Instance de partage et de concertation en direction des familles fragilisées

Publié le 1 novembre 2006

Elements clés

Contexte

En 2006, le CCAS et le centre social AMISC (association montivillonne d'initiatives sociales et culturelles) ont engagé une réflexion sur l'accompagnement local des familles fragilisées qui a abouti à un double constat : - il existe une réelle prise en charge des familles à travers un tissu institutionnel et associatif, - cette prise en charge n'est ni organisée ni structurée en matière de pratique professionnelle.

Le CCAS et l'association ont donc engagé la discussion sur leurs méthodes de travail respectives, les complémentarités éventuelles et l'utilité d'une approche transversale (intérêt partagé par les responsables des établissements scolaires et membres du groupe "diagnostic partagé à travers le PEL").

Il est apparu qu'une instance de concertation pour les familles fragilisées avait sa place sur le territoire communal. En effet, elles sont soutenues par une multiplicité d'acteurs sociaux, travaillant parfois sans concertation, ce qui aboutit à des aides et des messages contradictoires.

Ce travail de remise à plat des objectifs et méthodes a été ensuite élargi à d'autres composantes de l'action sociale locale (professionnels du département, de la justice,...) afin, là encore, de confronter les méthodes issues de culture professionnelles différentes et de les mettre en valeur dans un document.

Ces débats ont conduit, dans le cadre de l'instance de concertation pour les familles fragilisées, à la rédaction d'une charte, référence pour tous ses membres.

Description


Présentation de l'action


La multiplication des intervenants sociaux autour des familles amène à croiser des informations et à chercher de façon concertée des solutions adaptées aux problématiques vécues par chacune d'entre elles. Afin de mieux prendre en compte la réalité des familles et de leur proposer un soutien cohérent, une instance de concertation a été créée.

Elle répond à deux logiques : - la logique préventive : les membres échangent au cours d'une réunion mensuelle les informations susceptibles de modifier la situation des familles fragiles (retour d'un enfant après placement, sortie de prison,...), - la logique d'urgence : répondre le plus rapidement possible à une situation donnée en mobilisant les moyens des différents intervenants membres de l'instance de concertation. La réponse élaborée lors des réunions sera ainsi cohérente aux yeux des famill

L'instance est connue et reconnue par l'ensemble des acteurs de la vie locale. Elle se veut réactive et peut se réunir rapidement. Ses membres sont répartis en deux groupes : - les membres permanents : un représentant du CCAS, de l'AMISC, du département, de la prévention et du service enfance jeunesse scolaire, - les membres associés qui changent en fonction de la situation des familles (CAF, protection judiciaire de la jeunesse, bailleurs sociaux, écoutants parentalité,...).

Elle peut être sollicitée à tout moment par tout citoyen ou structure institutionnelle ou associative. Un délai de 24h à 72h permet de réunir les éléments nécessaires à l'analyse objective de la situation et à l'information de la famille concernée. L'instance se réunit ensuite dans un délai de 3 jours maximum après la saisine.

Le secret professionnel est au cœur de son approche. Les familles doivent être assurées que les informations personnelles qu'elles confient ne seront pas divulguées sans leur consentement. Or chaque intervenant social (CCAS, associations, CAF,...) a ses propres règles en ce qui concerne le partage des informations dont il dispose. Afin d'éviter toute divulgation d'information illégale, la charte définissant les missions et le fonctionnement de l'instance de concertation présente clairement les règles éthiques auxquelles sont soumis ses membres. Les notions de secret professionnel et de secret partagé y sont très importantes.


Moyens


Budget 2007 : 10 900 euros.

Partenaires opérationnels


Centre social AMISC, conseil général de Seine-Maritime, association havraise d'action et de promotion sociale, caisse d'allocations familiales.

Ils financent l'action


Conseil général de Seine-Maritime, centre social AMISC, caisse d'allocations familiales.

Bilan

L'instance a officiellement démarré en fin d'année 2006. Elle est validée par les institutions "membres permanents" mais la présence de certaines institutions susceptibles de faire partie des membres associés est encore incertaine, comme l'éducation nationale ou l'action éducative en milieu ouvert (AEMO).

Elle a renforcé la confiance entre les acteurs sociaux et la complémentarité des interventions. La place des familles a été réaffirmée.

La mise en place d'une telle commission demande de la motivation et de l'obstination car il s'agit de surmonter des différences de cultures professionnelles. Le débat sur la confidentialité et la notion de secret professionnel s'est trouvé particulièrement pertinent avec la publication de la loi sur la prévention de la délinquance.

Observations

Cette expérience montre qu'une approche partenariale de l'intervention sociale, bien que difficile à mettre en place, apporte beaucoup en termes d'efficacité et de cohérence de l'aide apportée. Elle montre également qu'un CCAS est en capacité de mobiliser localement autour des problématiques sociales dans lesquelles il est impliqué.

Photo : Wikimedia Commons / Pymouss

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