Epicerie sociale fresnoysienne

Publié le 1 avril 2003

Elements clés

Contexte

Auparavant, le CCAS faisait, grâce à la banque alimentaire, une distribution mensuelle. C'était un colis de survie, détaché de l'aide à la personne, de son évolution, de sa dignité.

Description


Présentation de l'action


Objectifs : Permettre à ses adhérents d'évoluer d'une situation "d'assistanat" à une situation "d'acteur" de son devenir et de citoyen. Respecter la dignité de la personne aidée, la placer en situation d'activité, de reprise de responsabilité, de recherche d'ambitions pour elle et ses enfants.

Fonctionnement : Le CA du CCAS a donné délégation à 2 comités de pilotages.

Comité d’adhésion : Le Comité « adhésion » est composé du Président du CCAS, l’Adjoint aux affaires sociales, la référente de l’Epicerie Sociale, les membres du Conseil d’Administration et les principaux partenaires afin de prendre en compte la dimension sociale.

Le comité "fonctionnement" : Il réunit l'équipe du CCAS et les bénévoles et permet de : - discuter du fonctionnement de l'épicerie, - obtenir un potentiel d'évolutivité et d'innovation, - rédiger des procédures: chaîne du froid, par exemple - améliorer le service aux adhérents, - rédiger des questions pour le CA.

Nous avons aussi mis sur pied une aide d'urgence, donc temporaire, avec un arbre décisionnel, où à chaque étape, la personne est fortement encouragée à adhérer, jusqu'à épuisement des solutions, et l'arrêt de l'aide. Le principe de fonctionnement repose sur l'adhésion, la fréquentation hebdomadaire et la séance d'animation.

La Séance d’animation : Ces réunions en petits groupes de 10 à 17 personnes durent 55 minutes. Un bénévole accueille, prépare et sert le café. Puis l’intervenante aborde les thèmes qui permettent de sensibiliser les adhérents aux sujets de la vie quotidienne. Ces séances donnent lieu à des discussions et à des réactions.

Le passage à l'épicerie : Là aussi, l'organisation et l'encadrement ont été conçus pour que l'adhérent se sente le plus à l'aise possible, non seulement grâce à l'aménagement de l'épicerie : mobilier en bois, vitrine réfrigérée, mais aussi par l'accueil des bénévoles.

Les adhérents choisissent leurs articles, en fonction d'une somme allouée. Cette dernière est définie selon le coefficient familial. Puis ils règlent 10% de la valeur des produits. Cette manière de faire paraît cohérente avec l'animation pour la gestion d'un budget.

Le suivi : La référente de l'épicerie est présente lors de la distribution. Elle est identifiée auprès des adhérents comme le relais du CCAS. Cela permet de conseiller, ou d'orienter les personnes, mais aussi de vérifier l'effectivité des démarches. Il y a un étroit travail avec l'assistante sociale, qui peut prescrire l'adhésion à l'épicerie au comité "d'adhésion".

L'évaluation : Il paraît difficile de bâtir des critères d'évaluation pour mesurer l'impact d'une telle action. Néanmoins une dynamique a été créée, tant au niveau des bénévoles ou des adhérents, que des acteurs sociaux. L'assiduité est excellente, et le contrôle des connaissances effectué par l'animatrice donne de bons résultats. Certains adhérents ont rejoint des stages pré professionnels. Les effectifs des bénévoles sont stables et leurs motivations constantes. Avec l'interaction de l'épicerie, les démarches et la fréquentation au CCAS sont en augmentation, ce qui permet un suivi beaucoup plus rapproché, avec un travail plus axé sur la prévention.

Par contre, il nous est difficile de recenser les personnes pouvant prétendre à l'épicerie, et que nous ne connaissons pas.

Perspectives : Sur un plan politique, l'épicerie sociale a expérimenté une situation où un groupe de bénévoles, encadré par des professionnels, se met au service de personnes éprouvant des difficultés.

Avec le concours d'organismes reconnus, nous aimerions amplifier ce concept. Nous étudions la possibilité que les associations sportives et culturelles soient un relais d'intégration sociale, et les faire entrer dans le dispositif. Nous souhaitons un accès plus large à la culture, paramètre important d'une progression sociale. Nous allons augmenter l'efficacité des relations avec nos partenaires, dans l'intérêt des adhérents. Ces dernières, alliées à une bonne communication, vont nous permettre de dépister certaines situations, et de proposer des actions préventives.

Nous envisageons de mettre à disposition des terres cultivables, afin d'impliquer les adhérents d'avantage, et de fournir les rayons de l'épicerie. Nous étudions la possibilité de faire rentrer des adhérents dans les différents comités.


Moyens


1 agent chargé de la gestion : 30 heures par semaine, L’adjoint aux affaires sociale, vice-président du CCAS qui encadre l'action, - 10 à 12 bénévoles.

Partenaires opérationnels


C'est le CCAS, soutenu par la mairie qui a conçu et qui pilote la structure : - la maison de l'emploi de Bohain en Vermandois, organisme qui porte le PLIE de la communauté de communes, - la banque alimentaire de Saint Quentin, l'assistante sociale de la DIPAS (Direction de la Prévention et de l'Action Sociale), - un groupe de bénévoles fresnoysiens (25 personnes).

Contacts privilégiés : les directeurs des écoles pour les enfants scolarisés, la référente CLIC (Centre Local d'Information et de Coordination Gérontologique) pour les quelques personnes de 60 ans et plus, le CASOC : centre social de Fresnoy, la télévision locale, le bulletin municipal pour l'axe de communication.


Ils financent l'action


La mairie de Fresnoy Le Grand et la CAF avec le versement d'une subvention.

Bilan

L'épicerie sociale est une structure très lourde à gérer : chaîne du froid, planning des bénévoles, résistance au changement de certains adhérents etc...

Le suivi des adhérents s'avère beaucoup plus efficace. Certains ont entamé un cursus vers l'emploi (stage en entreprise, formation etc...). La communication doit être adaptée pour toucher le maximum de personnes. Le CCAS utilise régulièrement plusieurs supports médiatiques, dont la télévision locale.

L'épicerie sociale de Fresnoy le Grand est un défi. C'est un pari sur la capacité des adhérents à surmonter leurs difficultés, autrement que par l'assistanat. C'est le point de départ d'une politique plus ambitieuse concernant toute la Ville.

Observations

La mise en place d'un dispositif tel qu'une épicerie sociale permet le respect de la personne aidée, placée en situation d'activité, de reprise de responsabilité, de recherche d'ambition pour elle-même et ses enfants.

Photo : Wikimedia Commons / Havang(nl)

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