, est en constante augmentation. Un poste d'aide médico-psychologique est affecté à cet établissement.
La crèche Bleue (accueil régulier de 50 places)
En 2009, l'équipe de la crèche Bleue a retravaillé son projet d'établissement en intégrant l'accueil des enfants en situation de handicap. La volonté de l'équipe de proposer ces accueils en construisant le travail en réseau avec les partenaires locaux, la dynamique engagée par la présence à temps plein de l'aide médico-psychologique et les compétences qu'elle partage avec l'équipe, permet aujourd'hui d'afficher l'accueil de jeunes enfants différents non plus comme une particularité, mais comme partie intégrante d'un projet global d'accueil de jeunes enfants quels qu'ils soient.
2. Les mesures d'accompagnement des équipes
Le matériel adapté S'agissant de très jeunes enfants, l'équipement en matériel spécifique est souvent restreint. Les achats portent essentiellement sur du petit matériel améliorant le confort des enfants ou l'ergonomie des postes de travail des adultes. La formation En 2005, la commission formation du CCAS a pris l'option de contribuer à la formation d'aides médico-psychologiques en proposant à des agents sociaux travaillant déjà auprès de jeunes enfants, de se qualifier en accédant à cette formation. Trois agents sont maintenant formés aide médico-psychologique. La complémentarité des métiers dans les établissements (puéricultrice, médecin, éducateur de jeunes enfants, auxiliaire de puériculture, aide médico-psychologique) permet d'offrir aux enfants et aux parents une prise en charge des difficultés adaptée à leur enfant, dans un milieu ordinaire. Une formation continue, adaptée à la petite enfance est également proposée chaque année. Aujourd'hui l'ensemble des établissements d'accueil de jeunes enfants gérés par le CCAS est susceptible d'accueillir des enfants en situation de handicap, l'expérience de plusieurs équipes montre cependant que dans de nombreux cas, le renfort en personnel est nécessaire.
Moyens
Moyens humains : - 3 postes d'aides médico-psychologiques, - 1 poste en renfort des équipes autant que de besoin lors de la prise en charge d'un enfant nécéssitant une attention particulière.
Budget : 96 930 euros / an - aides médico-psychologiques : 74 000 euros / an, - poste de renfort : 19 330 euros / an - formation (convention association Mialaret) : 1 600 euros / an - petit matériel adapté : 2 000 euros / an
Partenaires opérationnels
Centre d'aide médico-social précoce, centre de ressource sur l'autisme, secteur pédo-psychiatrique, service d'éducation et de soins spécialisés à domicile, maison départementale des personnes handicapées.
Ils financent l'action
CAF dans le cadre de l'appel à projets CNAF de 2010 (financement du fonctionnement sur 2010/2011/2012)
Bilan
Pour les autres enfants : - apprentissage de la différence et de l'altruisme (le plus grand apprend à accompagner le plus faible).
Pour les équipes : Cet accueil représente bien sûr plus de travail, mais un enseignement riche et valorisant, permettant une analyse des pratiques professionnelles, sans cesse remises en question par ces enfants "extra-ordinaires" et leurs besoins.
Les difficultés repérées sont souvent dans les perspectives d'accueil après 6 ans.
Observations
Les enfants accueillis sont très jeunes : parfois le handicap n'est pas encore décelé, pas encore accepté par les parents, non pris en charge par les spécialistes et encore moins reconnu par la MDPH. Tout le travail des professionnels est alors d'accompagner la démarche de reconnaissance du handicap et de soutenir les parents dans ce qu'ils vont vivre avec leur enfant.
L'approche pluridisciplinaire en interne, le partenariat engagé avec les institutions œuvrant dans le champ du handicap, l'intérêt d'apporter à ce jeune public autant que d'apprendre de lui… autant de facteurs qui favorisent l'ouverture des équipes et interrogent leurs pratiques professionnelles. L'engagement des professionnels dans ces accueils "différents" et leur volonté de les inscrire d'emblée dans une intégration en milieu ordinaire méritent d'être particulièrement soulignés, sachant que ce sont les enfants qui demeurent, au quotidien, sources de satisfaction.
Il est gratifiant également de contribuer à permettre à des parents (souvent les mères) de reprendre une activité professionnelle, les autoriser à confier leur enfant, déposer leurs peurs, prendre des conseils, envisager l'avenir… L'ensemble des professionnels s'accorde à voir dans cette action une réponse engagée du service public à un aléa de la vie et une mesure de justice sociale au service de l'intérêt général.
Photo : Wikimedia Commons / Roi.dagobert