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8 mars : Les CCAS/CIAS impliqués en faveur des droits des femmes

8 mars : Les CCAS/CIAS impliqués en faveur des droits des femmes

A l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, l’UNCCAS revient sur trois axes forts investis par les CCAS/CIAS à l’égard des femmes et de leurs droits fondamentaux.

C’est bientôt 8 mars ! Les CCAS et CIAS le savent bien, eux qui s’investissent toute l’année en faveur du respect des droits fondamentaux de l’ensemble de leurs habitants et notamment ceux des femmes lorsqu’elles sont confrontées à des difficultés. Accès aux droits, à l’emploi, au logement, à la santé, aux loisirs, à la culture, aux modes de garde mais aussi et malheureusement lutte contre les violences … L’action sociale des communes et intercommunalités est sur tous les fronts.

PREVENTION ET LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Selon les dernières études de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, en 2019 : 213 000 femmes ont été victimes de violences physiques et sexuelles commises par leur partenaire ou ex-partenaire, 146 femmes ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire, 7 victimes sur 10 déclarent avoir subi ces faits de manière répétée, et 80 % d’entre elles déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales. Co-victimes, les enfants ne sont pas épargnés : en 2020, 14 décès d’enfants dans ce contexte sont à déplorer. Ces chiffres ne reflètent que la partie émergée de l’iceberg en raison des freins à la dénonciation /au départ du domicile familial. Une autolimitation due à des situations d’emprise, l’absence de compte bancaire personnel, l’insuffisance des ressources pour assurer pour leurs enfants et elles-mêmes l’achat des produits de première nécessité et se loger.

En réponse, les actions de prévention et de sensibilisation des CCAS/CIAS sont une première étape dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Romorantin, Saint Sulpice-la-Pointe, Villefontaine…divers CCAS/CIAS mènent, en ce sens, des actions en direction du grand public tant pour donner des éléments de connaissances, que pour permettre de comprendre et d’identifier les solutions locales. Autre levier, la formation des agents au repérage des violences, à l’accueil des femmes victimes ou encore le recrutement d’agent référent « violences conjugales » pour offrir un accueil, une écoute et une orientation adaptées à ces femmes. De Mougins à Biesheim, de plus en plus de CCAS/CIAS créés aussi des « permanences violences conjugales », en partenariat avec des associations locales.

Un parc d’hébergement d’urgence

Dans les situations de violence intrafamiliale, la première urgence est alors de mettre à l’abri les victimes. Pour ce faire, les CCAS et CIAS disposent souvent d’un parc d’hébergement d’urgence dédié, qui peut - selon les cas - prendre la forme de lieux identifiés, comme à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane), de lieux destinés aux femmes sans abri comme aux victimes de violences, comme la Maison Simone Veil inaugurée à Saint-Priest (Grand Lyon) ou d’une offre plus diffuse, comme sur le territoire d’Ambert-Livradois-Forez (Puy-de-Dôme). Le développement de cette offre demeure en soi un sujet : ainsi, les CCAS de Saint-Benoît et de Saint-André ont ouvert des premiers logements temporaires de la Réunion pour les victimes de violences familiales et conjugales.

Un accompagnement social adapté

Outre leur fonction d’hébergement, ces lieux permettent également d’engager un travail d’accompagnement social en profondeur des victimes. Le but est de leur donner des clés pour se reconstruire et reprendre en main leur destin. A ce titre la Maison des Femmes de Roubaix (Nord), inaugurée à l’automne dernier et présentée au Congrès 2019 de l’UNCCAS, apparaît comme une initiative particulièrement ambitieuse. Nourri d’une démarche de design de service, le lieu, son organisation, son offre et jusqu’à sa décoration ont été pensés par les utilisatrices, en lien avec les équipes du CCAS : un moyen de se sentir bien dans ce nouvel espace et une première occasion de prendre la parole et de reprendre confiance en soi, avant d’entamer le travail sur son projet de vie.

Les CCAS et CIAS s’appuient également sur des partenariats avec de multiples acteurs : les départements, les services publics décentralisés et le monde associatif, mais également des acteurs privés tels que la société de taxis G7, qui a noué une convention de partenariat avec plusieurs villes des Hauts-de-Seine pour transporter gratuitement les victimes de violence à l’unité médico-judiciaire du département. Les travailleurs sociaux basés dans les locaux de la police ou de la gendarmerie, comme à Sens (Yonne) ou Issoudun (Indre) sont également des interlocuteurs précieux, dont le rôle devrait être renforcé par le plan de prévention de la délinquance.

Enfin, l’innovation technologique également comme un moyen de protéger les femmes en danger, comme l’outil Mon Shériff mis à disposition par le CCAS de Châteauroux (Indre), qui permet d’alerter simultanément cinq proches grâce à une simple pression sur un bouton...

SOUTENIR LES MERES SEULES

C’est un fait : une famille sur quatre est monoparentale, 85 % sont composées d’une femme avec enfants
et 700 000 d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. Ces chiffres sous-tendent des problématiques entremêlées : des mères seules de plus en plus jeunes, avec des niveaux d’études inférieurs faisant obstacle aux emplois stables et bien rémunérés. Au-delà d’une gestion du temps plus difficile entre le travail et la garde de leurs enfants, impactant au passage leur carrière professionnelle, ces mères sont généralement plus souvent au chômage, cumulent des emplois précaires et connaissent un accès difficile aux prêts bancaires et au logement. « Les femmes seules avec enfant et ayant un revenu stable se voient souvent refuser des logements pour ressources insuffisantes » (CCAS de 4 000 habitants, Provence-Alpes-Côte d’Azur).

Conséquence directe, le public soutenu par les CCAS/CIAS compte une part croissante de familles monoparentales. A titre d’exemple, selon deux enquêtes de l’UNCCAS, 89% des CCAS/CIAS recevaient des demandes d’aides financières à l’énergie de la part de familles monoparentales en 2017 et 70% pour des problématiques d’hébergement/logement en 2018.

Crèches d’insertion professionnelle, séances de coaching, hébergement et accompagnement social

A Poitiers, l’analyse des besoins sociaux a conduit à la création d’une crèche à vocation d’insertion professionnelle au profit des mères seules. 21 places d’accueil sur les 71 sont réservées à ces parents qui accèdent à un parcours professionnel d’insertion, pensé en étroite relation avec Pôle emploi et la Mission locale.

Du côté de Chambéry, « Chrysalide » une structure d’hébergement composée de 18 logements à leur intention, leur propose un accompagnement socio-éducatif renforcé pour leur permettre de redessiner des perspectives de vie (Appui dans les démarches administratives et la gestion du budget, soutien à la fonction parentale, conseils en matière d’insertion socio professionnelle, aide dans la préparation au relogement définitif etc.).

En vogue, les séances de « coaching » sont aussi investies par les CCAS/CIAS, comme au CCAS de Plérin, qui s’est penché sur l’organisation d’un « coaching professionnel » au bénéfice des femmes en difficulté, dont les mères isolées. 6 ateliers l’ont composé : un premier axé sur les différentes étapes à suivre dans la recherche d’un travail avec une information et une orientation sur l’existant et les possibles. Un autre, animé par une psycho-sociologue sur « la confiance en soi, l’estime de soi, apprendre à se valoriser ». Un autre, a pris la forme d’un atelier CV vidéo, avec des mises en situation pratiques. Les droits de la famille, ou les dispositifs vacances et l’épargne ont également fait l’objet de séances spécifiques.

CONSOLIDER L’AVENIR DES FEMMES MIGRANTES

Femmes congolaises, afghanes, soudanaises, syriennes, … La complexité et la diversité de leurs trajectoires, le cumul des difficultés qu’elles affrontent les exposent à une vulnérabilité majorée à leur arrivée en France. Difficultés auxquelles s’ajoute souvent un risque de stigmatisation et de discrimination.

Dijon, Bordeaux, Montpellier, Briançon…. La volonté des CCAS/CIAS associée à l’engagement de la population et de son tissu associatif vient en aide à ces femmes. En agissant d’abord sur les situations d’urgence : les protéger elles et leurs enfants, stabiliser leur situation en matière d’hébergement, de ressources financières, administrative, repérer les situations critiques, les soutenir psychologiquement, face au potentiel vécus traumatisants (violences, précarité, guerre, deuil, trafic et exploitation, crainte d’une reconduite aux frontières…)

La portée des actions des CCAS/CIAS est plurielle, en agissant sur le temps long pour permettre l’intégration durable de ces femmes. C’est le sens de différentes actions, comme des parcours vers l’emploi travaillant simultanément sur tous les freins à l’insertion : formation linguistique à visée socialisante, accompagnement aux droits, médiation socio-culturelle, acquisition de compétences professionnelles, diplômantes….

Le parcours d’exil empêche également ces femmes d’investir pleinement leur parentalité. L’engagement des CCAS/CIAS se prolonge alors par une approche personnalisée au sein de leurs crèches et services de soutien à la parentalité : accueil prioritaire, présence d’interprètes interculturels, documentation traduite dans les principales langues d’origines, cours de langue spécifiquement axé sur les questions de parentalité et d’éducation, temps d’information sur l’offre locale et le système français. Il s’agit d’une composante essentielle pour prévenir le risque d’isolement de ces mères. Ces espaces favorisant les liens sociaux et la convivialité, la valorisation des compétences parentales : Groupes de parole de parents, rencontres conviviales entre familles, ateliers parents-enfants à vocation artistique ou culturelle, participation des parents aux projet des structures etc.

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